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La chair de cet animal était mise, par la loi de Moïse, au nombre des viandes impures et défendues (Lévitique 11.7 ; Deutéronome 14.8), et les Juifs ont été dans tous les temps fidèles à l’horreur qu’elle leur inspirait, à tel point que plusieurs d’entre eux aimèrent mieux souffrir le martyre sous Antiochus Epiphanes, que de consentir à en manger, ou même à faire semblant d’en manger (2 Maccabées 6.18 ; 7.1 ; etc.). L’épithète de mangeurs de pourceau désignait les idolâtres les plus corrompus et les plus endurcis (Ésaïe 65.4 ; 66.17). D’après plusieurs rabbins, les Juifs ne pouvaient pas même posséder des pourceaux, et les troupeaux mentionnés (Matthieu 8.30 ; cf. Luc 15.16), appartenaient sans doute à des étrangers, ou peut-être à des Galiléens, qui pouvaient bien sous ce rapport, comme ils l’avaient fait sous tant d’autres, s’être relâchés de la sévérité des prescriptions de leur loi, en nourrissant des animaux qu’ils ne devaient revendre qu’à des étrangers ; d’ailleurs les Juifs modernes ne se font pas de scrupule à cet égard, et ils vendent des porcs aussi bien que des vaches. On peut croire qu’en interdisant comme impure l’usage de cette viande, le législateur avait un but diététique, attendu que cette nourriture forte et grasse favorise le développement des maladies de la peau, auxquelles les habitants de l’Orient ne sont déjà que trop sujets ; on dit en particulier que le lait de truie engendre la lèpre. Les habitudes sales de cet animal (2Pie. 2.22), et les boutons dégoûtants dont il est fréquemment affligé, ne pouvaient qu’augmenter l’horreur des Juifs, en fortifiant la nécessité de l’interdiction ; il fût resté immonde quand il n’aurait pas été déclaré tel. Les anciens Égyptiens, les Arabes, les Ethiopiens, les Phéniciens, et peut-être en quelques lieux les Indiens, partageaient le même dégoût, et Mahomet a imposé à ses sectateurs la même abstinence que Moïse au peuple de Dieu. Les Égyptiens cependant, et quelques autres peuples, offraient des porcs en sacrifice à certaines divinités, et les Crétois regardaient cet animal comme sacré.
Le porc sauvage, ou sanglier, est nommé (Psaumes 80.13) ; il est terrible pour le sol, les arbres, et les jardins, il se trouve encore en Syrie et en Palestine. On a cru aussi que les bêtes sauvages des roseaux (Psaumes 68.30), désignaient des sangliers, parce que cet animal s’établit volontiers dans les terrains marécageux, au milieu des joncs ; mais la définition est un peu trop vague pour qu’on puisse en faire un trait caractéristique.