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Substance bien connue pour sa dureté et le beau poli dont elle est susceptible. Quatre noms différents paraissent en avoir désigné différentes espèces dans la langue des Hébreux. Shesh ou shish (Cantique 5.15 ; Esther 1.6 ; 1 Chroniques 29.2) ; la version syriaque le traduit par marbre blanc, ce qui s’accorde bien avec la comparaison du Cantique ; il est également probable que ce devait être de cette espèce de marbre qu’étaient faites les colonnes du temple, et David l’aura fait venir des contrées voisines de l’Arabie ; Barris compare le nom de shish avec la montée de Tsits (2 Chroniques 20.16), qu’il pense avoir été la carrière, ou l’une des carrières où les Hébreux choisissaient leur marbre ; mais c’est forcé, et l’hypothèse ne repose sur aucune autre preuve que cette lointaine analogie. Le marbre blanc du palais royal de Suze, était tiré des carrières mêmes du pays, où il se trouve en abondance. Le sochereth (Esther 1.6), ne peut être déterminé d’une manière bien sûre ; les Septante le traduisent comme le précédent, espèce de marbre blanc. Le bahat, que le syriaque rend de même, est traduit par les Septante, émeraude, ce qui doit s’entendre non de la pierre précieuse de ce nom, mais d’un marbre nuancé de vert. Enfin le dar (ibid.) est traduit par l’arabe, perle, et par les Septante, pierre de perle ; c’est aussi l’opinion de Bochart, mais elle cadre difficilement avec le contexte ; il faut plutôt l’entendre avec Michaélis et Winer, de l’albâtre qui, lorsqu’il est bien travaillé, peut dans une mosaïque faire l’effet de perles enchâssées. Il faut avouer, du reste, que ces significations ne sont que devinées ; aucun fil ne peut plus guider dans ces recherches, et les savants y dépensent inutilement leur esprit étymologique et scientifique. On sait que les anciens attachaient beaucoup d’importance au luxe de leurs planchers, de leurs parquets, et des pavés de leurs cours ou de leurs jardins ; nous en sommes venus au point, disait Sénèque, que nous ne voulons plus fouler que des pierres précieuses. Et Apulée, décrivant le sol des appartements de Psyché, dit que les pierres précieuses dont il était composé, représentaient à l’œil, par leur disposition et la variété de leurs formes et de leur grandeur, des tableaux et des peintures de divers genres.