La réponse des sacrificateurs.
Que l’Éternel te bénisse . Le singulier te rappelle la bénédiction sacerdotale (Nombres 6.21 ). En chaque groupe de pèlerins, les sacrificateurs voient représenté Israël, et c’est à lui qu’ils s’adressent.
De Sion , que l’Éternel a choisie comme le point de départ de ses bénédictions. Il n’en est pas moins le Maître du monde entier, et ses bénédictions peuvent atteindre partout ceux qui le cherchent, puisqu’il a fait les cieux et la terre (Psaumes 121.2 , note).
L’étude des Psaumes dits des Maaloth nous semble confirmer en plein l’opinion qui voit dans ces cantiques les chants des pèlerins se rendant aux grandes fêtes de Jérusalem. Il est même facile de reconnaître à plusieurs d’entre eux, à côté de cette destination générale, un but spécial. Les deux premiers (120 et 121) sont les psaumes du départ, les deux suivants ceux de l’arrivée dans la ville sainte. Les psaumes qui viennent ensuite expriment les sentiments de joie et de reconnaissance qu’inspire aux pèlerins la ville de Jérusalem, relevée de ses ruines (124, 125, 126, 129) ; l’humiliation des fidèles, à la vue des péchés d’Israël qui se renouvellent sans cesse, et l’attente humble, mais ferme du plein accomplissement des promesses divines (130 à 132) ; les deux derniers psaumes sont ceux du départ ; enfin, les deux petits poèmes du milieu du recueil (127 et 128) nous font assister aux fêtes domestiques qui interrompaient un moment les grandes fêtes religieuses.
Les ressemblances littéraires qui donnent à la plupart de ces psaumes un air de famille très distinct (voir Psaumes 120.5 , note), semblent conduire tout naturellement à la supposition qu’un seul et même auteur a composé le recueil entier. Il nous paraît probable que plusieurs de ces petits poèmes sont en effet de l’auteur inconnu qui a formé le recueil ; mais nous n’irons pas jusqu’à dire que cet auteur n’ait pas inséré dans sa collection tel cantique plus ancien répondant au but qu’il avait en vue. Le Psaume 126, par exemple, doit appartenir à la génération qui revint de l’exil, tandis que le 125 est de deux à trois siècles plus récent, s’il appartient, comme nous l’avons supposé, à l’époque des Séleucides. Ce qui est certain, dirons-nous avec M. Bovet, c’est que le rédacteur a su former de ces quinze petites compositions une composition nouvelle et, pour ainsi dire, un poème en quinze chants, de telle sorte que chacun de ces psaumes, bien qu’étant en lui-même et dans la pensée de son auteur un tout complet, peut être considéré aussi comme partie d’un nouveau tout.