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Plusieurs opinions ont été mises en avant sur l’existence de ce prophète, dont le nom ne se trouve nulle part ailleurs que dans son livre. Déjà quelques docteurs juifs, traduisant le nom de Malachie par messager ou ange de l’Éternel, avaient émis l’idée qu’Esdras était l’auteur de cet oracle, caché sous un nom symbolique ; voir aussi Jérôme, Calmet et Simonis ; Vitringa, et après lui Hengstenberg, ont généralisé cette idée en la modifiant, et pensent qu’un prophète quelconque a pris ce nom appellatif si bien en rapport avec ses fonctions ; ils se fondent en particulier sur ce que le nom de Malachie n’est accompagné d’aucune autre désignation de personne ou de famille ; mais voir Abdias 1.1, Habakuk 1.1, où le nom des prophètes est également isolé sans que personne ait songé à en faire des noms appellatifs. D’autres encore (Origène) ont pensé que Malachie était un ange incarné. Il n’y a pas de raisons pour nier l’existence de Malachie, et s’il y a dans son nom un appel et une grande solennité, on peut dire la même chose d’Osée, de Joël, etc. On ne sait du reste rien, ni de sa personne, ni de sa famille, ni de son activité. Quant à l’époque où il prononça et rédigea les prophéties qui portent son nom et qui ne forment qu’un seul oracle, on est d’accord maintenant, depuis les travaux de Vitringa, à la faire coïncider à peu près avec le second voyage de Néhémie en Palestine, sans que l’on puisse déterminer si ce fut immédiatement avant son départ, pendant son absence ou après son retour. Malachie fut avec Néhémie dans les mêmes rapports que Aggée avec Joshua, que Zacharie avec Zorobabel ; l’activité intérieure de l’un concourt avec l’activité extérieure de l’autre ; elles s’associent mutuellement. Malachie reproche aux sacrificateurs leur négligence dans l’exercice de leurs devoirs, au peuple son refus de payer les dîmes, et le choix d’offrandes et de victimes méprisables ; il reproche à tous leur indifférence religieuse et leurs murmures, et le portrait qu’il fait du peuple de Dieu rappelle parfaitement celui que fait Néhémie (cf. Malachie 2.8 ; 3.10 ; et Néhémie 13.10-30, etc.). Le même parallèle pourrait s’établir dans tout le cours de l’histoire juive entre la mission des prophètes et la vie des rois, entre les paroles des premiers et les actes des seconds, entre Ésaïe et Ézéchias, entre Jérémie et Josias. Malachie ajoute des menaces à ses reproches, et termine en annonçant la venue du précurseur qui sera immédiatement suivie de celle du Messie. Si cet auteur n’est pas nommé dans le Nouveau Testament, il y est au moins cité à diverses reprises, soit directement, soit indirectement (voir Matthieu 41.10 ; 17.10-12 ; Marc 1.2 ; 9.11-12 ; Luc 1.16-17 ; 7.27 ; Romains 9.13 ; etc.).