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C’est le mot par lequel Martin a rendu dans nos versions l’hébreu thachash (Exode 25.5 ; 26.14 ; 35.23 ; 36.19 ; 39.34). Ostervald traduit, avec les Septante, par peaux de couleur hyacinthe ; Sacy, par violet ; Luther a peaux de blaireau ; les versions varient beaucoup, et l’on a peu de chances de trouver la signification exacte de ce mot. Le contexte n’est pas d’un grand secours ; il s’agit de la quatrième couverture du tabernacle, de celle qui recouvrait et cachait les autres ; si l’on s’attache à l’idée qu’elle devait servir à protéger les autres contre les intempéries de l’air, on penche vers l’opinion qui fait de cette couverture quelque chose de grossier, mais de solide ; si l’on s’attache au contraire à l’idée que c’était une couverture extérieure, et par conséquent, la seule visible, du tabernacle, on penche vers l’opinion qui en fait un ornement, un objet de luxe. D’après Nombres 4.6-8, 10, où l’on voit les vases sacrés enveloppés pour le voyage dans des peaux de thachash, il semble de nouveau que ce ne devaient être que des couvertures solides ; puis, Ézéchiel 16.10, (ou Martin a adopté la traduction hyacinthe), on voit qu’on en faisait des chaussures précieuses.
La plupart des anciens interprètes voient dans thachash une couleur, les Septante l’hyacinthe, le syriaque et le chaldéen une nuance entre le pourpre et l’écarlate, l’arabe le noir ou le bleu foncé, couleur du dauphin ; Niebuhr raconte qu’un juif de Arabie lui a dit que le thachash n’était autre chose qu’une peau de mouton teinte en rouge. D’autres interprètes entendent ce mot d’un animal, et l’emploi du pluriel le rendrait vraisemblable, mais ils ne sont pas d’accord sur la nature de cet animal. La traduction du rabbin Salomon, adoptée par Luther, et appuyée par une ressemblance de nom (allemand, Dachs), doit être abandonnée ; quelques-uns pensent à une espèce de sirène, le trichechus manatus de Linnée, d’autres à une espèce de chien marin, le phoca vitulina, très abondant dans la mer Rouge, et dont la peau, qui passait pour écarter la foudre, servait souvent à faire des tentes ; mais cette peau est trop rude pour qu’on puisse en offrir des souliers de luxe à une femme ; d’autres pensent à une espèce de rat (Iltis, v. Bochart) ; d’autres enfin, sur les traces de Rüppel, à un animal nommé dugong, qu’il a trouvé en Afrique, et auquel, dans la persuasion où était ce savant que c’est là le vrai thachash, il a donné le nom de halicorus tabernaculi ; mais il faut attendre de nouveaux renseignements avant de se prononcer sur l’identité de cet animal qui doit appartenir à l’espèce sirène.