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Boucles ou pendants d’oreilles
Dictionnaire Biblique Bost

Les Orientaux ont de tout temps aimé à se couvrir de boucles, ils en mettaient aux bras, au cou, aux pieds, aux doigts, aux oreilles, etc. Les hommes n’en portaient guère qu’aux doigts, et s’en servaient comme de cachets ; mais les femmes et les enfants en avaient partout. Les boucles d’oreilles (Exode 32.2 ; Ézéchiel 16.12). sont encore d’usage aujourd’hui, ailleurs même qu’en Orient. Les unes sont légères, petites, dignes du bout de l’oreille ; d’autres sont massives, lourdes, d’un diamètre de douze centimètres ; elles élargissent tellement le trou de l’oreille, que l’on peut facilement y passer deux doigts de la main, si l’on en croit le voyageur Harmar. Parfois même à force de luxe, les femmes se font percer à l’oreille autant de trous qu’il peut y avoir de place pour des boucles nouvelles ; ces boucles sont tantôt en bois, tantôt en corne, tantôt en métal ; ordinairement elles sont simples et rondes, mais on en trouve de toutes les formes, quelques-unes mêmes ornées de petites clochettes (Ésaïe 3.18). C’est chez les Romains qu’à l’époque de la grandeur de cet empire, ce genre de luxe avait atteint son degré le plus excentrique, surtout parmi les femmes. Chez les Grecs, il n’y avait guère que les enfants qui portassent des boucles d’oreilles, et seulement du côté droit. D’après Genèse 35.4, il paraîtrait que cet ornement était quelquefois regardé comme une espèce d’amulette.

Sont mentionnées des boucles pour le nez (Proverbes 11.22 ; Ézéchiel 16.12 ; Ésaïe 3.21), peut-être aussi (Exode 35.22). C’était l’une des parures les plus chères aux Orientales des temps anciens (v. Genèse 24.22-47). Aujourd’hui encore elles en portent suspendues tantôt à la narine droite, tantôt à la narine gauche, rarement à la cloison du nez. Ces boucles sont d’or ou d’ivoire, incrustées de perles ; elles ont 6 à 9 cm de diamètre, quelquefois davantage, et elles tombent jusque sur le bas du visage. Tavernier raconte des femmes de Bagdad qu’elles se percent les narines de bonne heure ; quant aux Arabes, elles ne percent que la paroi médiate, dans laquelle elles font passer une bague de l’épaisseur d’un tuyau de plume, mais creuse intérieurement, soit pour économiser la matière, soit pour les rendre plus légères ; il y a de ces bagues si grosses que le poing d’un homme y passe facilement. Ce même usage se retrouve également en Amérique, chez les Indiens du Nord et chez les Péruviens. On passait aussi des anneaux dans les narines d’animaux sauvages que l’on voulait apprivoiser ou dompter, ou de gros poissons que l’on voulait conserver captifs dans leur élément, comme l’on fait encore des buffles et des ours (Job 40.21 ; cf. 2 Rois 19.28 ; Ésaïe 37.29 ; Ézéchiel 29.4 ; 38.4).

Quant à des anneaux pour les pieds, il n’en est parlé dans l’Ancien Testament que en Ésaïe 3.16ss. On les portait au-dessus de la cheville ; ils étaient de bois, de corne ou de métal, et construits de manière à faire entendre à chaque pas un clapotement plus ou moins harmonieux, et coquet plutôt qu’agréable. De petites chaînettes retenaient l’un à l’autre les anneaux des deux jambes, ce qui gênait la marche et accoutumait les femmes à faire de petits pas gracieux, délicats et embarrassés.

Les bracelets ont été plus en usage encore que les différentes boucles que nous venons de nommer, auprès des anciens Hébreux qui paraissent en avoir tous porté, hommes et femmes (voir Genèse 24.22-30, 47 ; Ésaïe 3.19 ; Ézéchiel 23.42 ; 1 Samuel 1.10 ; cf. Nombres 31.50). Ils étaient souvent extrêmement larges, et Niebuhr dit en avoir vu en Perse qui s’étendaient du poignet jusqu’au coude ; selon Pline (28, 47), ils servaient quelquefois d’amulettes, de même que les boucles d’oreilles.

Enfin les colliers (Proverbes 3.3-22 ; 25.12 ; Ézéchiel 16.11 ; Osée 2.13 ; Cantique 4.9). Ce n’étaient pas seulement des femmes, mais encore quelquefois des hommes, et même des guerriers, surtout parmi les Perses et les Mèdes, qui affectionnaient ce genre de parure ; toutefois cette dernière classe ne paraît pas chez les Israélites en avoir connu l’usage. Les colliers les plus ordinaires, pour les riches, se composaient de grains ou de perles enfilées, ils descendaient souvent jusqu’à la ceinture ; on en portait plusieurs à la fois pour se distinguer : c’était une mode, comme maintenant c’en est une autre de cacher quelques-uns de ses doigts sous des amas de bagues de toutes couleurs et de tous les goûts. On suspendait, en outre, aux colliers diverses espèces d’ornements étrangers, des demi-lunes ou petits croissants (Ésaïe 3.18, comme on faisait aux chameaux Juges 8.21), des boîtes de senteur (Ésaïe 3.20), peut-être de petits soleils et de petits serpents, en guise d’amulettes. On peut croire aussi que les femmes portaient encore des colliers de métal.

C’était chez les Perses une marque de faveur toute particulière, quand les rois accordaient un collier à quelqu’un de leurs sujets (Daniel 5.7-16, 29) ; cette distinction semble même avoir été accompagnée d’une augmentation de pouvoir ou d’honneur. Le premier ministre en Égypte avait un collier d’or au cou ; c’était peut-être la décoration attachée à son rang et à ses hautes fonctions.

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