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Métaux
Dictionnaire Biblique Bost
Westphal

Les montagnes de la Palestine renfermaient diverses espèces de métaux et particulièrement du cuivre (l’airain était un mélange, Deutéronome 8.9) ; cependant il ne paraît nulle part que les Hébreux aient connu l’art d’une exploitation régulière des mines, et ce sont des contrées voisines, de l’Asie et de l’Europe, d’Ophir ou d’Espagne, qu’ils faisaient venir les métaux dont ils avaient besoin, précieux ou communs, bruts, en lingots, en plaques, ou déjà travaillés en objets d’art, d’utilité ou d’agrément. Il est parlé dans l’Ancien Testament, du fer, de l’acier, du cuivre ou de l’airain, de l’argent, de l’or, de l’étain et du plomb (cf. Nombres 31.22 ; Ézéchiel 22.18 ; 27.12), et les différents articles. Le commerce de ces métaux se trouvait principalement entre les mains des Phéniciens de Tyr, qui les tiraient soit de leurs colonies, et notamment de l’Espagne, soit de l’Arabie, soit des contrées voisines du Caucase (Ézéchiel 27.12-13, 19 ; Jérémie 10.9). Ils paraissent n’avoir pas ignoré l’art de fondre ensemble et de combiner plusieurs espèces de métaux, et l’on a cru voir des compositions de ce genre dans l’airain brillant d’Apoalypse. 1.15, dans le hachmal d’Ézéchiel 1.4, et dans le Pouk de Jérémie 4.30, (voir Airain et Antimoine), comme, dans l’aurichalque des Romains ; le cuivre resplendissant (Muts’hab) d’Esras 8.27, appartenait probablement aussi à cette classe.

On est surpris de voir avec quelle profusion l’or et l’argent se trouvaient répandus aux jours de Salomon, non seulement pour les ornements du temple et du palais royal, mais par tout le pays, au point « que l’argent n’était rien estimé, que l’or et l’argent n’étaient pas plus prisés dans Jérusalem que les pierres, tant il y en avait » (1 Rois 10.21 ; 2 Chroniques 1.15 ; cf. 1 Chroniques 22.14 ; 29.4). La même richesse en métaux précieux se remarquait aussi dans les anciennes cours de l’Orient, particulièrement en Perse où les vases et les ornements d’or et d’argent abondaient et frappaient la vue partout où elle s’arrêtait ; mais aucun ustensile d’argent ne se trouvait dans la maison de Salomon, tout y était or, l’argent trop commun servait au luxe des petits. C’étaient l’Afrique et l’Inde qui pourvoyaient aux délices des rois, l’argent venait d’Espagne et du nord de l’Asie pour l’usage des peuples.

On travailla de bonne heure les métaux, et nous voyons dans l’Ancien Testament le fer employé pour la confection de haches, de scies, de poêlons, de plaques, de chaînes, verrous, couteaux, chariots, etc. ; le cuivre, d’une exploitation plus facile, parce que la terre le livre en masse considérable, et d’un travail de fabrication plus simple, parce qu’il a besoin d’une moins grande chaleur que le fer pour devenir ductile et malléable, était aussi d’un usage plus répandu ; on en faisait des casques, des boucliers, des lances, des harnais, des chaînes, des armes, des miroirs, des vases de toute espèce ; lorsque la grandeur de l’objet que l’on voulait faire, ne permettait pas le travail au marteau, on opérait par la fonte ; c’est ainsi que la grande cuve et les colonnes du temple de Salomon sortirent du creuset (1 Rois 7) ; toutefois l’art de mouler n’était encore, aux jours de Salomon, qu’une importation de la Phénicie, un art étranger aux Hébreux et qui ne se naturalisa que plus tard, au service de l’idolâtrie (Ésaïe 44.10, etc.).

Les Grecs et le monde d’Homère se servaient comme les Hébreux, d’armes de fer et de cuivre. L’or et l’argent servaient principalement à la fabrication des objets de luxe, boucles, bagues, bracelets, etc. ; on en faisait cependant aussi des vases, des coupes et d’autres ustensiles à l’usage des grands ; c’est ainsi que tous les vaisseaux du temple étaient faits de ces précieux métaux (Esdras 5.14), et qu’ils tentèrent d’autant plus l’avidité des conquérants. L’idolâtrie se fit des dieux d’or et d’argent (Exode 20.23 ; Ésaïe 2.20 ; Daniel 3.1 ; Actes 17.29), ou d’autres reliques précieuses (Actes 19.24), et se borna souvent aussi à plaquer d’or ses amulettes lorsqu’elle ne pouvait suffire à les faire d’or massif. Quant au plomb, moins connu et moins estimé, il servait comme matière inerte et pesante ; on en faisait des poids et on les suspendait aux fils à plomb (Zacharie 5.8 ; Amos 7.7 ; cf. Zacharie 4.10). Il paraîtrait, d’après Job 19.24, qu’on s’en servait aussi comme de tablettes pour y écrire, même des ouvrages entiers, cependant Jarchi, Rosenmuller et Umbreit pensent qu’il ne s’agit là que d’inscriptions faites dans les rochers et reproduites au moyen de plomb fondu que l’on y versait.

Les instruments nommés comme servant au travail des métaux, sont l’enclume, le marteau, les tenailles, le soufflet, le creuset et le fournea (Ésaïe 41.7 ; 44.12 ; Jérémie 6.29 ; Ézéchiel 22.18 ; Proverbes 17.3). La fusion et le travail au marteau étaient les procédés les plus ordinaires pour la manipulation des métaux. La fusion n’avait pas seulement pour but la mise en œuvre et la production d’un objet d’art ; quelquefois elle ne se faisait que pour l’épuration des métaux nobles, pour séparer de l’or et de l’argent l’alliage qu’ils pouvaient renfermer, l’écume et l’étai, (Ésaïe 1.25 ; Ézéchiel 22.18-20) ; il paraît que pour faciliter et accélérer cette séparation, l’on se servait d’ingrédients particuliers que l’on ajoutait dans la masse fondue, comme ayant avec l’alliage plus d’affinité qu’avec l’or ou l’argent, ainsi du plomb (Jérémie 6.29), du savon (Ésaïe 1.25), ce passage doit se traduire « je refondrai ton écume comme avec du savon, et j’ôterai », etc. Il n’est jamais question de la fonte proprement dite qu’en parlant de l’or, de l’argent ou du cuivre, jamais du fer (Exode 25.12 ; 26.37 ; Ésaïe 40.19). Quant au martelage, ou battage en feuilles, il en est parlé (Nombres 16.38 ; cf. Ésaïe 44.12 ; Jérémie 10.4) : de soudure (Ésaïe 41.7), de polissage (1 Rois 7.45), de placage en airain, or ou argent (Exode 25.11-24 ; 1 Rois 6.20ss ; 2 Chroniques 3.5 ; cf. Ésaïe 40.19) ; enfin de l’épreuve des métaux par le feu ou la pierre de touche (Proverbes 17.3 ; 1 Pierre 1.7). Différents corps de métiers s’étaient déjà distingués en Israël longtemps avant les jours de l’exil ; ceux qui travaillaient le fer (Ésaïe 44.12), ceux qui étaient habiles dans les ouvrages d’airain (1 Rois 7.14), et les orfèvres qui ne s’occupaient que des métaux nobles (Juges 17.4 ; Malachie 3.2). Le travail des métaux utiles remonte d’ailleurs aux plus anciens jours du monde, et nous voyons (Genèse 4.22), Tubalcaïn s’en occuper et forger des instruments de toute espèce. La construction du tabernacle dans le désert, et plus tard celle du temple de Salomon, prouvent que les Israélites ne se laissèrent ni devancer, ni surpasser ; aussi leurs vainqueurs surent-ils toujours apprécier leurs connaissances en ce genre, et nous voyons les serruriers, les maréchaux et les armuriers, emmenés en captivité chez les ennemis d’Israël, et obligés de mettre au service des conquérants leurs talents et leurs forces (2 Rois 24.14-16 ; Jérémie 24.1 ; 29.2 ; cf. 1 Samuel 13.19 ; Ésaïe 3.3).

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