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Ville célèbre de la Basse Égypte. Elle était située entre le lac Maréotis et le Canopique ou bras le plus occidental du Nil, à peu de distance de la Méditerranée. Alexandre le Grand en fut le fondateur et ne tarda pas à y être enseveli dans un cercueil d’or. Le célèbre Dinocrate avait fait le plan de cette ville et en avait donné les dimensions ; elle occupait un espace d’environ 25 km2.Le palais, qui faisait à lui seul la cinquième partie de la ville, était du côté de la mer, et renfermait la résidence royale, le musée et les tombeaux des princes. La principale rue avait 35m de largeur et traversait toute la ville. Les Ptolémées, qui succédèrent à Alexandre, en firent pendant deux siècles la capitale de l’Égypte. Sa proximité de la mer Rouge et de la Méditerranée, y attirait le commerce du monde entier, de sorte qu’après Rome il n’y avait pas de cité plus florissante. Elle possédait une bibliothèque fameuse, recueillie par les ordres de Ptolèmée-Philadelphe ; c’est le même prince sous les auspices duquel fut commencée la première traduction des livres saints (280-222 avant Jésus-Christ). Quoique ce travail soit connu sous le nom de version des Septante, le nombre de ceux qui y coopérèrent est fort incertain : les auteurs le font varier de cinq à soixante et douze, et le chiffre le plus faible semble approcher davantage de la vérité. La bibliothèque d’Alexandrie fut brûlée par les Arabes ou Sarrasins l’an 642 de l’ère chrétienne. Lorsqu’ils s’emparèrent de cette ville, elle comptait 4000 palais, 400 places, 4000 maisons de bain, et 12000 personnes uniquement employées à la vente des légumes et des fruits. Ce n’est plus guère maintenant qu’un immense village qui n’a rien de remarquable que ses ruines, et un commerce assez étendu.
Cette capitale de l’Égypte a toujours eu pour habitants, depuis l’époque d’Alexandre, un grand nombre de Juifs, quelquefois jusqu’à cent mille et au-delà. Une partie d’entre eux étant revenus à Jérusalem, concoururent à la persécution dont Étienne fut le premier martyr (Actes 6.9). Apollos était natif d’Alexandrie (18.24), et le vaisseau qui transporta saint Paul à Rome venait de cette ville (27.6) dont les navires, chargés de blé, faisaient assez ordinairement le trajet d’Égypte en Italie et débarquaient à Pouzzoles (28.13) ; 50000 Juifs y furent massacrés par l’ordre de Néron ; et quand les Arabes en firent la conquête, ils y trouvèrent 40000 Juifs qui leur payèrent le tribut.
Le christianisme s’introduisit de bonne heure à Alexandrie, par le ministère, à ce que l’on croit, de Marc l’évangéliste, vers l’an 59 ou 60 : après sa mort il fut remplacé par Anien qu’il avait converti dès ses premières prédications. Clément, Origène, le grand Athanase et beaucoup d’autres illustres serviteurs de Dieu furent successivement la gloire de cette Église. Pendant plusieurs siècles, l’évêque d’Alexandrie partagea avec ceux d’Antioche, de Constantinople et de Rome, la direction souveraine de l’Église chrétienne ; il avait sous sa juridiction les églises de la partie orientale de l’Afrique. L’école d’Alexandrie jouit longtemps d’une fort grande vogue, l’école juive d’abord, puis l’école chrétienne. Outre d’éloquents prédicateurs, elle a produit d’habiles copistes des saintes Écritures, et sous ce dernier rapport nous avons un échantillon de leurs travaux dans le célèbre manuscrit d’Alexandrie, qui se trouve maintenant au Musée britannique de Londres, et qui fut écrit par Thécla, jeune fille noble de cette cité. La Vulgate a traduit à tort par Alexandrie la ville de No qui se trouve en Nahum 3.8 (voir aussi Jérémie 46.25 ; Ézéchiel 30.14-15, et ailleurs). Voir No.