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Ou Haran, dernier fils de Dison fils de Séhir le Horréen (Genèse 36.26 ; 1 Chroniques 1.41).
Ou Haran, autrement Charrae, ou Charres, en Mésopotamie, ville célèbre pour avoir été la première retraite d’Abrabarn après sa sortie de la ville d’Ur (Genèse 11.31-32), et pour avoir été le lieu de la mort et de la sépulture de Tharé, père d’Abraham. C’est là aussi où Jacob se retira auprès de Laban lorsqu’il fuyait la colère de son frère Ésaü (Genèse 27.45, 28.10). Enfin c’est à Haran ou à Charres de Mésopotamie, que Crassus, consul et général de l’armée romaine, fut défait et mis à mort par les Parthes. Charan était située entre l’Euphrate et le Chaboras, assez loin de la jonction de ces deux fleuves l’auteur de la Vulgate lit toujours Haram et non pas Charan.
M. Basnage dans dans ses Antiquités Judaïques imprimées en 1723 prétend que l’on a cherché mal à propos la ville d’Ur entre Nisibe et le Tigre et la ville de Haran à Charres en Mésopotamie, entre l’Euphrate et le Chaboras. Il soutient que Ur était située à-peu-près où l’on a bâti depuis la ville d’Edesse, ou régnait le roi Abgares, et qu’Haran ou Charan était une place aujourd’hui inconnue, hors de la Mésopotamie, dans la Syrie de Soba, tirant vers la terre de Chanaan. Je ne rapporte ce sentiment qu’à cause de sa singularité ; l’auteur n’apportant que des conjectures assez faibles pour l’appuyer.
Le P. Hardouin a cru que Haran était dans la Mésopotamie, qu’il place entre l’Euphrate et le Jourdain, et que c’est non la ville de Charres, célèbre par la défaite de Crassus, mais celle de Palmyre, ou quelque autre ville de la Coelé-Syrie. Il tâche de prouver qu’il y avait une Mésopotamie en deçà de l’Euphrate, entre ce fleuve et le Jourdain, par le titre du Psaume 59, qui porte que David combattit dans la Mésopotamie et dans la Syrie de Soba ; et par le chapitre 2.114, du livre de Judith, où il est dit qu’Holopherne, ayant passé l’Euphrate, vint dans la Mésopotamie. Mais ces autorités ne prouvent nullement ce qu’il prétend ; le titre du psaume ne dit pas que la Mésopotamie soit en deçà de l’Euphrate ; David a pu faire la guerre dans la Mésopotamie en un temps, et dans un autre temps dans la Syrie de Soba ; ou plutôt il faut dire qu’il défit les peuples de la Mésopotamie dans la Syrie, et en deçà de l’Euphrate. Voyez (2 Samuel 10.16-19 ; 1 Chroniques 19.19). Holopherne a pu retourner au delà de l’Euphrate et dans la Mésopotamie, après avoir d’abord passé ce fleuve.
On dit que les peuples de Charres en Mésopotamie adoraient la lune sous le nom et l’habit d’un dieu, et non d’une déesse, et que dans le culte qu’ils lui rendaient, les hommes portaient l’habit de femmes, et les femmes l’habit d’un homme.
Au printemps de l’an 1104, plusieurs chefs croisés se réunirent pour passer l’Euphrate, dit M. Michaud et pour mettre le siège devant la ville de Charan ou Carrhes, située à quelques milles d’Edesse. Quand les princes chrétiens arrivèrent devant la ville, ils la trouvèrent en proie à la disette et presque sans moyens de défense. Les habitants avaient envoyé solliciter des secours à Mardin, à Mossoul, et chez tous les peuples musulmans de la Mésopotamie. Après quelques semaines de siège, ayant perdu l’espoir d’être secourus, ils résolurent d’abandonner la place et proposèrent une capitulation qui fut acceptée. Tandis qu’on jurait de part et d’autre d’exécuter fidèlement les conditions du traité, il s’éleva une vive contestation entre le comte d’Edesse (Baudouin du Bourg) et le prince à Antioche (Bohémond), pour savoir quel drapeau flotterait sur les murs de la cité. l’armée victorieuse attendait pour entrer dans la ville que cette contestation fût terminée ; mais Dieu voulut punir le fol orgueil des princes et leur retira la victoire qu’il leur avait envoyée. Baudouin et Bohémond se disputaient encore la ville conquise, lorsque tout,à coup on aperçut sur les hauteurs voisines une armée musulmane s’avançant en ordre de bataille et les enseignes déployées. C’étaient les Turcs de Maridin et de Mossoul qui venaient au secours de la ville assiégée. À leur approche, les chrétiens, frappés de stupeur, ne songent plus qu’à fuir. En vain les chefs cherchent à ranimer leurs soldats, en vain l’évêque d’Edesse, parcourant les rangs, veut relever les courages abattus ; dès la première attaque l’armée de la croix fut dispersée ; Baudouin du Bourg et son cousin Joscelin furent faits prisonniers ; Bohémond et Tancrède échappèrent presque seuls à la poursuite du vainqueur.
Ville dont il est parlé dans le livre de Tobie (Tobie 11.1), et qui était située sur le chemin d’Ecbatane à Ninive, dit le géographe de la Bible de Vence.