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Jonas
Dictionnaire Biblique Bost
Westphal Calmet

1°. Père de Pierre et André, dont le nom signifie colombe (Matthieu 16.17 ; Jean 1.43 ; 21.15) ; il est du reste complètement inconnu. On pense qu’il était pêcheur comme ses fils sur les bords du lac de Génésareth, et que probablement il était mort lors de la vocation des deux apôtres, puisqu’il n’est mentionné nulle part.

2°. Le cinquième des petits prophètes, le même qui est nommé sous Jéroboam II, roi d’Israël, comme ayant annoncé les victoires de ce monarque et l’extension de son royaume (2 Rois 14.25) ; car (Jonas 1.1) il est également indiqué comme fils d’Amittat. On ne connaît, du reste, autre chose de son histoire que l’épisode qui nous en a été conservé dans le livre qui porte son nom. Ce livre renferme le récit de la mission du prophète auprès de la ville de Ninive, alors capitale du puissant empire d’Assyrie, et développe d’une manière pleine d’intérêt les différentes scènes de ce drame, les efforts de Jonas pour se soustraire à cette mission, la tempête à laquelle est exposé le vaisseau qui le porte, la conservation miraculeuse du prophète dans le ventre d’un grand poisson, sa prédication à Ninive, enfin ses résultats, ses heureux succès, et les tristes sentiments de dépit qu’ils lui inspirent.

Bien des questions ont surgi à propos de ces quatre chapitres. On a commencé par ne rien en croire du tout, et ensuite on s’est demandé si le poisson dans lequel Jonas a passé trois jours et trois nuits est un véritable poisson, si ce ne serait pas plutôt le cachot du vaisseau, qui avait pour enseigne un grand poisson ; d’autres supposent qu’il a quitté le navire et qu’il a été obligé, par indisposition, de passer trois fois vingt-quatre heures à l’hôtel du Grand Poisson qui se trouvait au bord du rivage ; d’autres, et en particulier M. Coquerel, pensent que le grand poisson est une caverne ou un enfoncement de rochers au bord de la mer, dans lequel Jonas se sera sauvé à la nage. Ces théologiens sont ainsi d’accord à ne voir dans l’histoire de Jonas qu’une allégorie, un mythe emprunté à une tradition païenne qui rattache à la ville de Joppé le séjour d’Hercule dans le sein d’un monstre marin.

Mais pour ceux qui admettent l’autorité du Nouveau Testament la question est tranchée, puisqu’évidemment le Seigneur a présenté ce récit comme une histoire véritable, et cela dans tous ses détails, par deux fois (Matthieu 12.39 ; 16.4 ; Luc 11.29-32) ; et il est bien plus naturel et plus logique de faire dériver la tradition païenne de la tradition biblique, que de procéder à l’inverse. Le fait lui-même a une grande importance, d’abord en ce qu’il est une prophétie de la vocation des Gentils, par opposition aux fausses idées du particularisme juif et d’une manière charnelle de comprendre l’élection, erreur dont Jonas était le représentant ; ensuite, parce que l’Esprit Saint nous autorise et nous invite même, dans les passages cités, à considérer la conservation du prophète dans le ventre du poisson pendant trois jours et trois nuits, par la puissance divine, comme un type de la résurrection du Christ.

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