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(Juges 13.2)
De Tsorha, père de Samson. Cet homme faible et craintif, mais bien intentionné, gémissait sur les malheurs que l’idolâtrie de ses compatriotes avait amenés sur la commune patrie, lorsque sa femme, plus pieuse apparemment, et plus éclairée que lui, vint lui annoncer que sa longue stérilité qui les affligeait l’un et l’autre, allait enfin cesser, et qu’un homme de Dieu lui avait promis un fils ; bien plus, ce fils devait être le libérateur d’Israël, et pour le préparer à sa grande et sainte mission, elle devait elle-même observer jusqu’au moment de sa naissance toutes les prescriptions du nazaréat. Manoah, tout ensemble troublé et réjoui, demanda au Seigneur de lui faire voir à lui-même ce messager de bonnes nouvelles, afin qu’il pût apprendre de lui la conduite qu’il aurait à tenir à l’égard de ce fils béni. Bientôt après, en effet, l’ange apparut de nouveau à la femme, qui alla chercher son mari ; mais il ne répondit pas aux questions prématurées de l’humble Manoah ; il se borna à répéter à la femme qu’elle devait, pendant tout le temps de sa grossesse, vivre dans l’abstinence nazaréenne, et Manoah n’insista plus ; mais désireux de retenir auprès de lui cet envoyé de l’Éternel, et de l’honorer selon les usages de l’antique hospitalité, il lui offrit un festin ; l’ange le refusa, mais engagea son hôte à présenter un holocauste à l’Éternel. L’ange refusa de même de déclarer son nom, car il est admirable, dit-il (cf. Ésaïe 9.3). Manoah qui jusqu’alors n’avait vu dans celui qui lui parlait qu’un simple envoyé, ne tarda pas à comprendre que c’était l’Éternel lui-même ; car lorsqu’il eut offert son holocauste, et que la flamme s’élevant de l’autel vers les cieux, l’Éternel y fut monté avec la flamme, Manoah s’écria : Certainement nous mourrons, parce que nous avons vu Dieu ! Sa femme comprit mieux que lui, la faveur que cette manifestation divine leur promettait à eux et à leur fils : elle y puisa de nouvelles forces, un nouveau courage, une nouvelle confiance dans la fidélité de celui qui ne peut mentir. L’enfant naquit au temps indiqué, mais il ne paraît pas avoir, dans son éducation, subi ou accepté l’influence de son faible père. Sa jeunesse indomptée et ses fougueuses passions l’émancipèrent de bonne heure ; Manoah vécut assez pour voir, sans pouvoir l’empêcher, le mariage de son fils avec, une Philistine, mais son nom qui ne reparaît plus que dans le nom de son sépulcre (16.31), porte à croire qu’il ne fut pas le témoin des derniers excès, de la gloire, et de la conversion de son fils.
L’apparition de l’ange à Manoah rappelle celles dont jouirent Abraham, Jacob et Gédéon ; le refus de l’ange de se faire connaître, rappelle le même refus qu’éprouva Jacob dans sa lutte merveilleuse au bord du Jabbok (Genèse 32.29).