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Le climat de la Palestine, comme celui de tous les pays qui s’étendent sur plusieurs degrés de latitude, et qui renferment des hauteurs et des vallées, des montagnes et des côtes maritimes, est extrêmement varié ; dans les vallons et les plaines, il est chaud en été, doux en hiver ; sur les montagnes, il est doux en été, rude en hiver. En général, cependant, on peut dire que la température est modérée, et plus régulière que chez nous. Arago, dans l’annuaire du Bureau des Longitudes de 1834, compte que la température moyenne du Caire étant de 22°, celle de Jérusalem qui est située à 2° plus au nord doit être de 21° environ, et les observations la portent en effet à 21,5°. Il en résulterait que depuis trois mille trois cents ans le climat de la Palestine n’a pas beaucoup changé, car la culture de l’orge ne supporterait pas une chaleur de plus de 23°-25° en moyenne, et la limite inférieure est fixée par la production de l’arbre à baume, qu’on trouvait à Jéricho, et qui exige une température d’au moins 21°-22°.
En outre les Juifs célébraient la fête des Tabernacles après la vendange, en octobre, et de nos jours c’est encore à la fin de septembre, ou au commencement d’octobre, qu’on cueille le raisin dans la contrée de Jérusalem. La moisson se faisait anciennement entre la mi-avril et la fin de mai, et des voyageurs modernes ont vu les épis déjà mûrs en avril dans le midi de la Palestine, le 13 mai aux environs de Saint-Jean-d’Acre. En Égypte, où le climat est un peu plus chaud, on coupe les blés vers la fin d’avril et au commencement de mai. La chaleur qui devrait être insupportable en été, d’après la latitude de la Palestine, puisqu’en juin, à midi, le soleil n’est qu’à 9° ou 10° du zénith, est considérablement combattue par la brièveté des jours. Le plus long jour d’été n’a que 14 heures 12 minutes, le soleil se levant vers 5 heures, et se couchant déjà vers 7 heures du soir. Le plus court jour d’hiver a encore 9 heures 48 minutes.
L’année se divise en deux saisons, la pluie et le beau temps, l’hiver et l’été. L’hiver commence en octobre et finit en avril ; des pluies presque continuelles le caractérisent, parfois aussi de la grêle, ou de la neige pendant les plus grands froids, en janvier et en février ; mais cette neige, comme les glaces de la nuit, se fond ordinairement pendant le jour (cf. Esdras 10.9). Le froid n’est jamais excessif, mais il est suffisant pour que les personnes qui le peuvent, s’en garantissent encore quelquefois par des feux de cheminée, ou des brasiers (Jérémie 36.22). La mention faite de l’hiver (Matthieu 24.20), se rapporte plus au mauvais état des chemins qu’à l’idée du froid. L’hiver légal, tel qu’on pouvait l’entendre pour les contrats, loyers, etc., allait, d’après le Talmud, depuis la fête des Tabernacles jusqu’à Pâques. L’été comprenait le reste de l’année ; une chaleur toujours croissante, un ciel pur et sans nuages, d’abondantes rosées pendant la nuit, des orages, mais très rares (cf. Proverbes 26.1 ; 1 Samuel 12.17), sont dans tout l’Orient, et dans la Palestine en particulier, les caractères de la bonne saison.
C’est à la fin d’octobre, lorsque les jours étant encore agréables, les nuits commencent à devenir froides, que surviennent les pluies de la première saison (Deutéronome 11.14 ; Jérémie 3.3 ; 5.24) ; elles augmentent en novembre, le mois des semailles, et, en décembre, elles deviennent toujours plus fortes et plus abondantes, se changent quelquefois en neige dans le mois de janvier, mais laissent apercevoir déjà en février l’approche du printemps. Dès lors, jusqu’à la mi-avril, c’est la pluie dite de la dernière saison (cf. Jacques 5.7), qui vient féconder la terre ; la chaleur devient plus sensible, mais les nuits sont encore froides (cf. Jean 18.18). Quelques orages épurent l’atmosphère. Vers la fin d’avril, le ciel achève de se découvrir presque entièrement ; l’air devient sec et chaud, les rosées commencent. C’est le temps de la moisson. Le tonnerre et la grêle ne sont pas rares en mai. Dans les trois mois suivants, la chaleur devient souvent insupportable, les nuits même sont ardentes, et beaucoup de ruisseaux tarissent. Septembre prépare le retour de l’hiver.