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En latin, coenaculum, en grec hyperôon, signifie proprement une salle en haut, où un appartement où l’on avait accoutumé de manger. Notre Sauveur, la veille de sa passion, dit à ses disciples de lui aller préparer à souper dans Jérusalem, et qu’ils y trouveraient un grand cénacle tout préparé : Coenaculum grande stratum, une salle à manger, avec les lits de table à l’ordinaire. On a montré à Jérusalem, dans les siècles, postérieurs, une grande salle, qui fut ensuite convertie en église par l’impératrice Hélène, où l’on prétendait que notre Sauveur avait fait son dernier souper, et avait institué l’Eucharistie. Mais on a grand sujet de douter que cette salle se soit garantie de la ruine de Jérusalem par les Romains [« Nous voyons sur le mont Sion, écrivait M. Poujoulat au mois d’avril 1831 ; le monument le plus entier qui nous soit resté de la domination latine à Jérusalem, l’église du Saint-Cénacle, convertie en mosquée depuis l’an 1560 ; c’est ce sanctuaire que le comte de Toulouse présentait à ses chevaliers comme une premièro conquête digne de leur zèle religieux ; il renferme dans son enceinte les sépulcres de David et de Salomon ; ce fut le lieu de la cène du Christ avec ses apôtres. Guillaume de Tyr et d’autres chroniques racontent que Godefroy concéda l’église du Saint-Cénacle à un prieur et à des religieux de la règle de saint Augustin, à condition qu’ils entretiendraient cent cinquante chevaliers pour la défense de la Terre-Sainte. Quand les cénobites franciscains vinrent pour la première fois à Jérusalem, ils s’établirent dans un monastère à côté du Saint-Cénacle ; en 1560, comme je l’ai dit plus haut, les musulmans s’emparèrent du Cénacle pour le consacrer au prophète, et chassèrent les religieux de leur couvent ; le monastère, depuis lors, a toujours été habité par des familles musulmanes ; ces deux édifices construits en pierres de taille sont semblables à nos vieux monastères d’occident] [Le Saint-Cénacle, écrivait deux ans après-madame de Lamartine, est une grande salle voûtée, soutenue par des colonnes et noircie par le temps ; si la vétusté est admise comme preuve, il porte les marques d’une antiquité reculée. Situé sur le mont Sion, hors des murs de la ville d’alors, il serait fort possible que les disciples s’y fussent retirés après la résurrection, et qu’ils s’y trouvassent rassemblés à l’époque de la Pentecôte, ainsi que l’affirment les traditions populaires. Cependant le sac de Jérusalem, sous Titus, ne laissa guère debout que les tours et une partie des murailles ; mais les sites restaient ainsi suffisamment indiqués ; et les premiers chrétiens durent mettre une grande importance à en perpétuer le souvenir par des constructions successives sur les mêmes lieux, et souvent avec les débris des anciens monuments. ]