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Nom générique donné aux intelligences célestes par qui Dieu exécute une partie de ses desseins, et qui sont toujours prêts à lui obéir. Tous les peuples qui ont eu l’idée d’un esprit souverain y ont joint celle d’esprits subalternes ou génies. Il y a, en effet, lieu de supposer entre nous et la divinité une vie plus relevée que celle dont nous vivons ici-bas, une nature plus subtile, plus puissante, plus accomplie. De là, dans le monde païen, l’idée de ses demi-dieux dont il a peuplé l’espace, inventant jusqu’à des êtres protecteurs de peuples, de familles, même d’individus. La révélation est remarquable dans la pureté des conceptions qu’elle nous offre sous ce rapport, repoussant comme indigne en elle-même l’idée de dieux imparfaits, mais justifiant celle d’esprits supérieurs à nous, et qui animent ce monde immense encore caché à nos regards ; elle place leur création au-dessus de l’origine de notre présent monde, et en distingue de bons et de mauvais (Job 38.7 ; Jean 8.44 ; Genèse 3.4 ; 1 Jean 5.18 ; 2 Pierre 2.4 ; Jude 1.6).
Les bons sont représentés comme plus élevés en intelligence, en force, en bonté, et par cela même en bonheur. Ils sont classés parmi les choses invisibles qui font aussi partie de la création (Colossiens 1.16 ; Hébr. 1.14 ; Luc 24.39 ; 1 Corinthiens 15.42-50 ; Matthieu 28.3 ; Marc 16.5 ; Luc 1.11 ; 2.9 ; 24.23 ; Actes 1.10 ; 6.15 ; 12.7 ; 2 Corinthiens 11.14 ; Apocalypse 1.20 ; Ésaïe 6.1 ; etc.). Leur désignation commune de messagers ne renferme ni attribution de divinité, ni droit à aucun culte ; ils sont comme les hommes, serviteurs dans le royaume et pour la loi, mais occupant un rang plus élevé. Ils sont appelés l’armée des cieux (Luc 2.13) ; gardiens (Daniel 4.13-14) ; fils de Dieu (Job 1.6) ; élus (1 Timothée 5.21) ; saints (Luc 9.26 ; Daniel 4.13). Ils paraissent classés en catégories variées : les séraphins (Ésaïe 6.2-6) ; les chérubins (Ézéchiel 10.1). Leurs rôles sont assignés (Exode 32.34). Enfin ils sont représentés comme ayant un corps (Juges 13.3, cf. v. 6). Leur armée est immense, et les divers noms qui leur sont donnés font supposer qu’il y a diversité de rangs parmi eux (Psaumes 68.17 ; Daniel 7.10 ; Matthieu 26.53 ; Colossiens 1.16 ; Apocalypse 5.2). Car, même en admettant que ces noms soient le fruit d’une tradition babylonienne, ils sont consacrés dès qu’ils sont reçus par les écrivains inspirés, et par les anges eux-mêmes. L’Écriture établit une grande liaison entre le monde invisible et le nôtre, liaison qui a été plus fréquente dans ses manifestations jusqu’à l’établissement complet de l’Église, et qui subsiste, quoique cachée, jusqu’à la fin (Hébreux 1.14). Quand tout ce qui est caché sera mis en évidence, et que le règne de Dieu prévaudra complètement, alors l’apparition des anges redeviendra un signe de communication libre entre les cieux et la terre (Matthieu 13.41-49 ; 16.27 ; 24.31 ; 23.31 ; 1 Thessaloniciens 4.16 ; 2 Thessaloniciens 1.7).
Quant aux anges déchus, leur histoire est et sera toujours une énigme pour nous jusqu’au jour où nous connaîtrons parfaitement. La possibilité de la chute finale d’êtres aussi excellents et aussi élevés, devait entrer dans le dessein primitif de leur Créateur, et nous lisons en Job 4.18 : « Il met, ou il a mis de l’imperfection dans ses anges ». C’est la vraie traduction du passage. La question de cette chute se lie, du reste, à celle de l’origine du mal dans le monde, et nous ne pouvons l’examiner ici. Il reste seulement que l’œuvre de Dieu étant harmonique, il n’a pu créer deux principes contraires et hostiles : les anges déchus, comme tels, n’appartiennent pas à la création ; leur existence tient à leur péché qui fut peut-être l’orgueil, et notre raison ne peut rien alléguer contre la possibilité d’une condition telle que ces anges en soient sortis par un usage plein, outré, poussé jusqu’à l’abus, de leur propre gloire ; et comme parmi les hommes on voit celui qui est tombé chercher à entraîner les autres et, devenu séducteur, devenir ensuite persécuteur des bons qui résistent à son action funeste, on peut concevoir qu’une réaction semblable ait eu lieu chez ces grandeurs déchues et qu’elles cherchent maintenant à nous entraîner avec elles. Leur caractère est tracé dans ces paroles : « séduisant et étant séduits ».
Des apparitions d’anges dans le Nouveau Testament se lisent (Matthieu 1.20-21 ; 2.13-19 ; 4.11 ; Luc 1.11ss ; 2.9ss ; 22.43 ; 24.23 ; Actes 1.10-11 ; 5.19 ; etc.).
Dans une foule d’endroits de l’Ancien Testament, nous retrouvons l’action des anges ; mais il est un de ces messagers célestes qui est appelé par excellence l’ange de l’Éternel, et même Jéhovah, l’Éternel, dans lequel il est impossible, malgré son refus de se nommer lorsque Jacob ou Manoah lui demande son nom, de ne pas voir le grand médiateur entre Dieu et les hommes, le Fils unique issu du Père, Dieu manifesté en chair (Genèse 16.7-13 ; 22.11-15-18 ; 31.11-13 ; 32.24-30 ; 48.15-16 ; Exode 3.2-6 ; Juges 2.1 ; 6.11 ; 16.21-24 ; 13.16-22 ; voir Gaussen, Gédéon devant l’ange de l’Éternel.