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L’âge a toujours été, chez tous les peuples et dans tous les temps, la mesure de l’honneur que l’on devait rendre à chacun. Partout un âge avancé a trouvé chez des hommes plus jeunes la vénération qui lui était due, et que tous lui accordent soit involontairement, soit par un simple mouvement naturel, soit par la considération de la longue expérience attachée à une longue carrière. Cette coutume instinctive, à laquelle tous les auteurs profanes rendent témoignage, est également consacrée dans le plus ancien livre des Hébreux (Job 12.12 ; 15.10 ; 29.8). Ce dernier passage nous montre même les jeunes gens se cachant ou se retirant par respect à l’approche d’un vieillard, et la loi de Moïse ordonne au jeune homme de se lever devant les cheveux blancs (Lévitique 19.32). Le livre des Lamentations 5.12.met au nombre des plus grands crimes le manque de respect pour le vieillard. Et ce respect chez les Hébreux était si loin de n’être qu’une formalité, que nous voyons au contraire les chefs des villes, des tribus, ou du gouvernement, toujours choisis parmi les anciens et toutes les choses importantes ou honorables données à des hommes âgés. Voir Anciens.
Le respect pour l’âge a beaucoup diminué dans la société moderne. Ce qu’on vénérait chez un vieillard, c’est moins son âge que les qualités de son âge ; or la civilisation prétend, pour bien des choses, remplacer ces qualités ; on acquiert, on apprend, on vieillit vite, et l’on mûrit de bonne heure, mais on mûrit mal ; dans le bouleversement de notre système social, à une époque où toute autorité est remise en question, celle de l’âge devait se voir aussi contestée ; c’est un signe fâcheux ; nous signalons le fait, l’explication qu’on en pourrait donner ne le justifie pas.
Le mot âge a encore dans l’Écriture sainte différents sens :
1°. Le moment où les facultés d’un homme sont à leur maturité, sans indiquer cependant la vieillesse (Jean 9.21-23).
2°. Une période de temps passé, présent ou à venir (Éphésiens 3.8 ; 2.7).
3°. Les hommes qui vivent ou qui ont vécu en quelqu’une de ces périodes (Colossiens 1.26).
On divise ordinairement en âges ou périodes l’histoire de la théocratie ; c’est commode, mais arbitraire, et chacun peut choisir la division qu’il aime le mieux. Un premier âge trouvera cependant ses limites naturelles dans la formation de l’ancien monde et son bouleversement sous Noé. L’époque suivante, dans laquelle Dieu se manifeste à ses enfants sans avoir encore choisi un peuple dépositaire de ses oracles, formerait le second âge allant depuis Noé jusqu’à Abraham ; un troisième, d’Abraham à Moïse ; un quatrième, jusqu’à la mort de Samuel, comprendrait la conquête du pays de Canaan et le gouvernement des Juges ; cinquièmement enfin, la royauté jusqu’au retour de la captivité sous Esdras. C’est ici que finissent les livres historiques de l’Ancien Testament. Un sixième âge renfermerait le temps écoulé depuis cette époque jusqu’aux jours de Christ.