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Édomites ou Iduméens, peuplade issue d’Ésaü. Ils s’établirent dans les montagnes de Séhir, après en avoir exterminé ou subjugué les anciens habitants (Deutéronome 2.12) ; ils étaient divisés par tribus et gouvernés par des chefs (Genèse 36.15ss, mal traduit ducs). Moïse demanda au roi de Édom la permission de traverser son pays pour entrer en Canaan, mais Édom refusa (Nombres 20.14), et les Israélites se détournèrent de leur chemin, parce que Dieu leur avait défendu de traiter hostilement cette peuplade (Deutéronome 2.4). Ils demeurèrent indépendants jusqu’au temps de David qui les assujettit et accomplit la prophétie d’Isaac, que Jacob asservirait Ésaü. Les Édomites ne supportèrent qu’impatiemment le joug des rois de Judée, et dès la fin du règne de Salomon. Hadad, iduméen, beau-frère de Pharaon, qui avait été transporté en Égypte fort jeune, revint dans son pays et fut proclamé roi (1 Rois 11.17-22) ; sa domination ne s’étendit probablement que sur l’Idumée orientale, car les autres Iduméens qui étaient au midi de la Judée demeurèrent dans l’obéissance des rois de Juda jusqu’au règne de Joram, fils de Josaphat ; ils essayèrent alors de secouer le joug, et réussirent pour un temps (2 Chroniques 21). Amatsia, fils de Joas les soumit de nouveau, se rendit maître de Pétra, et précipita dix mille d’entre eux du haut d’une roche dans la mer (2 Chroniques 25). Ozias (Azaria) prit sur eux la ville d’Élath sur la mer Rouge (2 Rois 14) ; mais Retsin la reprit (16.6), et ces conquêtes n’eurent pas de suite. Les prophètes reprochent fréquemment aux Édomites leur jalousie et leur haine contre Israël (Joël 3.19 ; Amos 1.11 ; Psaumes 137.7 ; Lamentations 4.21 ; Ézéchiel 25.12 ; 35.15). Cette inimitié se manifesta surtout lors du siège de Jérusalem par Nebucadnetsar, quoiqu’ils n’aient pas pris alors une part active aux combats. Abdias leur annonça que leur joie maligne serait punie, et cinq années après la prise de Jérusalem, Nebucadnetsar, jaloux, et se méfiant d’un peuple qu’il connaissait perfide, tomba sur Édom et le ravagea ; ainsi font les alliés de ce monde. Pendant l’exil, un grand nombre d’entre eux vinrent habiter la partie méridionale de Juda qui était déserte (cf. Ézéchiel 35.10 ; 36.5) ; expulsés de nouveau de ce pays, ils méditèrent d’y rentrer (Malachie 1.4), mais sans succès. Plus tard, Judas Macchabée les attaqua et les battit à plusieurs reprises ; Jean Hyrcan les subjugua de même ; il leur imposa l’obligation de se faire circoncire, et de se soumettre aux autres lois de Moïse. Dès lors ils furent en quelque sorte incorporés à la nation juive ; ils restèrent soumis aux derniers rois de Judée, et vinrent défendre Jérusalem contre les Romains ; mais bientôt ils quittèrent la ville, et repartirent pour l’Idumée chargés de butin. Hérode le Grand était Iduméen, et l’empereur Philippe, dit l’Arabe, l’était pareillement, étant né à Botsra.
Les Édomites étaient adonnés au commerce par mer et par terre, à l’agriculture et à l’élève des bestiaux (Nombres 20.17). Quant à leur religion, elle est peu connue ; nulle part l’Écriture ne leur reproche l’idolâtrie ou ne mentionne leurs idoles ; il est à croire que la connaissance du vrai Dieu se conserva parmi eux pendant les premières générations depuis Ésaü ; une tradition porte même qu’ils adoraient Moïse (Epiphane), et ce qui fortifierait cette opinion, c’est que Josèphe appelle Kosé, ou Chose l’une de leurs divinités. Ce nom qui signifie en hébreu un voyant, un prophète, s’applique parfaitement au législateur des Hébreux. En tout cas, leur religion n’était pas identique avec celle des Juifs, puisque Hyrcan ne put les y amener que par la force.