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(Daniel 7 et 8)
Roi de Babylone, est désigné par le prophète comme le fils de Nebucadnetsar, quoiqu’il ne fût peut-être qu’un de ses descendants ; car, entre son règne et celui de Nebucadnetsar, il y eut trois règnes, très courts à la vérité, ceux d’Evilmérodac, de Nériglissor et de Laboroso-Achod, que Daniel ne mentionne pas ; et l’on sait que dans l’Écriture, comme dans presque tous les livres de l’Orient, le mot fils n’indique souvent que la filiation, sans égard au nombre des anneaux intermédiaires. Ce misérable prince portait encore les noms de Nabonédus et de Labynitus.
Babylone était alors assiégée par Cyrus, général en chef des armées de son oncle Darius, roi des Mèdes, connu dans l’histoire profane sous le nom de Cyaxare II. Belshatsar, à l’abri des remparts fabuleusement énormes de sa capitale, se livrait à une vie de délices, de débauches et de fêtes. Dans une de ses orgies, il se fit apporter les vaisseaux d’or et d’argent que Nebucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem (Daniel 5.2). Il y but lui-même, et poussa la profanation jusqu’à les présenter à ses courtisans et à ses concubines, qui y burent aussi. Et tous ensemble chantèrent leurs dieux de métal, de bois et de pierre. Mais tout à coup le roi vit sortir de la muraille les doigts d’une main humaine, traçant des caractères mystérieux : il fut bouleversé, il changea de visage, ses reins frissonnèrent, ses genoux s’entrechoquèrent d’épouvante ; il jeta un cri de terreur. Il fait appeler aussitôt les sages du monde, les astrologues, les caldéens, les devins ; mais malgré les magnifiques promesses qui leur furent faites, aucun d’eux ne put expliquer ou comprendre l’écriture divine. Belshatsar était dans le plus grand trouble à ce sujet, lorsque la reine, veuve de Nebucadnetsar, et connue dans l’histoire profane sous le nom de Nitocris, se présenta à lui. Elle lui conseilla de consulter un homme « en qui reposait l’esprit des dieux saints » et que Nebucadnetsar avait trouvé si plein de sagesse et de lumière, qu’il l’avait établi chef des mages et des astrologues ; c’était Daniel, le prophète des Hébreux. Daniel parut et donna au roi l’interprétation qu’il demandait, non sans lut avoir premièrement rappelé la conduite coupable et le châtiment de son prédécesseur, puis son propre orgueil à lui, Belshatsar, et l’acte sacrilège qu’il venait de commettre. Les signes mystérieux étaient la condamnation du roi, et la ruine du royaume : Mené, mené, thekel, upharsin, ce qui signifiait : Pesé, tu as été trouvé léger, et ton royaume (sera) divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. Ce fut la réponse du prophète, et Belshatsar, soit ironie et incrédulité, soit qu’il n’osât pas manquer de parole à un homme qui semblait lui parler au nom de la Divinité, et qui lui annonçait sa fin prochaine, accomplit envers Daniel les promesses qu’il lui avait faites solennellement, à lui aussi bien qu’aux devins ; il lui fit donner un vêtement écarlate et un collier d’or, et le proclama le troisième du royaume.
La menace n’avait pas précédé de beaucoup l’exécution, car, en cette même nuit, Cyrus, ayant détourné les eaux de l’Euphrate, faisait entrer son armée dans la ville par le lit desséché du fleuve. Babylone fut prise, ses habitants massacrés, et Belshatsar lui-même égorgé au milieu de son orgie, l’an 538 avant Jésus-Christ