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Fille aînée de l’araméen Laban, sœur de Rachel (Genèse 29.16). Plus âgée et moins belle que sa sœur, Léa n’avait pas inspiré à Jacob les mêmes sentiments, et ne devint son épouse que par une ruse de son père. Moins aimée, elle donna cependant plus d’enfants à Jacob, d’abord Ruben, Siméon, Lévi et Juda (Genèse 29.32), puis Issacar et Zabulon (Genèse 30.17 ; 35.23), et enfin une fille Dina (34.1). Elle eut encore par sa servante Zilpa, qu’elle donna à son mari, Gad et Aser (Genèse 30.9). Ce fut là toute sa vie ; on ignore l’époque de sa mort, qui eut lieu en Canaan, où elle fut ensevelie dans les sépulcres de sa famille, près de Hébron, là où reposaient déjà Sara, Abraham et Isaac (49.31).
On s’étonne de ne pas la trouver mentionnée dans le voyage de Jacob en Égypte (46.5), mais du fait même du lieu de sa sépulture on peut croire qu’elle était déjà morte à cette époque. Son nom est rappelé en Ruth 4.11, parmi les vœux adressés à Booz par le peuple et par les anciens. Léa, est-il dit, avait les yeux tendres. Le mot hébreu n’exprime pas précisément l’idée de tendresse, mais plutôt celle de mollesse, de faiblesse, opposée à celle de vivacité, peut-être à celle de grandeur. Dans les rivalités et les luttes de jalousie qui ont eu lieu entre elle et sa sœur, elle a dû avoir toujours le sentiment de ses torts, la conscience qu’elle était entrée dans la maison de Jacob par une usurpation ; elle avait sans doute consenti à la tromperie qui lui donnait un époux, cependant Laban prend la faute sur lui, comme il est probable aussi que c’était lui qui avait imaginé l’échange et qui l’avait fait exécuter ; peut-être Léa n’a-t-elle fait qu’obéir à la volonté paternelle. Mère de Juda, elle compte parmi les ancêtres de Jésus.