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(918 avant Jésus-Christ, 1 Rois 16.28-32, 40)
1°. Fils et successeur de Omri, monta sur le trône d’Israël lorsque Asa régnait à Jérusalem ; il fut le plus impie de sa race, et ne fut surpassé peut-être que par sa digne compagne Jésabel ou lzebel, fille d’Ethbahal, roi de Sidon. Son idolâtrie fut punie par une famine qui désola le pays pendant trois ans et six mois, et qui lui fut annoncée parle prophète Élie. À la fin de ce temps, une épreuve solennelle fut proposée par Élie : les ministres de Baal se réunirent au Carmel, offrirent des sacrifices et prièrent leur dieu qu’il voulût bien faire tomber la pluie sur la terre ; mais ils prièrent en vain pendant une demi-journée. Élie, s’approchant à son tour, bâtit un autel et pria le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, de se manifester comme le seul et vrai Dieu : le feu du ciel consuma l’holocauste, un petit nuage parut à l’horizon, comme la paume de la main, et Achab, montant sur son char, s’enfuit en hâte à Jizréhel avant que l’orage l’atteignît. Quelques années après commença la guerre avec Ben-Hadad, roi de Syrie, et trente-deux autres rois (1 Rois 20) ; mais quelque nombreux que fussent les ennemis d’Israël, l’Éternel n’était point avec eux, et leur déroute fut complète ; ils furent vaincus par deux fois sur la montagne et dans la plaine. Achab pouvait et devait exterminer Ben-Hadad, mais par orgueil, ou par une générosité hors de saison et que Dieu réprouvait, il préféra faire alliance avec lui. Cette désobéissance lui devint fatale : un prophète (20.35, probablement le même Michée que 22.8), lui annonça que puisqu’il avait laissé échapper l’homme que Dieu lui avait donné à détruire, sa vie répondrait pour celle de Ben-Hadad, et son peuple pour le sien. Irrité de ces paroles prophétiques, de l’accomplissement desquelles il ne pouvait douter, Achab revint à Samarie et ne fit que pécher davantage au lieu de chercher à apaiser l’Éternel. Sa femme fit lapider Naboth dont la vigne que plaisait à Achab ; mais pendant que le malheureux roi parcourait sa nouvelle possession, Élie se présenta devant lui, et l’âme coupable et bourrelée s’écria comme le démoniaque du Nouveau Testament : « Pourquoi viens-tu me tourmenter ? Me chercheras-tu toujours ? Suis-je ton ennemi ? » Tu l’es, lui répondit le prophète, et en même temps il lui annonça les maux qui devaient l’accabler lui-même et fondre sur sa coupable famille. Épouvanté de tant de malheurs, Achab déchira ses vêtements dans cette vigne même dont un crime l’avait rendu l’infortuné propriétaire, il se couvrit d’un sac et se traînait en marchant. L’Éternel eut égard à cette humiliation, sincère peut-être, mais passagère, et renvoya d’une génération l’accomplissement de ses menaces. « Tant il est vrai, ajoute Saurin, ce que nous disons, que Dieu aime tant la repentance qu’il en couronne quelquefois les dehors, et qu’il en récompense quelquefois jusqu’aux apparences ». (Serm. sur les dévot, passag.) Trois années après (2 Chroniques 18) Achab s’unit à Josaphat, roi de Juda, pour reprendre la ville de Ramoth de Galaad, et fit mettre en prison le prophète Michée, qui lui prédisait sa mort et la défaite de son armée. Cette mesure séculière n’empêcha pas l’accomplissement de la parole divine : Achab fut blessé malgré son déguisement et mourut malgré son armure ; une flèche tirée presque au hasard le frappa au défaut de la cuirasse, il tomba au fond de son chariot et mourut vers le soir, baigné dans son sang, après un triste règne de 22 ans (897 avant Jésus-Christ). On lava son char et ses armes dans le vivier de Samarie, et les chiens léchèrent son sang, ainsi que l’Éternel l’avait annoncé. L’auteur sacré nous trace en deux mots le caractère de ce méchant prince. « Achab fît ce qui déplaît à l’Éternel, plus que tous ceux qui avaient été avant lui. Et il arriva que, comme si ce lui eût été peu de chose de marcher dans les péchés de Jéroboam, fils de Hébat, il prit pour femme Izebel ; puis il alla et servit Baal et se prosterna devant lui ; et il lui dressa un autel, et fit un bocage » (1 Rois 16.30-33). Son histoire est la plus triste peut-être de toutes celles des rois d’Israël et de Juda, et l’Écriture sainte s’en sert comme d’un terme de comparaison pour juger l’impiété de ses successeurs (v. 2 Rois 8.18 ; 9.7 ; 10.1 ; 21.3 ; 2 Chroniques 21.6 ; 22.3 ; Michée 6.16).
2°. Achab, fils de Kolaïa, et Sédécias, faux prophètes qui séduisaient le peuple juif captif à Babylone, et qui joignaient à des paroles de mensonge des mœurs impures (Jr. 29.21-22). Leur mort passera en proverbe et deviendra un formulaire de malédiction, dit Jérémie, et l’on dira : « L’Éternel te rende comme Sédécias et Achab, que le roi de Babylone a grillés au feu ». On ne sait rien de plus sur leur compte ; quelques-uns ont voulu les confondre avec les deux anciens de l’histoire de Suzanne ; mais, même en admettant cette histoire comme vraie, l’identité serait plus que douteuse, car il est dit que les deux vieillards furent lapidés et non point brûlés.