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C’est en Égypte probablement que les Hébreux, jusqu’alors nomades et pasteurs, apprirent à connaître les arts mécaniques et les différents métiers ; plus tard, le voisinage des Phéniciens leur fut également utile sous ce rapport, et leur fit faire des progrès ; mais, sauf le cas tout à fait exceptionnel et miraculeux rapporté en Exode 31.2-6, il ne faut pas croire qu’avant la fin de la période des juges, les arts aient atteint un degré de perfectionnement bien avancé (cf. 1 Samuel 13.20). La division du travail était peu connue et peu pratiquée ; le père de famille devait savoir faire un peu de tout, même les ouvrages les plus grossiers, et ceux qui de nos jours seraient le moins estimés ; les femmes étaient cependant spécialement chargées de l’ordonnance intérieure de la maison ; à elles le pain, le fil, la toile et les vêtements, même les habits d’hommes (Exode 35.25 ; 1 Samuel 2.19 ; 2 Samuel 13.8 ; Proverbes 31.21-24 ; Actes 9.39 ; etc.).
Cependant peu à peu, et à mesure que le besoin d’artisans spéciaux se fit sentir, surtout pour les travaux d’une exécution difficile et qui demandaient un exercice habituel et constant, les industries s’établirent, et non seulement des esclaves, mais des hommes libres devinrent artisans et se livrèrent au travail des différents métiers. Il est parlé dans les livres saints, du fondeur (Juges 17.4 ; Ésaïe 40.19 ; Jérémie 10.14), et ailleurs, de l’ouvrier en or et en argent, spécialement affecté au travail, placage ou fabrication d’idole (Actes 19.24) ; du parfumeur (Exode 30.35) ; de l’artisan ou de l’ouvrier en général (Exode 35.35 ; Deutéronome 27.15 ; 1 Samuel 13.19) : ce mot comprend l’ouvrier en fer (Ésaïe 44.12 ; 2 Rois 24.14 ; 1 Samuel 13.19), celui qui travaille l’airain (1 Rois 7.14 ; cf. 2 Timothée 4.14), le charpentier et les ouvriers sur bois (2 Samuel 5.11 ; Ésaïe 44.13 ; cf. Matthieu 13.55 ; Marc 6.3), les maçons et plâtriers (1 Chroniques 14.1), et les tailleurs de pierre (2 Rois 12.12). Le potier est aussi indiqué comme exerçant une profession spéciale (Ésaïe 29.16 ; cf. Matthieu 27.7-10) ; de même le serrurier (Jérémie 24.1), le foulon (2 Rois 18.17 ; cf. Marc 9.3), le tisserand et le tapissier (Exode 28.32), le fabricant de coton (1 Chroniques 4.21), et même dans les grandes villes, mais là seulement, le boulanger (Osée 7.4 ; Jérémie 37.21 ; cf. Luc 11.5) ; plus tard encore on voit le barbier oriental s’établir aussi comme industriel dans la terre sainte (Ézéchiel 5.1). On trouvera sous leurs lettres plus de détails sur quelques-uns de ces métiers.
Cependant comme une seule personne exerçait souvent plusieurs de ces professions à la fois (Exode 31.3 ; 2 Chroniques 2.14), on ne peut pas croire que les Hébreux soient jamais arrivés à une bien grande habileté dans tous ces différents travaux, et nous voyons que David et Salomon recherchèrent pour les grands ouvrages qu’ils firent exécuter au temple et dans leurs palais, des ouvriers étrangers, et notamment des Phéniciens de Sidon (1 Rois 5.6 ; 1 Chroniques 14.1 ; 2 Chroniques 2.7-14).
Après l’exil, les arts et les métiers furent beaucoup plus considérés qu’ils ne l’étaient auparavant ; des grands et même des savants se firent artisans, et prirent souvent des noms destinés à rappeler le métier qu’ils exerçaient, voir Paul ; et ceux qui ne donnaient pas à leurs enfants une profession, passaient pour les mal élever ; c’est, dit un Targum, comme s’ils leur apprenaient le métier de voleur.
On trouve encore dans le Nouveau Testament des corroyeurs et des faiseurs de tentes (Actes 9.43 ; 10.6-32 ; 18.3), et dans les livres apocryphes ainsi que dans Josèphe, des fromagers, des cordonniers, des tailleurs, des fraters sachant pratiquer la saignée, des orfèvres, des crépisseurs, et des orfèvres bijoutiers ; toutefois ces métiers étaient rangés au nombre de ceux qui rendaient inhabiles ceux qui les exerçaient à pouvoir jamais devenir sacrificateurs.
Les ateliers, boutiques ou magasins, étaient, dans les grandes villes, réunis sur les places publiques ou dans des rues très fréquentées (Jérémie 37.21) : il y avait aussi des boucheries, un marché aux viandes, et une vallée où se réunissaient les fabricants de fromages, et qui en a reçu le nom grec de vallon des Tyropéuns.