A B
C D
E F
G H
I J
K L
M N
O P
Q R
S T
U V
W X
Y Z
La loi de Moïse, en prenant toutes les précautions possibles pour préserver les Israélites de l’influence des étrangers, se montrait cependant favorable à ceux-ci partout où elle le pouvait ; elle les recommandait à la bienveillance des Hébreux (Exode 22.21 ; 23.9 ; Lévitique 19.33-34 ; Deutéronome 10.18 ; cf. Jérémie 7.6 ; Malachie 3.5) ; elle leur accordait plusieurs des prérogatives dont jouissaient les pauvres, notamment une part aux repas des dîmes et des fêtes (Deutéronome 14.29 ; 16.11-14 ; 26.11), et aux récoltes de l’année jubilaire (Lévitique 25.6), préceptes fondés sur les devoirs généraux d’humanité, et sur la fraternité des fils d’Adam. Ils avaient devant la loi les mêmes droits que les habitants du pays (Exode 12.49 ; Lévitique 24.22 ; Nombres 15.15 ; Deutéronome 1.16 ; 24.17 ; cf. Nombres 35.15), mais ils avaient les mêmes devoirs en matière de culte, du moins les mêmes devoirs négatifs, et devaient s’abstenir de tout ce qui était défendu aux Hébreux (Exode 20.10 ; Lévitique 17.10 ; 18.26 ; 20.2 ; 24.16 ; Deutéronome 5.14 ; Ézéchiel 14.7), avec la seule exception mentionnée Deutéronome 14.21. Il était permis de leur prêter à intérêt (à usure ?), ce qui n’était pas permis pour les Israélites eux-mêmes (Deutéronome 23.20). Ils pouvaient être naturalisés à certaines conditions et obtenir les droits de bourgeoisie en Israël, à condition toutefois qu’ils se fissent circoncire ; les Égyptiens et les Édomites acquéraient ces droits à la troisième génération (Deutéronome 23.7-8 ; cf. 1 Samuel 21.7) ; pour les autres peuples un plus long séjour était exigé. Les Ammonites seuls et les Moabites, de même que les eunuques et les descendants de femmes de mauvaise vie, étaient complètement exclus du bénéfice de la naturalisation (Deutéronome 23.3 ; cf. Néhémie 13.1). Cette défense, tombée en désuétude à une époque de relâchement, fut remise en vigueur lorsque la vie rentra en Israël (Néhémie 13.3). On voit par ces dispositions que l’intention de Moïse n’avait pas été d’isoler hermétiquement Israël des autres nations ; un dénombrement fait par Salomon (2 Chroniques 2.17), constata la présence de 153600 étrangers en Palestine. Aussi, quelque graves que fussent sous le point de vue théocratique les motifs d’exclusion contre les étrangers, l’on peut dire que ces derniers étaient traités chez les Hébreux d’une manière plus noble et plus conforme à la dignité humaine, que chez les peuples de l’antiquité, les Romains et les Grecs y compris, avec leur fin vernis de philanthropie et de civilisation.