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Fils de Ner, cousin de Saül (1 Samuel 14.50), et général de ses troupes. Comme il était habituellement à l’armée et qu’il y occupait une place importante, il n’est pas étonnant qu’il ne connût pas David lorsque celui-ci vint à Soco et combattit Goliath (1 Samuel 17.55-58) mais il est plus difficile de concevoir qu’il gardât assez mal son maître pour que David et Abishaï aient pu pénétrer dans le camp sans être aperçus (26.5-14). Après la mort de Saül, Ish-Bosheth son fils lui succéda et fut couronné par Abner, qui pendant sept ans soutint les prétentions de la famille déchue ; mais dans presque toutes les batailles il dut se retirer avec perte. Les troupes de David et celles d’Ish-Bosheth s’étant rencontrées près de Gabaon, Abner eut la barbarie de proposer, soit comme simple prélude, soit pour gagner du temps, un combat singulier entre douze hommes de chaque parti. Les vingt-quatre combattants se furent bientôt égorgés les uns les autres, une affreuse mêlée s’ensuivit, et les troupes de Abner furent mises en pleine déroute.
Vivement poursuivi par Hazaël, Abner frappa ce guerrier et l’étendit sur le carreau après l’avoir d’abord vainement sollicité de s’éloigner ; mais Joab et Abishaï, frères de Hazaël, n’en furent que plus acharnés à poursuivre l’armée ennemie ; enfin, au coucher du soleil, Abner demanda que le combat fût suspendu, et profita des ténèbres pour se retirer avec les siens. Cependant Abner avait noué une intrigue avec Ritspa, concubine de Saül ; Ish-Bosheth, soit qu’il y vît une tache pour sa famille, soit qu’il crût y voir plutôt les prétentions de son général au trône, lui en fit des reproches. Abner, piqué au vif, répondit avec aigreur, rappela à Ish-Bosheth les services qu’il lui avait rendus, et jura de livrer tout le royaume entre les mains de son adversaire. Aussitôt il entre en effet en correspondance avec David, lui fait rendre sa femme Mical que Saül avait donnée à un autre, et se rend auprès de lui à Hébron. À peine est-il sorti du festin auquel David l’avait invité, que Joab, informé de ce qui se passait, tâche de persuader au roi son oncle que Abner est venu dans de perfides intentions. Puis, sans s’ouvrir davantage sur ses desseins, il envoie à Abner un messager qui le ramène à Hébron ; là, il le tire à l’écart et lui donne la mort, poussé à ce crime par le souvenir du meurtre de son frère Hazaël, mais sans doute aussi par la crainte de voir Abner prendre rang sur lui dans les armées et dans la faveur du roi. David détesta cette coupable action de son neveu, qui avait répandu durant la paix le sang qu’on répand en temps de guerre (1 Rois 2.5) ; il rendit de grands honneurs à la dépouille mortelle du général, il composa un hymne sur sa mort, et près de sa fin il rappela à Salomon ce crime qui ne devait pas rester impuni (1 Rois 2.5-32-34 ; voir 2 Samuel 2 et 3).