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Les Grecs, les Romains et les Orientaux de tous les temps, portaient, au lieu de souliers, des sandales, ou simples semelles de cuir ou de bois, rattachées sur le cou-de-pied par des courroies (Genèse 14.23 ; Ésaïe 5.27 ; cf. Luc 3.16), et plusieurs bas-reliefs ou sculptures de Persépolis nous ont conservé l’image de cette ancienne chaussure aussi simple que conforme aux besoins des climats méridionaux. Les sandales des femmes étaient en général ornées avec beaucoup de luxe (Ézéchiel 16.10 ; cf. Cantique 7.1 ; etc.) ; elles étaient teintes en pourpre ou de plusieurs couleurs, soit que cet ornement ne fût donné qu’aux courroies, soit qu’elles eussent déjà un léger rebord qui en aurait fait des espèces de pantoufles et aurait servi d’acheminement aux souliers proprement dits, que les riches et les nobles d’entre les Perses ne tardèrent pas à substituer aux simples semelles du soulier primitif.
Les derniers des esclaves avaient à s’occuper de la chaussure de leurs maîtres, pour la lier, la détacher ou la porter (Matthieu 3.11 ; Marc 1.7 ; Jean 1.27 ; Actes 13.25). On ne portait pas de souliers dans les appartements ; aussi, lorsqu’on rendait une visite, avait-on soin de se déchausser avant d’entrer. Ce n’était qu’au festin pascal, par exception, que les Israélites gardaient leur chaussure, afin de mieux figurer les préparatifs du voyage que ce repas leur rappelait (Exode 12.11), car en voyage, tous ceux qui en avaient les moyens marchaient chaussés (Actes 12.8). Ce sont les pieds nus que de bonne heure on aborda les lieux consacrés à la divinité (Exode 3.5 ; Actes 7.33 ; Josué 5.15), et la tradition juive porte que c’est aussi nu-pieds que les prêtres remplissaient leurs saintes fondions, soit qu’il s’y mêlât une idée de macération, soit que ce fût par une idée de pureté, soit enfin qu’il n’y eût là qu’une marque conventionnelle de respect, comme dans la mode européenne de se découvrir la tête.
Dans un grand deuil, on marchait aussi déchaussé (2 Samuel 15.30 ; Ézéchiel 24.17-23 ; Ésaïe 20.2). La coutume juridique, d’ôter le soulier de celui qui refusait d’épouser sa proche parente, veuve sans enfants (Deutéronome 25.9-10 ; Ruth 4.7), s’explique peut-être par l’idée assez naturelle, que toucher la terre de son soulier, c’est en prendre possession, que ce que l’on tient sous son pied, sous sa pantoufle, on le possède ; le refus de posséder se constaterait alors par le dépouillement de la chaussure ; on a rattaché à cet usage les passages (Psaumes 60.8 ; 108.9), et l’on se rappelle que les rois d’Orient jetaient leur soulier sur un objet comme signe de leur souveraineté ; quoique ces passages soient obscurs, et que d’autres explications aient encore été essayées, c’est cependant autour de cette idée que leur vraie signification doit être cherchée. Quant aux mesures de propreté nécessitées par l’usage d’une chaussure qui laissait une partie du pied exposée à la poussière, voir Purification.