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Ciconia, sorte [genre] d’oiseaux assez connu [de l’ordre des échassiers], Les Hébreux l’appellent (chasida, de misericordia) chaseda, ou chasida, qui signifie miséricorde, apparemment à cause de sa tendresse pour ses père et mère, qu’il n’abandonne jamais, mais qu’il nourrit et défend jusqu’à la mort.
La cigogne a le bec et les jambes longues et rouges ; elle vit de serpents, de grenouilles et d’insectes ; son plumage serait entièrement blanc, si ce n’était qu’elle a l’extrémité des ailes noires, et quelque peu de la tête et des cuisses. Elle couve l’espace de trente jours, et ne fait que quatre œufs. On ne mangeait pas autrefois de cigognes, à présent on les estime pour la délicatesse de leur chair : elles s’en vont à la mi-août, et reviennent au printemps. Bellon dit que la dernière qui arrive au lieu où elles s’assemblent pour partir, est tuée sur la place ; elles partent la nuit dans les pays méridionaux.
Outre la cigogne ordinaire que nous venons de décrire, il y en a une noire, que les Égyptiens appellent ibis, qui n’est point un oiseau de passage, mais qui demeure toujours dans le pays. Nous en parlerons sous le nom Ibis.
La cigogne est un oiseau passager qui va passer l’hiver dans les pays chauds : La cigogne et l’hirondelle savent le temps de leur retour, dit Jérémie (Jérémie 8.7). Saint Jérôme et les Septante rendent quelquefois l’hébreu chasida par herodius, le héron, et quelquefois par pélican, ou milan. Mais les interprètes sont assez d’accord pour lui taire signifier une cigogne. Moïse la met parmi les animaux impurs (Lévitique 11.19 Deutéronome 14.18). Le Psalmiste (Psaumes 103.17) dit qu’elle fait son nid sur les plus hauts sapins. Dans nos quartiers elle le fait plutôt sur les hautes tours, ou sur le faite des maisons ; mais dans la Palestine, où les toits des maisons sont en plate-forme, elle le fait sur les plus hauts arbres. Les auteurs profanes parlent beaucoup de la piété de la cigogne, et de sa reconnaissance envers ses père et mère. Saint Ambroise dit que les Romains l’appellaient pour cette raison, avis pia ; et un poète l’appelle pietatis cultrix [Le mot hasîdâ) venant d’un verbe qui signifie être bon, bienfaisant, a fait croire que les écrivains sacrés avaient voulu désigner par ce terme la cigogne, dont tous les naturalistes ont vanté la nature sensible et bienfaisante. Pour établir cette opinion, Bochart a étalé une érudition qui a imposé à la plupart des interprètes].
Cependant Michaëlis ayant examiné la chose plus à fond, a proposé contre cette opinion plusieurs difficultés dont voici la principale :
1° Aucun ancien interprète n’a songé à la cigogne ; Cependant il n’est pas probable que le nom d’un oiseau si connu ait été entièrement ignoré.
2° Il est dit, au Psaume (Psaumes 104.17), que les hasidôth établissent leurs demeures sur le haut des sapins, ce qui ne peut convenir aux cigognes, qui non-seulement en Europe, mais encore en Asie, font leurs nids sur le toit des maisons.
3° On ne saurait entendre de la cigogne ce que Zacharie (Zacharie 5.9) dit de hasîdâ.
D’ou le même critique conclut ; que nous savons bien que ce n’est pas hasîdâ, mais qu’il est très-douteux de savoir au juste quel oiseau il désigne. Cependant il regarde comme assez vraisemblabte c’est le héron (Michaëlis, Supplém., pages 856-861. Voyez aussi saint Jérôme in (Psaumes 104.17 ; Jérémie 8.7 ; Zacharie 5.9) ; et Ep ad Suniam et Freiellam, 135). Nous penchons nous-même pour le héron, qui semble répondre mieux que la cigogne à tout ce que l’Écriture dit de hasîdâ. J. B. Glaire, Introd., tome 2 page 112.