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(L’orthographe de ce nom n’est pas la même en hébreu que celle du nom qui précède).
Terme hébreu qui se rencontre soixante-treize fois dans les Psaumes, et trois fois dans Habakuk. Les anciens interprètes, les Septante, Théodotion, le traduisent par pause. De Wette et Winer pensent qu’il indiquait un changement de mesure, ou la répétition de l’air sur un ton plus élevé, da capo (Suidas, Hesvchius). D’autres, et quelques-unes des plus anciennes versions, Aquila, Symmaque, le Targ. de Jonathan, traduisent, mais sans justifier étymologiquement leur traduction, par : toujours, éternellement, aux siècles des siècles. Il est difficile de se décider lorsqu’on a perdu tous les éléments d’une décision, la connaissance des secrets de la langue et celle de la musique hébraïque. Herder n’éprouve aucun embarras ; le mot sélah, dit-il, ne saurait être ni une pause, ni un signe de répétition, mais un avertissement pour changer de ton, changement qui se manifestait par une augmentation de force, ou par le passage d’un mouvement, d’un mode, à un autre mouvement, à un autre mode. (Les Orientaux aiment encore aujourd’hui une musique monotone que les Européens trouvent triste, et qui, à certains passages des paroles, change tout à coup de mesure et de mode. Le mot sélah indiquerait ces brusques variations). Quand le contenu ou l’expression du chant se modifiait, on se servait sans doute de ce signe pour avertir le musicien qu’à cette place, il fallait varier la mélodie, qui n’était jamais définitivement arrêtée. Cette opinion paraît d’autant plus fondée que le mot sélah se trouve souvent dans les chants passionnés, et jamais dans les psaumes didactiques. Quand il se trouvait à la fin d’un psaume, c’était pour avertir qu’il fallait y en ajouter un autre, car il est certain qu’on aimait ces sortes d’additions et d’enchaînements. Cette opinion qui est aussi, plus ou moins, celle d’Ewald, a été combattue par Gesenius au point de vue de la langue, et par Hengstenberg quant au sens. L’étymologie la plus simple et la plus naturelle de ce mot se trouve dans le verbe syriaque shala, qui a aussi, en hébreu, la signification de reposer ; sélah serait alors ou un substantif, repos, pause, ou un impératif, arrête, repose-toi. Cette pause, se rapportant aux paroles, était en même temps un signe musical, parce que la musique s’accordant avec les paroles doit s’arrêter, et rester, en quelque sorte, suspendue, là où le sens de la phrase fixe l’esprit, provoque la méditation, et demande un moment de repos. L’examen des différents passages où sélah est employé, rend cette explication très vraisemblable, et nous l’adoptons comme la plus probable et la mieux justifiée de toutes les hypothèses et opinions produites jusqu’ici.