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Ver, vermisseau
Dictionnaire Biblique Bost

Image de ce qu’il y a de plus chétif et de plus misérable ; c’est l’image de l’homme et du fils de l’homme (Psaumes 22.6 ; Job 23.6). Ce fut aussi l’image des Hébreux menacés et envahis par l’étranger (Ésaïe 41.14). C’est enfin l’une des images employées pour dépeindre les peines à venir (Ésaïe 66.24 ; Marc 9.44-46). Origène et Ambroise pensent que ce ver n’est qu’une métaphore qui représente les remords de la conscience ; Augustin, Chrysostome, Cyrille, Théophylacte, Anselme, etc., sans condamner l’opinion contraire, se prononcent pour un ver physique, corporel ; Bernard hésite, ou plutôt favorise alternativement l’une et l’autre manière de voir.

En Actes 12.23, Hérode Agrippa I meurt rongé des vers. Pareille chose était arrivée à Antiochus Epiphanes (2 Maccabées 9.5), et arriva plus tard, selon Lactance, à l’empereur romain Maximin. Au dire de Josèphe, la dernière maladie d’Hérode le Grand aurait présenté des caractères analogues. Il est difficile d’expliquer ce genre de mort, car il est complètement inconnu de la médecine moderne, et les anciens n’en font pas davantage mention. On ne saurait voir dans les prodiges qui frappèrent Hérode un simple développement en nombre et en grosseur, des vers intestinaux qui, dans certains cas, pourraient aller jusqu’à ronger les entrailles, ce que quelques médecins regardent tout au plus comme possible, et d’autres comme fort douteux.

On n’a jamais vu ces vers intestinaux ronger les muscles et paraître du dedans au dehors ; ils n’ont jamais traversé une charpente humaine vivante. Il serait plus simple peut-être de rapprocher la maladie d’Hérode d’un phénomène qui a déjà été remarqué. À la suite d’ulcères et d’abcès fort douloureux, on a vu quelquefois des vers très petits se former en fort grand nombre et ronger la peau et les chairs tout à l’entour ; d’autres fois des animalcules se sont engendrés dans un sang fort corrompu et se sont fait jour par toutes les ouvertures, par le nez, les yeux, la vessie, etc. : ce dernier cas est toujours mortel. Mais ce ne sont là que des analogies dont on ne peut rien tirer de certain pour le passage des Actes. L’entendre de la maladie pédiculaire, c’est substituer une hypothèse à une incertitude. Nous hésitons d’autant moins à regarder ces cas de maladie comme des phénomènes providentiels, que l’on compte parmi les victimes de cette maladie un grand nombre de ceux qui ont persécuté l’Église, notamment parmi les bourreaux des réformés en France, entre le règne de François Ier et celui d’Henri IV.

Verge  
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