La communion fraternelle 1 Cantique des pèlerinages, De David. Voici ! Combien il est beau, combien il est doux Que des frères demeurent ensemble ! Voici ! Cette exclamation nous transporte au moment même où les fidèles se voient tous réunis à Jérusalem et jouissent de se sentir un peuple de frères.
Demeurent ensemble , littéralement : demeurent même ensemble . Le mot même fait comprendre qu’à la joie d’être unis par les liens de la race s’ajoute, pour les Israélites qui souffrent habituellement de leur isolement, celle d’être rassemblés pour la célébration des grandes fêtes.
2 C’est comme l’huile excellente répandue sur la tête, Descendant sur la barbe, la barbe d’Aaron, Qui descend sur le bord de ses vêtements ; C’est comme l’huile… Comparaison empruntée à ce qu’il y a de plus excellent en Israël, l’huile sainte destinée au sacre du souverain sacrificateur et qui était le symbole des richesses de la vie divine. Composée d’une manière spéciale, au moyen des aromates énumérés Exode 30.22-33 , elle ne devait être appliquée à aucun autre usage qu’à celui qui vient d’être rappelé. La bénédiction représentée par ce symbole se répand sur tout l’ensemble du peuple de Dieu dans ces moments solennels où il est réuni pour adorer l’Éternel.
La barbe, la barbe d’Aaron : répétition qui donne plus de solennité à l’expression ; on lit de même au psaume 122 : les tribus, les tribus de l’Éternel .
Le bord de ses vêtements , littéralement : la bouche de ses vêtements , expression qui désigne, non l’extrémité inférieure de la tunique d’Aaron, mais l’ouverture du vêtement qui entourait le cou (Exode 28.32 ).
Qui descend… La construction de la phrase, en hébreu, semble indiquer que ces mots se rapportent à la barbe d’Aaron, et non à l’huile. L’huile n’en reste pas moins le mot essentiel : si le poète rappelle que la barbe descend sur le bord des vêtements, c’est pour faire entendre que par elle l’onction sacrée s’étend indirectement jusque là (Bovet). Ainsi la bénédiction divine se répand de proche en proche jusqu’au dernier des membres du peuple de Dieu.
3 C’est comme une rosée de l’Hermon, Qui descend sur les montagnes de Sion ! Car c’est là que l’Éternel a mis la bénédiction, La vie à jamais ! Une rosée de l’Hermon . Le massif de l’Hermon, avec son sommet neigeux et les sources auxquelles il donne naissance, entretient la fraîcheur et la fertilité dans tout le nord de la Palestine. Nulle part dans le pays d’Israël , dit le voyageur Van de Velde, on ne voit une rosée aussi abondante que dans la contrée voisine de l’Hermon . Le psalmiste ne veut pas dire que la rosée de l’Hermon s’étend à la lettre jusque sur les montagnes de Sion. Il compare les bénédictions spirituelles qui descendent sur Jérusalem, à l’époque des grandes fêtes, à une rosée telle qu’on en voit sur les pentes de l’Hermon, rosée qui se serait répandue jusque sur les montagnes de Sion. Si Aaron et son onction rappellent les grâces spirituelles que les pèlerins sont venus recueillir dans la ville sainte, et qui de là doivent se répandre sur le peuple entier, ces pèlerins eux-mêmes sont, pour la population de Sion, comme une rosée bienfaisante, qui lui apporte joie et encouragement.
C’est là : en Sion, le lieu de rassemblement du peuple de Dieu.