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Les Juifs et les Orientaux en général, ne se servaient pas comme nous de bouteilles de verre, ou de vaisseaux de bois, pour le transport ou la conservation des liquides, mais de sacs de cuir ou de peau désignés dans nos versions, tantôt sous les noms de bouteilles, vases ou vaisseaux, tantôt sous leur nom véritable d’outrés (Genèse 21.14 ; Josué 9.4-13 ; Juges 4.19 ; 1 Samuel 16.20 ; 25.18 ; Matthieu 9.17 ; cf. Marc 2.22 ; Luc 5.37). Les outres étaient faites tantôt avec des peaux de bœufs (les gerba des Arabes sont, au rapport de Bruce, les plus grandes qui existent ; elles contiennent 250 litres), tantôt avec des peaux d’ânes ou de chameaux, le plus ordinairement avec des peaux de boucs ; ces dernières sont petites et servent pour les usages domestiques ; quand la peau est préparée, on la coud solidement à la place qu’occupaient les jambes de l’animal, et le cou sert d’ouverture. Quelquefois elles sont enduite de poix à l’intérieur, d’autres fois elles sont ointes de graisse au dehors, soit pour empêcher l’eau de suinter au travers, soit pour l’empêcher de s’évaporer par l’effet de la chaleur du soleil. Les outres sont indispensables aux voyageurs du désert ; encore faut-il qu’ils aient bien soin de les remplir ou d’en renouveler l’eau à chaque source qu’ils rencontrent. Le passage au Psaumes 119.83, marque la fidélité du psalmiste au milieu des épreuves les plus desséchantes ; « comme une outre exposée à la fumée se rétrécit et se ride, de même mon corps est tout consumé par les chagrins ; mais je ne t’ai point oublié, et je chercherai du secours là où je suis sûr d’en trouver ». Élihu se compare (Job 32.19), à une outre de vin toute neuve, mais près d’éclater à cause de la fermentation du liquide privé d’air. Bien que le cuir ait jusqu’à un certain point la propriété de s’étendre, il se rompt lorsque la pression devient trop forte ; le Dr Walsh, dans le récit de son voyage sur les côtes de la Grèce, raconte qu’une outre avait éclaté par suite de la fermentation du vin nouveau, et parce qu’on avait oublié de la laisser ouverte ; à cela se rapportent ces paroles de notre Sauveur (Luc 5.38), sur la nécessité de mettre le vin nouveau dans des vaisseaux neufs, c’est-à-dire d’avoir un cœur nouveau pour saisir la nouvelle doctrine. Lorsque David s’écrie : « Mets mes larmes dans tes vaisseaux » (Psaumes 56.8), il veut dire, « qu’elles soient continuellement devant toi, daigne en conserver le souvenir », faisant allusion peut-être à une coutume qui se retrouvait chez les Romains, et qui existe encore de nos jours en Perse, celle de remplir de larmes de petites urnes ou bouteilles, de différentes formes et couleurs, et de les placer sur des tombeaux comme signe d’affliction.
Les Persans ajoutent que ces larmes ont le pouvoir de guérir des maladies pour lesquelles tous les autres remèdes sont inutiles. On se servait quelquefois d’outres, ou de vessies remplies d’air, pour faciliter la traversée des fleuves, ou la navigation de canots qui en étaient entourés, mais on ne trouve aucune trace de cet usage dans la Bible, et l’allusion qu’on a voulu y voir dans Job 9.26, est non seulement forcée, mais contraire aux termes mêmes de ce passage.