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Sous ce nom par lequel nous désignons maintenant l’une des cinq grandes parties du monde, les anciens entendaient tour à tour, l’Asie entière (voir Hérodote), la partie de l’Asie soumise aux Romains jusqu’à l’Indus, puis l’Asie Mineure, enfin l’Asie propre. Ces deux dernières sont les seules qui soient expressément mentionnées dans l’Écriture Sainte.
1°. L’Asie Mineure, Natolie, ou le Levant, bornée au nord par l’Hellespont et le Pont-Euxin, à l’occident et au midi par la Méditerranée, avait environ 1000 km de long sur 830 de large, et renfermait les provinces de la Mysie, la Lydie, la Carie, à l’ouest ; la Bithynie, la Phrygie, la Pisidie, la Pamphylie, et la Lyeie à l’est des premières ; plus à l’est encore, se trouvaient la Paphlagonie, la Galatie et la Lycaonie ; enfin à l’extrême frontière orientale, le Pont et la Cappadoce.
2°. L’Asie propre, que le roi Attale laissa par testament aux Romains, comprenait la Phrygie, la Mysie, la Carie et la Lydie. C’est là que se trouvaient les sept églises dont il est parlé dans l’Apocalypse (1.11). C’est de cette Asie qu’il est question lorsqu’il est dit que le Saint-Esprit défendit à Paul de prêcher l’Évangile en Asie, lors de son premier voyage dans le Nord (Actes 16.6). C’est là que de faux apôtres parvinrent à détourner les âmes de l’affection et de la confiance qu’elles devaient à saint Paul, pendant qu’il était prisonnier à Rome (2 Timothée 1.15 ; cf. Actes 2.9). Dans le Nouveau Testament, on doit donc presque toujours entendre par le mot Asie, l’Asie propre.
L’Asie Mineure, à l’exception peut-être de la Lydie, fut primitivement peuplée par les descendants de Japhet, qui se la partagèrent en un très grand nombre de petites souverainetés. Les plus remarquables, avec les États de la Grèce qui avaient une commune origine, furent la Troade, la Lydie, le Pont et la Cappadoce. Il ne paraît pas que les Assyriens, ou Chaldéens, aient jamais étendu leurs conquêtes jusque-là. Mais il n’en fut pas de même des armées perses : de là naquirent les guerres de ces derniers avec les Grecs. Sous Alexandre le Grand, et environ 330 ans avant Christ, les Grecs d’Europe s’emparèrent de l’Asie Mineure tout entière, après quoi elle tomba au pouvoir des Romains, et leur demeura soumise, du moins en partie, jusqu’aux invasions des Sarrasins ; puis les Turcs en dépouillèrent les empereurs d’Orient. Depuis plus de trois cents ans le farouche musulman opprime ces magnifiques contrées, qu’il a presque réduites en désert.
Il n’est pas douteux que ce pays ne soit un de ceux que les prophètes appellent les îles de la mer (Ésaïe 42.10 ; 49.1, etc.). Le christianisme y fut généralement connu et adopté dès les jours des apôtres. Pendant longtemps un grand nombre d’Églises y fleurirent et brillèrent d’un vif éclat ; c’est là que se tinrent, entre autres, les fameux conciles de Nicée, d’Éphèse et de Calcédoine. Maintenant la plupart de ces Églises sont détruites, et celles qui subsistent encore sont dans un état déplorable ; les sept Églises de l’Apocalypse en particulier, ont toutes subi le sort qui leur fut annoncé par le Seigneur.