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(1 Corinthiens 9.1-2 ; 2 Corinthiens 12.12)
Il paraîtrait, d’après ces passages, que pour être capables d’exercer l’apostolat dans le sens spécial du mot, il fallait avoir vu notre Seigneur Jésus-Christ, être autorisé par lui à rassembler en tous lieux son Église, et se rendre recommandable par une grande patience, des signes, des prodiges et des miracles : quelques-uns y ajoutent même l’infaillibilité d’enseignement, et le don de communiquer le Saint-Esprit par l’imposition des mains (Actes 8.17). Nous laissons à la dogmatique ce qui lui appartient, le droit de discuter en détail et à fond les questions si graves qui se rapportent à l’apostolat, à la manière dont il était transféré, aux caractères qui le constituaient, aux signes auxquels on le reconnaissait, à son exclusivisme et à la possibilité ou l’impossibilité de voir cette charge se prolonger au-delà du siècle dit apostolique. Nous nous bornerons à quelques observations. Le passage de Galates 2.14, semble prouver que l’infaillibilité n’était pas un des caractères immuables de la charge d’apôtre, et l’on ne peut douter que lorsque Simon Pierre « ne marchait pas de droit pied selon la vérité de l’Évangile », son enseignement ne s’en ressentît d’une manière fâcheuse. En outre, il n’est point dit en 1 Corinthiens 9.1-2, qu’il fallût avoir vu le Seigneur pour être apôtre : c’est en passant que Paul dit : « N’ai-je pas vu notre Seigneur Jésus-Christ ! » tout comme il dit au même verset : « Ne suis-je pas libre ? » sans que cela entraîne le moins du monde, pour l’apôtre, l’obligation d’être libre ou de se démettre de sa charge s’il vient à perdre sa liberté. Le Nouveau Testament ne nous donne aucune règle bien précise sur les conditions d’admission dans le corps apostolique : nous y voyons entrer, outre les douze, Matthias (Actes 1.26) ; Paul (1 Corinthiens 9.1) ; Barnabas (Actes 14.14) ; Andronique et Junias (Romains 16.7) ; Épaphrodite (Philémon 2.25, (dans l’original) et d’autres. Notre Sauveur lui-même est appelé dans l’Epître aux Hébreux 3.1, l’apôtre et le souverain sacrificateur de notre profession. Ce qui est sur, c’est que cette charge sacrée se manifestait d’une manière sensible, de telle sorte que les chrétiens ne pussent s’y tromper ; et pour exprimer cette pensée encore plus clairement, il paraît qu’en général 2 Corinthiens 12.12, on reconnaissait un apôtre à ses œuvres plutôt qu’au mode de sa nomination. C’est du moins le principe duquel Paul semble partir toutes les fois qu’il aborde ce genre de sujets.