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Génésareth
Dictionnaire Biblique Bost

Lac de Génésareth (Luc 5.1), mer de Tibérias (Jean 21.1) appelée aussi mer de Galilée (Jean 6.1), et dans l’Ancien Testament mer de Kinnéreth (Josué 13.27 ; Nombres 34.11), ou de Kinnaroth (Josué 11.2 ; 12.3). Cette belle nappe d’eau que Ritter et Tholuck comparent au lac de Genève pour la pureté de ses eaux et la richesse de ses bords, que d’autres comparent à la partie septentrionale du lac Majeur, à cause de sa majesté sauvage jointe aux beautés d’une nature douce et riante, est située dans un profond bassin entre deux plateaux de montagnes ; de forme à peu près ovale, allongé du nord au midi, il a environ 140 stades de longueur sur 40 de largeur d’après Josèphe, 30 km sur 8 ou 9 ; les estimations modernes lui donnent à peu près la même étendue. Ses eaux bleues, profondes, douces et transparentes, sont constamment renouvelées par les flots du Jourdain qui le traversent dans sa longueur ; elles ne sont troublées que lorsque des ouragans sortant subitement des gorges des montagnes, menacent les navigateurs. Il était jadis sillonné par un grand nombre de bateaux, et comme il est très poissonneux, la pêche était une occupation importante pour les habitants de ses bords (Matthieu 4.18 ; Luc. 5.4 ; Jean 1.44 ; 21.3). La contrée est d’une merveilleuse beauté ; le climat de ce bassin profond dont la chaleur est tempérée par la fraîcheur des eaux, y produisait une végétation aussi abondante que variée ; les fruits de divers climats y croissaient non loin les uns des autres, les dattiers des tropiques près des arbres d’une zone plus tempérée ; on y trouvait réunis la vigne, le citronnier, l’oranger, et le figuier, qui mûrissaient sans interruption, pendant six mois de l’année. Aussi les mahométans en faisaient-ils avec Damas, Samarcande, et une contrée voisine de Bagdad, un de leurs paradis terrestres. À l’est s’élèvent hors du lac des rochers basaltiques, et de sombres montagnes qui se terminent en sommets arrondis ; à l’ouest le terrain s’élève par des gradins ou des vallées étagées jusqu’à la hauteur du plateau ; cette côte occidentale était jadis couverte d’un grand nombre de villes et de bourgades populeuses ; aujourd’hui ses rives sont presque désertes, et l’on n’y trouve pas même un bateau.

Le voyageur Russegger (1838) regarde sa course au lac de Génésareth comme une des plus intéressantes qu’il ait faites en Palestine ; il trouva, dit-il, dans la magnificence de cette vue une compensation plus que suffisante aux fatigues de cette excursion ajoutée à tant d’autres. Il a calculé, par l’emploi du baromètre, que la surface de ce lac devait être de 620 pieds (203 mètres) au-dessous du niveau de la Méditerranée ; Schubert n’avait compté qu’une différence de 535 pieds (162 mètres) entre les deux niveaux.

L’Ancien Testament fait mention de ce lac comme d’une frontière (Nombres 34.11 ; etc.). Les faits qui s’y sont passés au temps de notre Seigneur, le rendent particulièrement cher aux chrétiens ; (voir Matthieu 4.18-22 ; 8.23-27 ; 11.20-24 ; 14.24-25, 33 ; Marc 4.36-41 ; 6.31-56 ; Luc 5.1-11, 8, 23-25 ; Jean 6.18-21 ; 21, etc.).

Quant à la ville de Kinnéreth qui appartenait à la tribu de Nephthali (Josué 19.33), on pense que c’est la même que Tibériade.

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