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L’Orient ancien, comme l’Orient moderne, faisait un très grand usage de l’huile et de toutes les graisses végétales, soit parce qu’étant fraîches, elles sont plus fines que la graisse animale, soit aussi parce qu’elles se conservent mieux et plus longtemps Les Hébreux ne faisaient pas exception à cette règle ; la loi même leur prescrivait en plusieurs circonstances l’emploi de l’huile au lieu de graisse ; le législateur voulait peut-être, pour attacher les Hébreux à leur sol, favoriser ainsi les travaux de l’agriculture et les obliger d’une manière indirecte à multiplier leurs plantations. Ils se servaient d’huile : a) pour leurs repas et pour l’assaisonnement des viandes, de la farine, des légumes et de presque tous les mets pour lesquels on emploie le beurre dans nos cuisines (Ézéchiel 16.13). C’est une graisse plus pure que les substances animales et qui paraît devoir donner un goût plus délicat aux aliments ainsi préparés. b) Les gâteaux de sacrifices, et toutes les offrandes, étaient oints ou accompagnés d’huile fine (Lévitique 2.1-15 ; 5.11 ; 14.10 ; Nombres 5.15 ; 8.8 ; etc.). Il y avait même des aspersions d’huile sur les sacrifices (Lévitique 14.12 ; et ailleurs : cf. Michée 6.7). c) On s’en servait : pour oindre le corps, les cheveux, la barbe, les pieds, etc., surtout lorsqu’on donnait un festin ou lorsqu’on recevait des hôtes qu’on voulait honorer (Deutéronome 28.40 ; 2 Samuel 14.2 ; Psaumes 23.5 ; 92.11 ; 104.15 ; 133.2 ; Michée 6.15 ; Luc 7.46) ; sous ce rapport, l’huile était devenue un objet de luxe (Proverbes 24.17 ; voir Onction. d) Comme combustible pour l’alimentation des lampes dans le temple (Exode 35.6 ; 27.20 ; 35.8 ; cf. Esdras 6.9), et chez les particuliers (Matthieu 23.3). e) Enfin, comme remède : les Juifs oignaient la tête d’huile pour chasser un mal de tête, et appliquaient cette même substance presque dans tous les cas de maladie, soit qu’il y eût souffrance intérieure, soit qu’il y eût lésion extérieure (Ésaïe 1.6 ; Luc 10.34). Il y avait aussi des bains à l’huile (Josèphe, Antiquités judaïques 17.6-5). Deux passages se rapportent à l’emploi de l’huile comme remède (Marc. 6.13 ; Jacques 5.14). Les disciples oignaient d’huile les malades. Il faut se rappeler que les disciples n’étaient pas médecins, et que ce n’est pas comme tels que Jésus les avait envoyés ; le premier des deux passages a son commentaire dans ces paroles du second : « Et la prière faite avec foi sauvera le malade ».
On voit par ce qui précède que l’abondance d’huile était un sûr indice de prospérité ; elle appartenait en quelque sorte aux objets de première nécessité (cf. Jérémie 31.12) ; un présent d’huile était toujours bien venu (Osée 2.5 ; 1 Chroniques 12.40), et dans les promesses de bonheur et d’abondance qui sont faites au peuple, l’huile n’est jamais oubliée, non plus que la vigne et le figuier (Joël 2.19 ; cf. Deutéronome 28.40). Sur les prémices et les dîmes de l’huile (voir Deutéronome 12.17 ; 18.4 ; 2 Chroniques 31.5 ; Néhémie 10.37-39 ; 13.12).