A B
C D
E F
G H
I J
K L
M N
O P
Q R
S T
U V
W X
Y Z
(Marc 14.3 ; Jean 12.3)
Ce parfum était regardé par les anciens comme le plus précieux et le plus fin de tous ; il était par conséquent aussi un objet de luxe fort recherché des grands, et souvent offert comme témoignage de respect et d’honneur. C’est dans l’Asie Mineure, et à Tarse surtout, qu’on savait le mieux le confectionner ; on l’expédiait ordinairement dans de petits flacons, ou dans de petites boîtes d’albâtre ; souvent il était falsifié par un mélange d’huiles étrangères également odoriférantes, mais moins délicates. Le nard pur paraît avoir été excessivement cher (Marc 14.3). La plante du nard croît dans les contrée les plus chaudes de l’Inde, où elle porte le nom de jatamansi ou dschatam ; quelques naturalistes la comptent parmi les valérianes ; elle sort de terre comme une céréale encore verte, sa tige est longue et mince, et porte plusieurs épis à fleur de terre ; la racine est grosse mais fort courte, noire et odorante ; les feuilles sont courtes et larges ; le nard, aussi nommé spic-nard à cause de ses épis, réussit mieux sur les montagnes que dans les plaines ; il est plus odorant et plus fort que celui qui croît le long des eaux. Il y en a de plusieurs espèces, qui toutes sont dessiccatives ; on croit que le romarin, l’aspic et la lavande appartiennent à la même famille. Mais le nard indien se distingue à sa couleur jaune tirant sur le purpurin, et à ses épis allongés, au poil large et odorant ; on l’expédie en bottes de feuilles et d’épis séchés. Le faux nard indien ou andropogon nardus est souvent difficile à distinguer, et l’on en fait un commerce considérable. Il ne résulte pas de Cantique 1.12 ; 4.13-14, que le vrai nard ait été cultivé en Palestine, car il exige une latitude beaucoup plus méridionale, un climat beaucoup plus chaud (dans ces passages le mot aspic doit être traduit par nard), mais on peut les entendre ou du vrai nard qui aurait été importé, ou de plantes analogues, telle que le nardus syriaca, cretica ou autre, qui se trouvent facilement en Palestine.
Les anciens avaient aussi l’habitude de mêler du vin au nard, et même de boire l’huile de nard. L’épithète de pistique, donnée par Marc et Jean au nard dont notre Sauveur fut oint, a été dérivée de plusieurs mots ; on l’a entendue du spic-nard, d’autres y ont vu du nard qu’on peut boire, c’est-à-dire liquide, d’autres enfin, et c’est le plus probable, pensent que cela signifie du nard pur, qui mérite confiance.