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Les offrandes diverses, les sacrifices sanglants ou non sanglants, dont il est parlé dans la législation mosaïque, et qui faisaient à quelques égards le fonds et l’esprit de cette économie, étaient si multipliés, qu’il s’introduit nécessairement une sorte de confusion dans l’idée que l’on peut s’en former, lorsqu’on ne vit pas au milieu de la pratique de ces sacrifices, et que l’on a le bonheur d’appartenir à une alliance qu’un seul sacrifice a faite et consommée. En lisant le Pentateuque, on est frappé des nombreux détails qui déterminent la forme et la nature des offrandes que, tour à tour, le peuple collectivement, et les individus pris à part, devaient présenter à l’Éternel ; et le petit nombre de mots que nous avons dans notre langue pour exprimer l’idée ou la nature de ces sacrifices, contraste singulièrement avec la richesse de la langue hébraïque à cet égard, et contribue à entretenir une confusion qui n’existait pas pour les Hébreux, où chaque sacrifice spécial avait son nom qui le distinguait aisément de tous les autres ; chaque sacrifice était ainsi une chose à part, un acte distinct, qui ne se rangeait pas, comme chez nous, dans la même catégorie, et sous le même nom, que tels autres sacrifices que nous ne pouvons distinguer que par de plus ou moins longues adjonctions et circonlocutions.
Essayons d’établir un peu d’ordre dans tout ce qu’il y a à dire sur ce sujet, et que la lecture de cet article laisse au moins dans l’esprit une idée claire, nette, et complète du système mosaïque.
Le mot corban (cf. Marc 7.11) était le plus vague et le plus général ; il pouvait s’appliquer chez les Hébreux à tous les sacrifices, sans en désigner aucun en particulier.
Les sacrifices ont fait de tout temps, même chez les nations les plus reculées, une des parties les plus importantes du culte rendu à la Divinité ; ils remontent aux premiers jours du monde ; Abel, Caïn, Noé, Melchisédec, Abraham, Jacob, nous apparaissent déjà comme sacrificateurs (Genèse 4.3 ; 8.20 ; 14.18 ; 15.9 ; 31.54 ; 46.1). On ne saurait affirmer qu’ils se fissent une idée bien claire du but du sacrifice ; ils lui attribuaient peut-être une valeur, tantôt subjective, tantôt objective ; ils pouvaient y voir, tantôt un moyen de plaire à la Divinité, tantôt une simple manifestation de leur désir de se rendre la Divinité favorable ; quelquefois, assimilant Dieu à l’homme, ils pensaient faire bien en lui apportant de la nourriture pour ses besoins ; d’autres fois, à mesure que l’intelligence de Dieu se développait en eux, et qu’ils avaient davantage aussi l’idée de leur indignité, les sacrifices qu’ils offraient n’étaient plus que des emblèmes par lesquels ils manifestaient leurs besoins, leurs actions de grâces, leurs désirs ou leur repentir.
Les dons appartenaient presque toujours à l’ordre alimentaire ; chacun offrait ce qui lui paraissait à lui-même particulièrement bon, rare, ou précieux en fait de nourriture (1 Samuel 15.15 ; Psaumes 66.15) ; l’offrande, apprêtée ou non, était bonne à manger, et l’usage du sel devait, ne fût-ce que par cette considération, être général et ordinaire. Dans l’origine, et lorsqu’on ne comprenait pas le vrai sens du sacrifice, on offrait des fruits de la terre, et des produits animaux non sanglants, du lait, du miel, etc. Les animaux ne furent offerts d’abord que par ceux dont la foi devançait les siècles, et traversait le nuage épais des 4000 ans qui cachaient à la vue la victime sans défaut et sans tache ; le doux Abel sacrifia un agneau. Les païens n’en vinrent à l’idée des offrandes sanglantes que lorsqu’ils eurent eux-mêmes commencé à se nourrir de la chair des animaux, et Noé, sacrifiant au sortir de l’arche, donna à ses fils et à ses petits-fils un exemple, une impulsion qui devait être suivie d’autant plus facilement que la chair allait devenir partie intégrante de la vie et de la nourriture des hommes ; c’est peut-être à cette introduction des sacrifices sanglants que remonte aussi l’usage d’allumer le bois du bûcher, et d’embraser l’autel. Que Dieu ait le premier donné aux hommes l’ordre ou même la seule idée de lui offrir des sacrifices, c’est ce qu’il n’est pas facile de prouver ; mais que ces sacrifices aient eu dans l’esprit de ceux qui les offraient une signification dogmatique, confuse si l’on veut, mais réelle et positive, c’est ce qu’il est impossible de nier. Le sacrifice était évidemment un rapport que l’homme voulait établir (ou maintenir) avec Dieu ; c’était en outre un acte d’humiliation ; il renfermait l’idée que l’homme n’est pas aussi près de Dieu qu’il le devrait, que cette séparation doit cesser, que cet intervalle doit être comblé, qu’il peut l’être, mais qu’une offrande est nécessaire ; un sentiment religieux quelconque présidait par conséquent à tout sacrifice, et la foi fit voir à Abel ce que les autres ne faisaient que pressentir et entrevoir confusément (Hébreux 11.4).
Ce que les Israélites avaient reçu par tradition, leur législation le fixa et le compléta, en déterminant la nature et le mode des sacrifices, le rituel, et tout ce qui s’y rapportait :
1°. L’objet de l’offrande, animal ou végétal, déposé sur l’autel de Jéhovah, devait appartenir au nombre des aliments purs dont les Hébreux étaient appelés ou autorisés à faire eux-mêmes usage. On distinguait les menachoth et les zebachim, ces dernières étant des victimes sanglantes, par opposition aux premières (1 Samuel 2.29 ; 3.14 ; Psaumes 40.6 ; Hébreux 8.3). Une substance minérale soluble, le sel, servait d’assaisonnement aux offrandes de ces deux classes. Les offrandes végétales étaient ou sèches, ou liquides : sèches (mincha), comme la fine farine, des grains rôtis, du pain, des gâteaux, de l’encens ; liquides (nèsek), comme l’huile et le vin. Les offrandes animales consistaient en animaux purs (cf. Genèse 8.20), taureaux, chevreaux, brebis, tourterelles, etc. ; aucun poisson ne pouvait être offert. Ces animaux devaient être nets de toute tache et sans défaut physique ; leur âge même est l’objet de l’attention de Moïse ; à l’exception des tourterelles, ils ne devaient pas avoir moins de huit jours (Lévitique 22.27), la chair trop jeune étant déjà par elle-même une chose malsaine et souvent dégoûtante. Le sexe des victimes était indifférent dans les offrandes pour le péché, et dans les sacrifices d’actions de grâces (Lévitique 3.1 ; etc. 5.6) ; mais, comme holocauste, on ne pouvait offrir que des victimes du sexe le plus parfait. Le choix des victimes était, dans la plupart des cas, laissé à la volonté de celui qui faisait le sacrifice (Lévitique 1.3), mais il est déterminé dans les sacrifices pour le péché, etc., (Lévitique 4.3) ; des boucs sont souvent ordonnés pour ce dernier cas.
Les Israélites professaient la plus grande horreur pour les sacrifices humains (Psaumes 106.37 ; Ésaïe 66.3 ; Ézéchiel 20.26-31) non seulement parce qu’ils étaient d’origine païenne (Lévitique 18.21 ; 20.2 ; Deutéronome 12.31), mais parce qu’ils sont contraires à tous les sentiments de la nature et de l’humanité. L’exemple d’Abraham sacrifiant Isaac ne peut rien prouver contre ce fait, non plus que le sacrifice de Jephthé ; le premier obéissait à un ordre spécial et positif de Dieu, qui n’en permit pas même l’exécution ; le second obéissait à un vœu irréfléchi qu’il ne se croyait plus le maître de ne pas accomplir.
2°. Le lieu où les sacrifices seraient offerts fut déterminé ; il ne pouvait y en avoir qu’un ; ce fut le tabernacle dans le désert, puis le temple à Jérusalem. Ce lieu devait être unique pour rappeler l’unité de Dieu, puis pour maintenir l’unité du peuple, et faciliter la fusion des tribus rivales en les réunissant autour d’un seul et même sanctuaire. Tout sacrifice offert ailleurs qu’au lieu désigné était considéré comme un acte d’idolâtrie et puni de mort (Lévitique 17.4 ; Deutéronome 12.5 ; 1 Rois 12.27). La loi ne fut cependant pas toujours rigoureusement observée, au moins pendant la période des juges, et jusque sous David (1 Rois 3.2-3) ; on sacrifiait ailleurs, particulièrement sur des collines, des hauts lieux ; Samuel même l’a fait, et David l’a souffert (Juges 2.5 ; 6.26 ; 13.19 ; 1 Samuel 7.17). Les sacrifices sur les hauts lieux continuèrent même après Salomon, et sous les rois les plus pieux, qui ne purent souvent que pallier le mal sans réussir à le détruire. Il va sans dire qu’en Israël cet article de la loi cérémonielle fut traité comme les autres ; les rois se séparèrent, et séparèrent leur peuple du sanctuaire de Jéhovah, et ceux qui voulurent rester fidèles à la religion de leurs pères durent quitter le royaume pour adorer à Jérusalem.
On s’explique difficilement comment la loi étant là, positive, des infractions aussi flagrantes ont pu avoir lieu, et être, pour ainsi dire, autorisées par l’exemple même de quelques hommes de Dieu ; l’éloignement géographique des tribus, leurs querelles intestines, les luttes à l’extérieur, les difficultés de communication, l’absence de fixité dans la résidence de l’arche, peuvent avoir contribué à amener la transgression de la loi ; mais toutes ces causes réunies ne suffisent pas pour l’excuser, bien moins encore pour expliquer la conduite illégale du légal Samuel. Il faut croire qu’en général les prescriptions cérémonielles de la loi n’étaient considérées que comme des détails dont on se croyait obligé de tenir compte autant que possible, sans cependant les regarder comme indispensables ; peut-être que les Juifs pieux étaient plus spiritualistes qu’on ne se plaît généralement à le croire ; les impies et les indifférents auront mis, dans un même vaisseau, le fond et la forme, comme ils le font encore de nos jours, et, négligeant l’amour de Dieu et du prochain, ils auront su trouver de bonnes raisons pour se dispenser des cérémonies extérieures de leur loi. Samuel et les hommes fidèles de ces temps, pénétrés de douleur à la vue de l’incrédulité qui avait envahi le pays, guidés par l’Esprit de Dieu, forts de l’inspiration qui était en eux, et sachant bien que ce n’était pas l’unité de Dieu, mais Dieu lui-même qu’on oubliait, auront songé à relever ses autels, à ramener la religion, à reconstituer l’unité au moyen de ses fractions, et, sans analyser peut-être les motifs de leur conduite, ils auront sacrifié au vrai Dieu là où ils se trouvaient, sachant qu’il y était avec eux. Il est peu probable que les prescriptions cérémonielles de la loi mosaïque aient toutes été observées, ou même connues de tous les Israélites ; elles tendaient à rendre le péché excessivement péchant ; mais les hommes pieux savaient que Dieu regarde au cœur, les autres ne s’inquiétaient pas de la loi. Aussi, dans le passage cité (1 Samuel 7.17), nous voyons Samuel bâtir un autel à Jéhovah, non pas qu’il ignora le lieu où l’autel de Dieu était, mais manifestant par cette démarche un attachement indéfectible à Dieu, son foyer devait être un lieu où l’on respira l’atmosphère de la présence de Dieu ; c’était un culte domestique.
3°. Quant au but du sacrifice, à l’intention dans laquelle il était offert, ce pouvait être le désir, la reconnaissance ou la repentance ; un sacrifice pouvait être une prière, une action de grâces, ou une expiation ; il portait alors des noms différents, ainsi qu’on le verra plus loin. Les holocaustes avaient un caractère plus général. Ensuite des divers sentiments qui se manifestaient de cette manière, les sacrifices étaient nombreux, à peu près comme les messes papistes ; les uns étaient publics, les autres particuliers ; les uns généraux, les autres spéciaux ; les uns obligatoires, les autres volontaires ; ces derniers étaient souvent des sacrifices de famille, et se répétaient, soit annuellement, soit à des époques plus rapprochées et déterminées (1 Samuel 1.3-21 ; 20.6). Les païens étaient admis, comme les Juifs, à présenter des sacrifices (Nombres 15.14).
4°. Celui qui offrait un sacrifice sanglant pouvait, après s’être purifié et sanctifié, conduire lui-même l’animal à l’autel ; il lui posait solennellement la main sur la tête, comme pour s’identifier avec lui, ou pour le consacrer à Jéhovah, puis il regorgeait, mais il ne touchait pas le sang. Plus tard, cependant, on voit que les prêtres et les lévites eux-mêmes furent assez ordinairement chargés d’égorger la victime (2 Chroniques 29.24). Le sang de l’animal était reçu par les prêtres, et, suivant la nature du sacrifice, répandu ou employé en aspersions. Celui qui offrait la bête du sacrifice l’écorchait ensuite, lui ôtait la peau (voir 2 Chroniques 29.34), et dépeçait l’animal en morceaux qui, suivant la nature des cas, étaient tous, ou en partie, brûlés sur l’autel ; le reste des viandes, lorsqu’il en restait, appartenait, soit aux prêtres, soit à celui qui avait présenté le sacrifice ; d’autres fois encore ce reste devait être consumé hors de la ville sainte. Les morceaux brûlés sur l’autel devaient toujours être de ceux qui étaient réputés les meilleurs et les plus succulents (cf. Ésaïe 1.11) ; voir sur cet article (Lévitique 1, 3, 4, 8, et 17 ; 1 Samuel 16.5) et les articles spéciaux Festins, Holocaustes, etc. Quant à l’offrande des pigeons (voir Lévitique 1.14 ; 5.8), voir aussi Lever sur la cérémonie du lever et du tournoiement, qui accompagnait quelques sacrifices.
5°. Les sacrifices étaient nombreux, continuels, ils devaient nécessairement entraîner avec eux de grandes dépenses annuelles, mais les matières du sacrifice, fruits ou animaux, étaient en quelque sorte sous la main de chaque père de famille, et faciles à se procurer ; les jardins, les pâturages et les bois de la Palestine, suffisaient amplement à cette partie des besoins du culte hébreu. Lorsque les richesses naturelles du pays eurent commencé à diminuer, par suite du manque de culture, de la guerre, ou de l’accroissement de la population, des princes étrangers qui voulaient se rendre les Juifs favorables, ou leur donner des preuves de leur amitié, leur fournirent, en nature ou en argent, une partie de ce qui leur était nécessaire pour la célébration du culte public (Esdras 6.9) ; voir aussi les articles Temple, et Impôts.
6°. Comme acte d’humiliation ou de reconnaissance envers l’Éternel (Psaumes 66.15 ; 116.17 ; cf. Matthieu 8.4 ; Actes 21.26), les sacrifices particuliers furent toujours nombreux en Israël, et celui qui s’abstenait d’en offrir passait pour un homme impie et irréligieux (Ecclésiaste 9.2 ; cf. Ésaïe 43.23). On jurait en conséquence par les autels et les sacrifices (Matthieu 23.18), et, dans les descriptions qui sont faites de la restauration du monde, le culte des sacrifices est relevé comme devant faire une des gloires de cette époque, de même que l’absence des sacrifices constitue l’une des calamités qui résulteront de l’exil (Osée 3.4 ; cf. Ésaïe 19.21 ; 60.7 ; 61.6 ; Zacharie 14.21 ; Jérémie 17.26 ; 33.48). Il faut ajouter que bien des fois cependant les Israélites, oubliant la signification des sacrifices, n’en firent qu’un opus operatum, et crurent se rendre agréables à Dieu, peut-être même laver leurs péchés, par le seul fait qu’ils offraient sur l’autel quelques pièces de bétail, ou quelque produits de leurs champs. Les prophètes ne cessent de protester contre cette fausse, et orgueilleuse pensée, et de rappeler que c’est l’intention, que c’est le cœur, un cœur pur, humilié, froissé, qui seul peut donner au sacrifice une valeur réelle aux yeux de Dieu (Ésaïe 1.11 ; Jérémie 6.20 ; 7.21 ; Osée 6.6 ; Amos 5.22 ; Michée 6.6 ; Psaumes 40.6 ; 51.17 ; Proverbes 21.3 ; Matthieu 5.23 ; etc.). Les esséniens après l’exil, comprenant que la réalité du culte n’est pas dans sa matérialité, mais voulant être sages au-delà de ce qui était écrit dans leur loi, ne gardèrent du culte extérieur que les lustrations et les ablutions, et supprimèrent entièrement les sacrifices. On peut voir sur ce sujet dans la Mishna les traités Sebachim, Menachoth et Temura, qui renferment les principales dispositions de la tradition juive sur les sacrifices.
Après ces observations générales, nous avons à examiner en détail ce qui est dit des sacrifices propitiatoires. Deux mots sont employés en hébreu pour indiquer en quelque sorte deux nuances du péché : l’un, asham, désignait les sacrifices pour le délit ; l’autre, hhatath, se disait des sacrifices pour le péché. Il n’est pas facile de les distinguer clairement l’un de l’autre quant à leur nature et à leur importance ; le dernier avait une signification plus profonde et plus générale, le premier n’était peut-être que l’expiation de péchés considérés comme peu graves, accidentels, ou cérémoniels. Nos versions n’établissant aucune différence dans la traduction des deux mots hébreux, nous indiquerons quelques-uns des principaux passages où l’un et l’autre sont employés ; ce sera la meilleure manière d’en préciser la valeur.
On offrait le asham pour le délit :
1°. Quand on avait détourné ou retenu par mégarde des choses sanctifiées à l’Éternel (Lévitique 5.15).
2°. Quand on avait par ignorance fait quelque chose de contraire à la volonté de Dieu (Lévitique 5.17 ; cf. Esdras 10.19 ; 1 Samuel 6.3).
3°. Quand on avait nié un dépôt, ou gardé un objet perdu par un autre, ou dérobé quelque chose, ou prêté un faux serment (Lévitique 6.2-3).
4°. Dans le cas de séduction exercée sur une esclave fiancée à un homme, et non encore rachetée (Lévitique 19.20).
5°. Un lépreux après sa guérison, un nazaréen qui s’était souillé par la vue ou le contact d’un cadavre, devaient également offrir un sacrifice pour le délit (Lévitique 14.12 ; Nombres 6.12).
La peine, car le sacrifice en était une, variait suivant les cas ; dans les quatre premiers il fallait offrir un bélier, dans le dernier un agneau ; en cas de vol il fallait restituer l’objet détourné et y ajouter un cinquième de la valeur, qui revenait de droit soit au prêtre (1°), soit au propriétaire (3°). L’animal était égorgé du côté septentrional de l’autel, son sang était répandu tout à l’entour, les graisses étaient brûlées, le reste des viandes appartenaient aux prêtres (Lévitique 7.1-6). Des cérémonies spéciales, notamment quant à l’emploi symbolique du sang, étaient prescrites pour la purification du lépreux (Lévitique 14.14).
Quant aux sacrifices pour le péché (hhatath) il y en avait d’ordinaires, et d’extraordinaires ou spéciaux.
On offrait les premiers :
(a) pour tout le peuple, aux jours de nouvelle lune, à Pâque, à Pentecôte, aux fêtes des trompettes et des tabernacles, au grand jour des expiations (Nombres 28, et 29 ; Lévitique 16) ;
(b) pour les prêtres et les lévites lors de leur consécration (Nombres 8.8 ; Exode 29) ;
(c) pour le souverain sacrificateur au grand jour des expiations.
Les sacrifices extraordinaires et non réguliers étaient offerts en diverses occasions :
(a) pour les relevailles d’une femme nouvellement accouchée (Lévitique 12.6-8) ;
(b) pour la purification d’un lépreux ou d’une maison attaquée de la lèpre (Lévitique 14) ;
(c) pour la purification d’un homme guéri de la gonorrhée (Lévitique 15.15) ;
(d) pour la purification d’une femme longtemps souffrante d’une perte de sang (Lévitique 15.29) ;
(e) lorsqu’un nazaréen avait été souillé par la présence d’un corps-mort subitement près de lui, ou lorsque le temps de son vœu était expiré (Nombres 6.10-14) ;
(f) quand l’assemblée, ou un prêtre, ou un simple Israélite avait par mégarde transgressé un des commandements de Dieu (Lévitique 4 ; Nombres 15.24 ; cf. 2 Chroniques 29.21) ;
(g) quand un homme appelé à témoigner par serment, d’une chose qu’il avait vue ou entendue, refusait de le faire, lorsqu’il avait touché un homme ou une chose impure, lorsqu’il avait juré à la légère de faire une chose, bonne ou mauvaise, et qu’il oubliait son serment (Lévitique 5.1-5) ;
(h) voir enfin à l’article Vache rousse, une dernière espèce de sacrifices pour le péché (hhatath).
Pour tous ces cas l’objet du sacrifice était, selon le degré et la nature du mal commis, un jeune taureau, un bouc, une brebis ou une chèvre, un pigeon, ou un tourtereau, et dans un cas spécial des oiseaux quelconques, dont l’espèce n’était pas déterminée, mais qui devaient être purs. C’étaient des taureaux lorsque le sacrifice était offert pour l’assemblée ou pour un prêtre, un bouc lorsque le pécheur était nazaréen, un bélier pour la consécration des prêtres, deux oiseaux pour la purification d’une maison lépreuse, etc. Tous ces détails sont marqués aux passages cités.
Les parties grasses des animaux à quatre pieds étaient toujours consumées sur l’autel ; les autres parties étaient,
1° ou bien brûlées hors de la ville, pour les sacrifices ordinaires (Exode 29.14 ; Lévitique 4, et 16),
2° ou dans les cas spéciaux, abandonnées aux prêtres pour servir à leur nourriture dans le parvis du sanctuaire (Lévitique 6.25 ; 4.25).
Quant au sang, on en faisait un usage différent suivant les différents cas. Celui de la grande victime expiatoire était tout entier porté dans le lieu très saint, on en arrosait l’arche de l’alliance et l’on en frottait les cornes de l’autel (Lévitique 16.14-18). Dans les sacrifices ordinaires pour le péché on en portait une partie dans le lieu saint, on le versait en aspersions près du voile qui servait d’entrée au lieu très saint, et l’on en oignait les cornes de l’autel des parfums ; le reste était répandu au pied de l’autel des holocaustes (Lévitique 4.5-16). Enfin, dans les sacrifices spéciaux pour le péché, l’on en mettait une partie sur les cornes de l’autel des holocaustes, et le reste était répandu au pied de cet autel (Lévitique 4.28-30, 34 ; cf. 2 Chroniques 29.22). D’après Exode 29.12, il semblerait que cette dernière manipulation du sang fût également en usage pour les sacrifices ordinaires et réguliers, ce qui ne s’accorderait pas avec Lévitique 6.30 ; mais au milieu de tous ces détails, et presque à cause de ces détails mêmes, il est difficile de se représenter d’une manière exacte l’ensemble de ces cérémonies, qui variaient si souvent et à propos des plus petites nuances. D’autres détails, le bouc Azazel, etc., sont encore mentionnés (voir Lévitique 5.8 ; 14.49-53 ; Exode 29.19).
D’après ce qui précède on voit que les offrandes pour le délit et celles pour le péché (asliam et hhatath, en allemand Schuldopfer et Sundopfer), analogues par leur nature et leur objet sous bien des rapports, constituaient cependant deux espèces de sacrifices, distinctes l’une de l’autre aux yeux des Hébreux et dans l’esprit de la législation de Moïse, comme cela ressort non seulement du fait qu’il est parlé de chacune séparément (Lévitique 4.6-23 ; cf. 5.18 ; 7.1-10), mais encore des passages où elles sont nommées l’une à la suite de l’autre, et des cas de souillure ou de culpabilité où elles sont prescrites comme devant être offertes l’une et l’autre. Le rituel en était différent, notamment en ce qui concerne la manipulation du sang ; la destruction des viandes hors de la ville, prescrite dans certains cas de sacrifices pour le péché, ne l’est pas dans les offrandes pour le délit, et quant à ces dernières, le choix des victimes était bien plus facile, bien moins embarrassé de restrictions et d’ordonnances que pour les sacrifices pour le péché.
Mais si l’on doit tenir ces deux ordres de sacrifices pour distincts, il n’est pas facile de dire en quoi consistait la différence morale qui les séparait, le principe spécial qui les caractérisait l’un et l’autre.
À première vue on peut dire que les délits paraissent avoir été d’une moins grande importance que les péchés, les asham que les hhatath ; les offrandes sont en général moins considérables, le rituel moins sévère dans le premier cas que dans le second ; et sauf le passage (Lévitique 5.1-13), qui présente quelques obscurités, on peut dire que les offrandes pour le délit étaient réclamées pour des fautes commises par erreur, par négligence, dont la commission était en quelque sorte regardée comme involontaire, ou comme inévitable, pour l’ensemble des péchés, pour la souillure publique ou sacerdotale qui trouvait son expiation dans les sacrifices annuels, dans les sacrifices de consécration, enfin pour la purification de la lèpre qui dans la symbolique juive représentait la souillure du péché. Le point de vue de cette sorte de sacrifice était pour ainsi dire objectif, et celui qui le présentait semblait s’accuser d’une faute positive, mais involontaire et dont il n’était pas coupable ; il semblait dire : Je suis innocent, mais la loi a été violée. Dans l’autre cas, au contraire, dans celui des sacrifices pour le péché, la faute était non seulement positive, mais précise, et volontaire ; le point de vue du sacrifice était plutôt subjectif ; celui qui apportait son offrande le faisait dans le sentiment d’une transgression volontaire d’un commandement spécial de Dieu ; il s’accusait d’une faute qu’il aurait pu éviter, il était coupable parce qu’il l’avait bien voulu (cf. aussi Lévitique 19.20).
Considérant ce qui est dit plus haut, nous pouvons reconnaître qu’il y a une distinction. Cependant elle n’est pas toujours maintenue dans la loi, et le principe du législateur n’apparaît pas toujours d’une manière claire ; quelques répétitions du livre des Nombres semblent destinées à interpréter ou à compléter, peut-être même à modifier les règles posées dans le Lévitique, et à les modifier dans un sens qui ne s’explique que par le but téléologique de la législation mosaïque. Ainsi nous voyons (Nombres 6.12) que la mort d’un homme dans le voisinage du nazaréen, souillait celui-ci, alors même qu’il en était innocent, de telle sorte qu’il était obligé d’offrir pour sa purification un sacrifice pour le péché, hhatath ; l’intention du législateur était évidemment de faire ressortir ce fait que le nazaréen était un homme à part, et que ce qui n’était pas péché pour les autres, le devenait pour lui. Quant aux prescriptions relatives aux maladies des femmes (Lévitique 15.23), elles se concilient fort bien avec ce que nous avons dit plus haut, et avec les idées que la loi devait donner aux Juifs sur le pur et l’impur.
Plusieurs partagent cette opinion sur la caractéristique de ces sacrifices, telle qu’elle peut être saisie et que nous l’avons exposée. Le passage (Lévitique 5.1-13), semblerait cependant faire objection à ce point de vue. Les expressions asham et hhatath s’y confondent en effet tellement, et paraissent si souvent se substituer l’une à l’autre, que l’on ne sait parfois de quel sacrifice il est question ; on peut se demander même s’il y a entre les deux offrandes, une distinction établie. Cependant, comme le mot hhatath est formellement employé, en parlant de l’offrande (aux v. 6, 7, 8, 9, 11, 12), nous n’avons pas hésité à ranger ces sacrifices au nombre des sacrifices pour le péché ; mais il faut avouer que la distinction faite sur la nature des deux offrandes est ébranlée, ou que, cette distinction existant, Moïse n’a pas cru devoir la maintenir ou l’observer dans tous les cas, ou enfin que les détails de cette distinction nous échappent, et que nous avons perdu la clef de ces nuances, qui ne sont plus pour nous que de fines subtilités, alors même qu’elles pouvaient avoir pour les Hébreux une importance considérable, relativement à l’ensemble de l’économie mosaïque. Nous n’en maintenons donc pas moins l’explication que nous avons donnée ci-dessus, et cela d’autant plus que les essais que l’on a faits d’une interprétation différente, sont loin de nous satisfaire au même degré.
Cramer, par exemple, et d’autres, ont voulu voir dans les asham (délits) la violation d’un contrat tacite fait avec des hommes, concitoyens, prêtres, époux, etc., et, dans le sacrifice, la manifestation du remords et le cri de la conscience ; c’est trop raffiné, et, d’ailleurs, le détournement des choses consacrées à l’Éternel, qui appartient à cette sorte de délits, ne se rangerait pas à cette explication, à moins d’étendre l’idée de la violation aux contrats, à l’alliance faite avec Dieu ; mais alors l’explication irait trop loin, car elle s’étendrait jusqu’aux péchés (hhatath), et ne serait plus caractéristique. D’autres, comme Michaélis, ont vu dans les asham les péchés d’omission, et dans les hhatath les péchés de commission expiés ; mais les passages (Lévitique 5.17 ; 15.25), réfutent à eux seuls cette interprétation. Grotius a vu le contraire, qui se réfute également (Lévitique 4.2 ; 13.27). L’opinion de Saubertest encore moins soutenable ; il voit dans les asham la réparation de péchés faits avec mauvaise intention et par méchanceté, et dans les hhatath, celle de péchés commis par ignorance ; l’appui que donne à cette opinion l’autorité de Philon et d’Aben Esra (du moins en partie) est plus que renversé par l’examen même des textes. Notons enfin l’explication d’Abarbanel, qui pense que les sacrifices pour le péché étaient offerts dans les cas d’une violation positive et intentionnelle d’un commandement de Dieu, les sacrifices pour le délit dans les cas douteux ; c’est de l’esprit rabbinique tout pur.
Nous avons maintenant à nous demander quelle idée les Juifs attachaient à la mort des victimes offertes en sacrifice, s’ils n’y voyaient qu’un présent fait à la divinité offensée, ou, comme le veut Michaélis, une amende exigée comme châtiment, comme peine, ou enfin, dans l’acte du sacrifice, une substitution, et dans la victime un suppléant, un remplaçant destiné à souffrir pour eux la mort qu’ils avaient méritée. Cette dernière opinion est celle de plusieurs rabbins, et, parmi les théologiens modernes, celle de Bauer, De Wette, Gesenius, Scholl, Tholuck, Cœlln, Winer, Schrœder, etc. Elle a été combattue, avec plus de force que d’arguments, par Klaiber, qui a été plus négatif que positif, et qui prouve fort bien que cette doctrine des Juifs ne se trouve pas dans certains passages, sans avoir prouvé qu’elle ne se trouve pas dans d’autres. Nous n’insisterons pas sur les formules : « Le sacrificateur fera ainsi propitiation pour eux, et il leur sera pardonné », ou « il fera propitiation pour son péché », etc., formules qui se retrouvent fréquemment (Lévitique 4.20-26 ; 5.10-13, 18), et qui ne sont cependant pas sans importance ; l’acte de poser la main sur la tête de la victime, acte qui, au grand jour des expiations, indiquait positivement la transmission des péchés (Lévitique 16.21), pourrait ne pas avoir eu, dans les autres sacrifices, la même signification, et notre conviction qu’il en était cependant ainsi, n’aurait pas la valeur d’une preuve ; enfin la circonstance que, dans certains cas, la victime était regardée comme souillée, ce qui suppose nécessairement qu’elle était chargée des péchés de celui qui l’offrait, n’est pas prouvée pour tous les cas (Exode 29.14 ; Lévitique 13.46 ; 16.28), et semblerait même contredite par d’autres passages (Lévitique 4.12 ; 6.27). Nous renonçons à faire usage de ces divers textes, quelque fort qu’ils puissent paraître, et qu’ils soient en effet, parce qu’ils ne sont convaincants que lorsqu’on est déjà convaincu par les déclarations et les faits plus explicites qui suivent, et que nous allons examiner :
Lévitique 17.11, « L’âme de la chair est dans le sang ; c’est pourquoi je vous ai ordonné qu’il soit mis sur l’autel, afin de faire propitiation pour vos âmes, car c’est le sang qui fera propitiation pour l’âme ». On ne peut entendre ces paroles de deux manières : elles disent clairement que l’âme de la bête, qui est répandue avec son sang, est offerte au lieu de l’âme du pécheur en propitiation, il n’est pas même besoin d’insister sur le sens de kipper, expier ; le seul parallèle entre l’âme de la chair et vos âmes implique l’idée de substitution, par conséquent d’expiation.
L’effusion du sang de la victime et l’usage qu’on en faisait, prouve que la mort de l’animal n’était pas la seule chose à considérer dans ces sacrifices, comme dans d’autres offrandes où la combustion des viandes sur l’autel était la chose principale. Or, que pouvaient signifier ces aspersions de sang, sinon que la vie elle-même était dispersée, perdue, jetée loin, et entièrement détruite ? l’effusion du sang n’était pas un moyen, celui, par exemple, de tuer l’animal, mais un but ; or, elle ne peut avoir été un but que si l’on se représente la vie du pécheur mystiquement unie à celle de l’animal, et anéantie avec elle. L’idée d’une substitution, la pensée qu’un être pût souffrir et être puni de Dieu à la place d’un autre, se retrouve fréquemment dans l’ancienne alliance (non seulement 2 Samuel 12.15 ; 24.10 ; Ésaïe 53.4 ; Daniel 11.35 ; surtout 9.26), mais déjà dans la loi de Moïse, à l’occasion du meurtre dont l’auteur restait inconnu (Deutéronome 21.6-8 ; etc.) ; puis encore dans la signification symbolique du sacrifice de l’alliance (Jérémie 34.18), dans le rituel du sacrifice du bouc expiatoire (Lévitique 16.21) ; enfin (Ésaïe 43.3), où le mot de rançon est exprimé par l’hébreu kopher, qui s’emploie si fréquemment lorsqu’il est parlé des sacrifices expiatoires. Le mot hhitteh (expier) est employé avec le régime direct (Genèse 31.39), dans le sens de remplacer, expier une chose, supporter une perte, et c’est le même mot, au même temps, mode et régime, qui est traduit par offrir (Lévitique 6.19 ; 9.15).
D’autres peuples de l’antiquité étaient encore familiers avec l’idée d’une expiation, que nous estimons avoir été celle que les Hébreux attachaient à leurs sacrifices ; Hérodote, Jules César, Ovide, Porphyre, parlent des Égyptiens, des Gaulois, et d’autres nations chez qui une victime, homme ou bête, était censée expier les péchés, et prendre la place de celui qui l’offrait en sacrifice. La même idée se retrouve chez plusieurs peuples sauvages de nos jours, et paraît profondément enracinée dans le cœur humain. Elle a presque partout, et presque toujours, marché de pair avec l’idée de Dieu. On peut consulter, pour les citations, Tholuck, dans Guido et Julius, et pour l’exposition, les sermons de M. Martin sur la Rédemption. Au reste, il est peu de questions qui aient été plus souvent examinées, et qui aient eu l’honneur d’un examen plus profond et plus sérieux, de sorte que la liste des ouvrages à consulter, si nous voulions la donner, serait considérable.
Remarquons enfin que toutes les autres explications qu’on voudra donner du principe et de l’idée des sacrifices sont forcées, obscures et peu naturelles, ainsi que le remarque Winer lui-même, qui ne se pique pourtant guère d’orthodoxie. Michaélis voit dans le sang le principe de la vie, de la sensualité, du péché ; l’effusion du sang lui paraît un symbole de la destruction du péché ; mais ni l’Ancien ni même le Nouveau Testament, ne justifient une pareille hypothèse. La supposition de Steudel est encore moins soutenable, et n’aurait pas suffi à faire la réputation de son auteur. Il admet que le principal, dans ces sacrifices, était la réconciliation du pécheur avec Dieu, par le moyen d’une offrande, et que les cérémonies qui entouraient le sacrifice, n’avaient d’autre but que de témoigner le repentir du coupable, et son horreur pour la transgression qu’il avait commise de la loi divine. Klaiber, enfin, est encore au-dessous de ses prédécesseurs : il ne considère que la pureté nécessaire à la bête du sacrifice, et pense que l’offrande d’un animal, sans défaut et sans tache, devait rappeler au pécheur la pureté que la loi exigeait de lui. Ce point de vue, qui s’appliquerait aussi bien à tous les autres sacrifices qu’aux sacrifices pour le péché, a, en outre, le grave inconvénient de ne tenir aucun compte du sacrifice en lui-même, et du rituel qui l’entourait. L’idée d’expiation, de substitution, ne peut donc pas nous paraître devoir être sacrifiée à d’aussi insignifiantes théories, et les passages cités qui l’appuient, puisent, dans le Nouveau Testament, leur dernière et complète justification. Un sacrifice expiatoire, une victime sans tache, offerte en lieu et place des pécheurs, est venue prouver à ceux qui doutaient, que les sacrifices symboliques et typiques de l’ancienne alliance avaient, en effet, une signification expiatoire, et que les victimes représentaient la mort d’une victime, à la place de ceux qui avaient mérité et encouru la condamnation divine.
Les sacrifices du matin et du soir mentionnés (Exode 29.38-42 ; Nombres 28.3-8 ; Esdras 3.5), étaient un holocauste journalier de deux agneaux d’un an qui étaient offerts, l’un le matin, l’autre le soir, au nom du peuple entier ; ce sacrifice était continuel, et n’était supprimé ni les jours de sabbat, ni les jours de grandes fêtes ; lorsque d’autres sacrifices étaient présentés, celui-ci prenait place avant eux. Les rabbins ont fixé et multiplié les cérémonies qui accompagnaient ce symbole important du culte juif, et ont fini par n’en plus faire qu’une cérémonie ; on voit même que dans le second temple une place particulière était réservée à la partie nord-ouest du bâtiment comme étable des brebis destinées à ces sacrifices.
Quant aux offrandes de purifications, on en a parlé à l’article Pureté. Nous renvoyons de même aux articles spéciaux susmentionnés, pour tout ce qu’il y aurait à dire encore sur les sacrifices hébreux, les aspersions, libations, holocaustes, festins, etc.