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1°. Ville de la tribu de Juda, située sur le penchant d’un coteau, à environ 10 km au sud de Jérusalem ; on l’appelait aussi Éphrata (Michée 5.2) ou Ephrath, la fructueuse, et ses habitants Éphratiens. Cette ville n’a été considérable ni en étendue, ni en richesses, mais il est cependant peu de contrées dans la terre sainte qui soient aussi pleines de souvenirs que celle de Bethléhem. Rachel y mourut en donnant le jour à Benjamin, et elle y fut ensevelie (Genèse 35.16-19). Un lévite de Bethléhem devint le premier sacrificateur des Danites qui venaient de s’établir dans la vallée des sources du Jourdain (Juges 17-18). Ce fut une femme de Bethléhem qui fut la cause de cette guerre sanglante dans laquelle la tribu de Benjamin fut presque anéantie (Juges 19) ; Naomi était de Bethléhem, elle y revint avec Ruth la Moabite. Bethléhem eut enfin la gloire de voir naître Ibtsan, Élimélec, Booz, David, et par-dessus tout Jésus, le Messie promis (Genèse 48.7 ; Ruth 1.2 ; Psaumes 132.6 ; Michée 5.2 ; Juges 12.8 ; Matthieu 2.1).
Sur le même terrain existe encore aujourd’hui une petite ville à laquelle on a conservé le nom de Bethléhem, mais qui est devenue le théâtre de bien des superstitions. Au fond d’une vallée assez triste, mais dont le sol est excellent, s’élève un monticule sur lequel se trouve la bourgade ; elle est composée d’environ deux cents maisons, la plupart taillées dans le roc, habitées par des chrétiens et des musulmans qui vivent en bonne harmonie et qui jouissent d’une certaine indépendance. Non loin de la ville se voit la fameuse église de la Nativité, et le couvent des Franciscains qui la touche. Une chapelle souterraine de cette église passe pour avoir été l’étable où notre Sauveur est né ; du moins on la montre pour telle sous le nom de chapelle de la Crèche, et madame de Lamartine, dans une note fournie au journal du poète, après avoir parlé du « long labyrinthe de corridors souterrains qu’il faut parcourir pour arriver à la grotte sacrée » ajoute : « En « passant sous ces voûtes et ces enfoncements dans le roc, l’on comprend sans peine qu’ils ont dû servir d’établés aux troupeaux que les bergers gardaient dans la plaine ». Heureux ceux qui peuvent s’abandonner à l’illusion ; mais une étable dans le roc vif, sous terre, ne peut guère obtenir de créance parmi nous, d’autant moins que ces sortes de reliques vivantes ont été tellement multipliées au profit du parti catholique romain, qu’on ne sait plus ce qu’il faut croire et rejeter. On peut voir, à ce sujet, le Traité des reliques de Calvin, un des chefs-d’œuvre littéraires du seizième siècle, après lequel il ne reste plus rien à dire. Quoi qu’il en soit de cette grotte, trente-deux lampes y brûlent jour et nuit ; des tableaux, un orgue, et deux autels la décorent. Cette grotte naturelle a été revêtue de marbre afin d’en soustraire les parois à l’indiscrète piété des pèlerins qui les déchiraient pour en emporter des fragments.
Une autre chapelle souterraine est appelée l’Oratoire de saint Jérôme : c’est là qu’on prétend qu’il a travaillé à sa traduction de la Bible, et l’on y montre son tombeau.
Outre le monastère des Franciscains, il y a à Bethléhem un couvent arménien et un couvent grec.
Au nord-ouest de Bethléhem est un tombeau qu’on assure être celui de Rachel ; et du côté de l’est, on montre une plaine peu considérable, mais agréable et fertile, où les bergers, dit-on, paissaient leurs troupeaux lorsque la naissance du Rédempteur leur fut annoncée par les anges. Près de là se trouve la Grotte des Bergers, dans laquelle ils passaient la nuit, puis les ruines d’une église bâtie en mémoire de cet événement, par Hélène, femme du grand Constantin.
Au midi sont trois piscines ou réservoirs, qu’on pense être ceux dont parle Salomon (Ecclésiaste 2.6). Creusées dans le roc vif, et suivant la pente de la montagne, ces citernes ont encore les parois aussi nettes et les arêtes aussi vives que si elles venaient d’être terminées : de grandeur inégale, elles varient entre 400 et 600 pieds (140-215 m) pour la longueur, sur une largeur de 70 à 100 m, et une profondeur de 30.« Ces beaux bassins, remplis d’une eau diaphane, sur le sommet d’une montagne aride, étonnent et inspirent une haute idée de la puissance qui a conçu et exécuté un si vaste projet ; aussi sont-ils attribués à Salomon ». Lamartine.
2°. Ville de la tribu de Zabulon ; inconnue (Josué 19.15).