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(Genèse 10.14)
Les descendants de Caphtor, un des fils de Mitsraïm. Selon les anciennes versions et selon Bochart, le pays auquel ils donnèrent leur nom serait la Cappadoce ; mais le passage de Jérémie 47.4, indique assez clairement que Caphtor doit être une île, ou tout au moins un pays maritime ; Michaelis et Dahler ont, en conséquence, proposé d’y voir l’île de Chypre, opinion qui avait déjà été émise, puis plus tard réfutée par Calmet ; Gesenius et Hævernick, d’accord avec les dernières dissertations de ce savant catholique, admettent avec lui que l’île désignée sous le nom de Caphtor est celle de Crète ou Candie. D’après Jérémie 1.c, et Amos 9.7, les Philistins auraient passé en Palestine de l’île de Caphtor, et plusieurs fois ailleurs (Deutéronome 2.23, etc.), le nom de Caphtorim est mis pour désigner les Philistins. Ces données ne s’accordent pas beaucoup avec le passage de la Genèse qui fait descendre les Philistins des Chasluhim. La supposition la plus probable, sans être forcée, c’est que les Philistins sont partis d’Égypte en se détachant de la nation des Chasluhim, pour se rendre à l’île de Caphtor, et que de là ils ont émigré plus tard et sont venus occuper les côtes sud de la Palestine. On peut opposer sans doute à l’opinion de Calmet, que les habitants de la Crète ont déjà un nom dans l’Ancien Testament, celui de Keréthiens (1 Samuel 30.14 ; Ézéchiel 25.16 ; Sophonie 2.5), et qu’il est peu probable que la même contrée ait eu deux noms si différents ; mais de ce que ce n’est pas ordinaire, cela ne prouve pas que cela n’ait pu arriver cependant ; en outre, le premier nom est beaucoup plus ancien que le second, et les caractères historiques ou géographiques de la Crète sont tellement d’accord avec ce que l’Écriture nous dit de Caphtor, qu’il est difficile de ne pas admettre l’identité de ces deux contrées. La Crète était déjà très peuplée à l’époque de la guerre de Troie, puisque Homère l’appelle l’île aux cent villes, et Hérodote reconnaît que ses habitants, originairement barbares, ne venaient pas de la Grèce. Homère dit qu’on parlait différentes langues en Crète, à cause de la diverse origine des peuples qui s’y trouvaient, les uns Grecs, les autres vrais et anciens Crétois, antiques habitants de la contrée et qui se prétendaient eux-mêmes nés du sol de la Crète.