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On sait que les toits de l’Orient sont plats, comme ils l’ont toujours été ; la sécheresse habituelle du climat permet ce genre de construction, qui chez nous compromettrait la solidité des maisons par le long et fréquent séjour de pluies sans écoulement. Il était du reste pourvu, par une légère inclinaison du plancher, partant du milieu ou de l’un des côtés, à ce que l’eau, pendant la saison des pluies, pût s’écouler facilement ; elle était conduite de là par des tuyaux dans les citernes destinées à la recevoir.
Un parapet peu élevé courait autour du toit, servant de barrière et d’appui (Deutéronome 22.8). Le toit était fait d’une espèce de bousillage à peu près imperméable, sur lequel on trouvait quelquefois, comme sur nos toits, une espèce d’herbe qui, presque sans racines, ne tardait pas à sécher (Psaumes 129.6 ; 2 Rois 19.26 ; Ésaïe 37.27). Parfois aussi, mais rarement, le toit était formé de dalles de pierres. Il servait à différents usages ; on s’y rendait pour se reposer, pour se distraire, pour prendre l’air frais du soir (2 Samuel 11.2 ; Daniel 4.29) ; on y dormait l’été ; on s’y retirait pour des entretiens intimes, ou pour s’abandonner librement à sa douleur (1 Samuel 9.25-26 ; Ésaïe 15.3 ; Jérémie 48.38) ; on y dressait des tentes, on y célébrait la fête des Tabernacles et d’autres solennités religieuses (2 Rois 23.12 ; Jérémie 19.13 ; Sophonie 1.5 ; Actes 10.9), comme si l’on y était plus près de Dieu ; on y faisait aussi des choses que l’on désirait voir connues du public (2 Samuel 16.22), telles que des proclamations (Matthieu 10.27 ; Luc 12.3) ; on observait ce qui se passait au dehors (Juges 16.27 ; Ésaïe 22.1) ; on s’y défendait contre des attaques (Juges 9.51) ; on y exposait les ustensiles et objets de ménage que l’on voulait sécher, etc. (Josué 2.6) ; en un mot, l’on s’en servait comme de véritables terrasses, pour tous les usages possibles ; mais l’on n’y demeurait pas d’habitude, et l’image de Proverbes 21.9 ; cf. 25.24, dit assez combien c’eût été une triste existence que de vivre sur un toit et exposé aux intempéries de l’air.
On montait sur le toit par deux escaliers, l’un intérieur, l’autre extérieur ; il était en outre facile d’enjamber d’un toit sur le toit voisin et d’aller ainsi d’un bout de la rue à l’autre (Matthieu 24.17 ; Marc 13.15 ; Luc 17.31).
D’après ce qui précède, on comprend comment les amis du paralytique purent porter leur malade sur le toit quand la foule les empêchait d’entrer par la porte (Marc 2.3-4).
Quelques observations du révérend Hartley compléteront ce qu’il y a à dire sur ce sujet : Quand j’étais à Egine, dit-il, j’étais souvent occupé à regarder le toit au-dessus de ma tête, et j’admirais combien l’action des amis du paralytique était facile. Au-dessus des poutres était une couche de grands roseaux ; ces roseaux étaient couverts de broussailles, et par-dessus tout cela était une couche de terre, battue au point de former une masse solide. Il leur fut très aisé de remuer la terre, puis les broussailles, et enfin les roseaux ; cela ne leur eût pas été plus difficile lors même que la terre eût été couverte de tuiles (cf. Luc 5.19) ; ils ne pouvaient incommoder en aucune manière les personnes qui étaient au-dessous dans la maison en enlevant les tuiles et la terre, ces personnes étant garanties par les broussailles et les roseaux qui devaient être remués les derniers. Le même missionnaire explique encore (Ésaïe 22.4), par la coutume turque de monter sur tes toits quand on entend crier au feu ! pour voir de quel côté l’incendie s’est déclaré. Voir Maisons.