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On a vu ailleurs que les impositions de tous genres qui pesaient sur les Hébreux faisaient annuellement un total assez considérable, qui dépassait de beaucoup le tiers des revenus ; cependant les Hébreux ne pensaient pas à s’en plaindre, et n’hésitaient pas à payer ; ils le faisaient même de bon cœur, soit à cause de la répartition habile, naturelle, et fractionnée, de ces diverses obligations, soit parce qu’elles leur étaient demandées sous la forme d’offrandes volontaires, soit enfin parce qu’une partie de ces dons étaient destinés à des festins ou à des réjouissances auxquelles tous avaient part. Les impôts étaient de deux sortes, religieux, et civils.
Impôts religieux. Le principal était le demi-sicle du sanctuaire, que chaque Israélite, âgé de vingt ans et au-dessus, devait apporter en tribut pour le tabernacle du témoignage (Exode 30.43 ; 2 Chroniques 24.6). Voir Cens. Cette obligation continua de subsister après le retour de l’exil (Matthieu 17.24 ; selon d’autres elle ne commença qu’alors), et pesait sur tous les Juifs de la Palestine et de la dispersion. Après la destruction de Jérusalem, Vespasien ordonna que la même somme serait perçue annuellement pour le temple de Jupiter Capitolin. On ignore si, dans le passage de Néhémie 10.32-33, le tiers de sicle qui fut imposé aux Israélites fut une contribution supplémentaire, motivée par la pauvreté du tabernacle, ou une réduction de l’impôt ordinaire d’un demi-sicle, fondée sur la pauvreté des fidèles ; voir Aumône, Culte, et Offrande.
Impôts civils. Ils étaient complètement inconnus avant l’établissement de la royauté, et quand le peuple avait contribué pour le culte, il avait tout fait ; avec les rois cela changea, Samuel l’avait prédit : il y eut non seulement des corvées et des travaux publics (1 Samuel 8.12-16), mais encore des impôts en nature, et même dans les cas extraordinaires des impositions personnelles (1 Samuel 8.15 ; 17.25 ; 2 Rois 3.4 ; 15.20 ; 23.35 ; Ésaïe 16.1 ; Amos 7.1). Les rois s’arrangèrent en outre pour obtenir des présents volontaires de la part de leurs sujets (1 Samuel 10.27 ; 16.20 ; 1 Rois 10.25 ; 2 Chroniques 17.5), ce qui se voit encore de nos jours. Ils paraissent aussi avoir eu des apanages, une liste civile (1 Rois 4.27) ; des droits de transit paraissent indiqués (1 Rois 10.15), et l’on voit une régie (1 Rois 10.28 ; cf. 9.26 ; 22.49). Les rois étrangers qui assujettirent le peuple juif se gênèrent encore moins, et les Perses firent peser sur les colonies exilées des taxes, des gabelles et des péages (Esdras 4.13-20 ; 7.24). Il paraît même que les gouverneurs particuliers se permirent maintes et maintes concussions, qui finirent par devenir pour le peuple de véritables charges fort onéreuses (Néhémie 5.15 ; 9.37). Les prêtres et les lévites cependant restèrent francs de toute imposition sous le règne de Xercès (Esdras 7.24).