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Dans un pays situé comme la Palestine, entre la mer et le désert, garni de montagnes et de vallées, les vents jouent un rôle assez considérable, soit par leurs rapports avec la température en général, soit par leur influence sur l’agriculture, pour qu’on ait examiné de bonne heure leurs caractères, et recherché leur périodicité. Bien qu’on puisse compter en Palestine des vents venant de plusieurs directions différentes, les Israélites, s’en tenant à une division facile et grossière, n’ont jamais compté que quatre espèces de vents différents, correspondant aux quatre points cardinaux (Jérémie 49.36 ; Daniel 7.2 ; 8.8 ; Zacharie 2.6 ; Matthieu 24.31 ; Apocalypse 7.1), d’où l’on aurait tort cependant de conclure, comme l’ont fait assez légèrement quelques théologiens, qu’ils aient regardé la terre comme carrée, puisque nous-mêmes qui admettons sa rotondité, nous tenons un langage semblable au leur.
Les vents sont assez réguliers en Palestine quant à leur direction, leur durée et leur influence, quoique l’on ne possède pas encore d’observations météorologiques suffisantes qui permettent d’indiquer, mois par mois, l’ordre de leur succession. Le vent d’ouest, ou sud-ouest, qui souffle de la Méditerranée, est humide et amène ordinairement la pluie (1 Rois 18.44 ; Luc 12.34) ; il règne de novembre en mars, et préside à l’hiver. Le vent du sud, ou sud-est (théman), apporte les chaleurs du désert d’Arabie qu’il vient de traverser, et donne à l’équinoxe du printemps une chaleur de 16°-36° ; il souffle d’ordinaire en mars pendant trois jours, et s’affaiblit à mesure qu’il s’avance vers le nord ou qu’il s’élève sur les montagnes. Le vent d’est (kadim) sort des steppes de l’Arabie déserte et des sables de la Syrie (Jérémie 13.24) ; il est particulièrement violent (Job 1.19 ; 27.21 ; Ésaïe 27.8 ; cf. Psaumes 48.7 ; Ézéchiel 27.26), et, par sa sécheresse, exerce une action délétère sur la végétation (Ézéchiel 17.10 ; 19.12 ; Osée 13.15 ; Jacques 1.11 ; cf. Jonas 4.8). Il n’est pas sans quelques rapports avec le terrible simoun de l’Arabie, et quoique celui-ci ne souffle pas d’ordinaire en Palestine, quelques auteurs croient qu’il est indiqué (Psaumes 11.6 ; 91.6 ; Nombres 11.1).
Le vent d’orient règne pendant les mois d’été jusqu’en juin. La bise, ou vent du nord (tsaphôn), ou nord-ouest, apporte la fraîcheur (Cantique 4.16), et même le froid ; elle chasse la pluie (Proverbes 25.23), et dessèche la terre et la végétation ; c’est souvent à l’équinoxe d’automne qu’elle se lève, et elle règne d’ordinaire pendant trois jours consécutifs. L’Écriture mentionne encore la brise du matin et du soir, qui vient assez régulièrement tempérer les trop grandes chaleurs des jours de l’Orient (Genèse 3.8 ; Cantique 2.17), et les tourbillons de la Palestine (soupha), qui soulèvent des nuages de poussière, et obscurcissent l’atmosphère (Ésaïe 17.13 ; Job 21.18).
Le lac de Tibériade est exposé à de fréquents orages qui semblent sortir des montagnes, et qui, par leur violence, ne déjouent que trop souvent les efforts et les prévisions des mariniers (Jean 6.18 ; Matthieu 8.26 ; 14.24). La soudaineté de ces orages, que rien n’a pu expliquer encore, est un phénomène que l’on remarque sur un grand nombre de lacs entourés de hautes montagnes ; il est frappant à l’extrémité orientale du lac de Genève, et sur le lac des Quatre Cantons en Suisse. Les deux vents nommés (Actes 27.12), sont ceux du sud-ouest et du nord-ouest. L’Euroclydon d’Actes 27.14, n’est pas un vent régulier, mais une espèce de vent orageux soufflant du sud-est (et non du nord-est, comme le portent quelques versions). Un vent du sud-ouest poussa le vaisseau de Paul de Reggio à Pouzzoles.
Un même mot, rouach, désigne, en hébreu, l’esprit et le vent (le souffle) ; dans la plupart des passages, le sens de la phrase explique suffisamment le sens du mot ; dans d’autres (comme Genèse 1.2 ; Ésaïe 40.7 ; cf. 1 Pierre 1.24 ; Jacques 1.11), les interprètes ne sont pas d’accord s’il s’agit de l’Esprit de l’Éternel ou d’un vent violent envoyé de Dieu.