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Assyrie
Dictionnaire Biblique Bost

Ancien royaume de l’Asie, borné au nord par les montagnes de l’Arménie, à l’est par la Médie et la Perse, au sud par la Suziane, province perse, et la Babylonie ; à l’ouest enfin par le Tigre (Hiddekel), dans lequel se jettent le Lycus, le Capros, le Gorgus et le Silla, quatre rivières qui parcourent l’Arménie dans une direction sud-ouest. Les villes les plus célèbres de ce royaume furent Ninive, Résen, Calah, Bessarah, Ctésiphon, sur la rive orientale du Tigre, Arbèle et Artémita, encore plus à l’orient. Ninive était le centre général du commerce entre l’Occident et l’Orient (cf. 2 Rois 17.24 ; 18.11 ; 2 Chroniques 33.11 ; Ésaïe 7.20 ; 10.8-9 ; 22.6). L’Assyrie est appelée le pays de Nimrod (Michée 5.6). Ses habitants avaient une grande réputation de richesse (Ézéchiel 23.6-17, 23) ; ils étaient orgueilleux (Ésaïe 10.12 ; Zacharie 10.11), et redoutables (Nahum 2.11-12). Cette contrée porte de nos jours le nom de Kourdistan ; depuis deux cents ans ce n’est plus guère qu’un vaste désert, par suite des luttes sanglantes qu’y ont entretenues pendant de longues années tant et de si puissants peuples.

Après avoir dit que le royaume d’Assyrie fut fondé par Nimrod, l’Écriture n’en reparle plus jusqu’au jour de la mission de Jonas le prophète (840 ans avant Jésus-Christ) ; puis nous voyons un roi assyrien, nommé Pul (Sardanapale II), attaquer le pays de Canaan, environ soixante-dix ans après Jonas, vers 770 (2 Rois 13.19). Peu après, Tiglath-Piléser (2 Rois 16.7 ; 2 Chroniques 28.16), autre roi d’Assyrie, envahit la portion de la Judée qui était sur la rive gauche du Jourdain, ce qui n’empêcha pas Achaz de contracter une alliance avec lui. Tiglath-Piléser eut pour successeur son fils Salmanazar, qui s’empara de la Samarie et emmena captives les dix tribus d’Israël (722 avant Jésus-Christ, 2 Rois 17.5 ; 18.9). Le royaume même de Juda lui fut rendu tributaire (18.7) ; la Médie et la Perse lui furent également assujettis (18.11). Sankhérib, son fils, monta sur le trône à sa place (714 avant Jésus-Christ). Après une heureuse expédition contre l’Égypte, il entreprit aussi, mais sans succès, la conquête de Juda et le siège de Jérusalem sous Ézéchias (2 Rois 18.13 ; 19.36 ; Ésaïe 37). Mis à mort par ses deux aînés, il fut remplacé par son troisième fils Esar-Haddon (Ésaïe 37.38 ; 2 Rois 19.37), appelé Osnappar (Esdras 4.10), et qui fit prisonnier Manassé, roi de Juda. L’Écriture nomme encore Sargon (Ésaïe 20.1), dont le règne assez court doit se placer probablement entre ceux de Salmanazar et de Sankhérib. À l’exception de ce dernier, aucun de ces rois ne paraît dans les auteurs profanes.

Les derniers rois d’Assyrie ne sont pas nommés dans l’Écriture. Le successeur d’Osnappar fut son fils Saosduchinus, qu’on suppose être le Nabuchodonosor du livre de Judith : son règne fut d’environ vingt ans. Après lui vint Chyniladanus, contemporain de Josias, roi de Juda. Ce prince efféminé vit son empire démembré par Nabopolassar, un de ses généraux, qui se déclara roi de Babylone, dont il était satrape ; Babylone, depuis une cinquantaine d’années, appartenait aux Assyriens. Nabopolassar, s’étant allié avec Cyaxare, roi des Mèdes, attaqua le roi d’Assyrie, s’empara de Ninive, trancha les jours de Chyniladanus, et mit ainsi fin à l’antique royaume de Nimrod le chasseur. Voir Ninive.

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