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(hébreu teénah ; Genèse 3.7 ; Matthieu 7.16 ; etc.)
Arbre et fruit fort commun en Palestine, et suffisamment connu chez nous ; le ficus carica de Linnèe. Les Hébreux l’estimaient comme une des plus riches productions de leur sol (Proverbes 27.18 ; Cantique 2.13 ; Nombres 13.24 ; Deutéronome 8.8 ; Jérémie 5.17 ; 8.13 ; Osée 2.12 ; Joël 1.12 ; Aggée 2.19 ; Zacharie 3.10 ; Jean 1.48-50, etc.). Son tronc fort et noueux, ses branches qui s’étendent au large, ses feuilles à cinq lobes, d’un vert foncé à la face supérieure, vert clair et soyeux à la face inférieure, donnent un ombrage agréable et rafraîchissant sous lequel on aime à se reposer (1 Rois 4.25), et dont les prophètes ont souvent tiré l’image du repos éternel promis aux saints de Jéhovah, comme la promesse d’une prospérité temporelle (Michée 4.4 ; Zacharie 3.10). Ses fleurs sont recouvertes d’une enveloppe charnue, ce qui a fait douter les anciens de la floraison de cet arbre ; elles paraissent avant les feuilles, et mûrissent avant elles, en Palestine vers la mi-mars. C’est ainsi qu’on doit s’expliquer peut-être l’étonnement de Jésus de ne pas trouver de figues sur un figuier déjà couvert de feuilles (Matthieu 21.19). Les fleurs ne sont cependant pas toutes hermaphrodites, et il n’y a que les fleurs femelles qui portent des fruits, lorsqu’elles ont été comme fécondées par un moucheron (cynips psenes) qui, après avoir déposé ses œufs dans les fleurs mâles du figuier sauvage (capriflcus), s’envole, lui ou les moucherons nouvellement éclos, et se dirige couvert de pollen vers les fleurs femelles qu’il féconde par ses piqûres et amène à maturité, fructification artificielle connue sous le nom de caprification ; des jardiniers habiles favorisent le travail de ces jardiniers moucherons, et s’occupent à les diriger dans leurs opérations. Les figuiers croissent avantageusement au bord des chemins et des grandes routes, dont la poussière paraît hâter leur maturité et augmenter leur fertilité.
Les figues étaient un aliment sain et fort abondant (1 Samuel 25.18 ; 30.12 ; Jérémie 24.2) ; les anciens en connaissaient trois espèces :
1°. Les figues hâtives (Jérémie 24.2 ; cf. Ésaïe 28.4 ; Osée 9.10) ; (bikkourah), mûrissant après un hiver peu rigoureux vers la fin de juin, et à Jérusalem peut-être plus tôt ; elles passaient pour très rafraîchissantes.
2°. Les figues d’été, mois d’août : on les séchait ordinairement pour les conserver ou pour les mettre dans le commerce et en faire des envois ; c’est par masses compactes ayant la forme de gâteaux qu’on les apprêtait pour les expéditions (1 Samuel 25.18 ; 30.12 ; 2 Rois 20.7 ; Ésaïe 38.2).
3°. Les figues d’hiver qui mûrissent tard, lorsque les feuilles sont déjà tombées, et persistent sur l’arbre jusqu’au printemps, lorsque l’hiver est doux ; elles sont plus longues que les figues d’été, et ont une couleur foncée tirant sur le violet. On voit par là que le figuier porte des fruits pendant une grande partie de l’année, surtout dans les climats tempérés, cependant il demande beaucoup de soins pour réussir convenablement (Proverbes 27.18 ; cf. Luc 13.7).
Les vertus médicinales de la figue étaient connues fort anciennement, surtout pour la guérison des abcès, des ulcères, et de quelques maladies de la gorge, esquinancies, etc. (2 Rois 20.7 ; Ésaïe 38.21).
Amos 7.14. Il est dit que le prophète, simple homme des champs, s’occupait à piquer (non pas à cueillir) des figues sauvages (shikemim) ; voir Sycomore.
Genèse 3.7. Les feuilles de figuier dont Adam et Ève se firent des ceintures en les cousant ensemble, étaient, à ce qu’on pense, des feuilles du figuier appelé par Linnée musa paradisiaca, beaucoup plus larges, et d’une longueur prodigieuse : on s’en sert encore dans quelques pays pour des usages semblables, et il y a des sauvages qui couvrent leurs huttes de ces feuilles, s’en font à eux-mêmes des couvertures, ou en enveloppent leurs cadavres. D’autres ont voulu y voir le bananier.
Matthieu 21.19 ; Marc 11.13. Histoire du figuier stérile. Pourquoi est-ce que Jésus le maudit, puisque ce n’était pas la saison des figues ? Pour tout autre arbre que celui dont il s’agit, la réponse serait difficile ; mais pour le figuier qui doit porter, comme nous l’avons dit, des fruits presque toute l’année, soit hâtives, soit tardives, on comprend que Jésus ait dû s’étonner de n’en trouver aucune, lorsque du reste l’arbre, bien garni de feuilles, paraissait fort et vigoureux. Il eût pu arriver cependant que l’arbre eût été dépouillé de ses fruits, si c’eût été la saison en laquelle on les cueille ordinairement, mais ce n’était pas le cas : le Seigneur considère donc cet arbre comme jetant toute sa sève et sa force dans un extérieur inutile, et il le retranche, voulant signifier par là qu’il en ferait de même de tous ceux chez qui, cherchant les fruits de la vraie repentance, il ne les trouverait pas. En tout cas, le passage offre quelques difficultés qu’on ne peut lever entièrement.