La semence de vie par laquelle vous êtes nés de nouveau n’est pas de nature éphémère, c’est une semence immortelle: c’est la parole vivante et éternelle de Dieu.
La Bible n’est pas un livre comme les autres :
c’est un ouvrage collectif, mais inspiré par un auteur unique 1, d’origine divine, mais si profondément humain, vieux de dix-neuf siècles, mais plus actuel que jamais, rédigé dans une langue morte, et pourtant, aucun autre livre n’est traduit dans autant de langues vivantes 2. C’est « la parole vivante et éternelle de Dieu ».
Les autres écrits se démodent vite, leur intérêt est si éphémère ! Celui-ci garde une fraîcheur et un impact permanents. Plus que cela : cette parole vivante est capable de communiquer la nature divine 3 en nous faisant « naître de nouveau 4 » à une vie impérissable 5. Car elle a la même origine que celle qui a créé les cieux et la terre 6. Et le Fils de Dieu lui-même, figure centrale de ce livre, en qui toute vie prend sa source 7, est assimilé à cette parole 8 !
Parole vivante, elle le devient pour nous lorsqu’elle peut restructurer le monde de nos pensées - ce qui est possible lorsque nous comprenons son message. Or, les différents écrits qui composent le Nouveau Testament ont été rédigés en grec au Ier siècle de notre ère. C’est pourquoi il est si important d’avoir une traduction fidèle et compréhensible.
Il existe, dans les principales langues européennes, des centaines de traductions de la Bible entière, mais aussi du seul Nouveau Testament 9. Pourquoi un tel foisonnement ?
Différents facteurs l’expliquent :
Ce foisonnement de versions, qui pourrait dérouter au premier abord, constitue, en fait, une richesse inestimable : toutes les nuances des mots grecs, toutes les virtualités des formes verbales ou grammaticales se retrouvent dans les différentes traductions françaises, allemandes et anglaises. Toute version actuelle est l’aboutissement de nombreux travaux préparatoires, souvent de multiples révisions de traductions antérieures. Certaines d’entre elles sont le fruit de longues années de collaboration entre des dizaines de savants choisis parmi les meilleurs spécialistes du monde. Héritières de plusieurs siècles de recherches lexicologiques et exégétiques, ces versions actuelles nous offrent donc, par la variété du vocabulaire et des formulations, le panorama le plus complet de la pensée biblique : chaque recoin du texte inspiré, chaque intention de l’auteur ont été, tour à tour, mis en lumière. À travers le prisme des traductions, nous pouvons donc nous faire une idée de la richesse du texte original. C’est ce que suggérait déjà Augustin dans son Traité de la culture chrétienne : « La confrontation de différentes traductions permet, comme à tâtons, d’entrevoir quelque chose de l’original vers lequel elles convergent - et cela même pour un lecteur à qui cet original reste inaccessible 13 ». C’est pourquoi, depuis le XVIe siècle, on a publié des éditions du Nouveau Testament qui reproduisaient, en colonnes parallèles, des traductions dans différentes langues (Bibles polyglottes) ou dans différentes versions de la même langue 14. En 1538, Miles Coverdale disait dans le prologue de l’édition parisienne de sa Bible polyglotte : « Si tu ouvres bien tes yeux et si tu considères le don du Saint-Esprit en cela, tu verras qu’une traduction déclare, ouvre et illustre une autre et, dans beaucoup de cas, l’une est un simple commentaire de l’autre ».
Parce que chacune éclaire une facette différente du texte : nuance d’un mot, forme verbale plus exacte, interprétation grammaticale différente, etc.
L’ensemble des versions modernes représente donc une somme incalculable d’efforts réalisés pendant des siècles par des centaines de traducteurs de différents pays - sans compter les nombreux archéologues, hellénistes, et exégètes dont ils ont utilisé les travaux. Ne serait-il pas dommage que le fruit de ce labeur inouï soit seulement accessible à une partie des lecteurs de la Bible, tout au plus à un même groupe linguistique ?
Nous avons, certes, quelques bonnes versions françaises du Nouveau Testament et l’éventail commence à s’ouvrir un peu plus largement ces dernières années. Nous restons néanmoins derrière les pays anglo-saxons ou germanophones où paraissent, depuis plusieurs décennies, des versions en langage moderne.
Différentes étapes ont précédé la publication de cette transcription du Nouveau Testament :
Ces différents essais ayant suscité des réactions favorables (« C’est la première fois que j’ai compris les épîtres de Paul », « Cela nous permet de lire notre Bible comme un livre neuf »), nous avons continué, avec l’aide bénévole de nombreux amis qui préparaient le travail, recopiaient et relisaient les manuscrits, à transcrire les Évangiles et les Actes.
Que tous ceux qui, par leurs encouragements et leur aide, ont permis cette réalisation, soient chaleureusement remerciés.
Il ne s’agit pas d’une traduction originale du texte grec. Après les excellentes traductions récentes s’inspirant des principes exposés plus haut, il serait bien difficile et téméraire de faire œuvre originale.
Il ne s’agit pas non plus d’une paraphrase. En français, le mot « paraphrase » a pris un sens péjoratif : c’est, d’après le dictionnaire Robert, « le développement, le commentaire verbeux et diffus » d’un texte. Le paraphraseur explique la pensée de l’auteur telle qu’il l’a comprise. La paraphrase peut être dangereuse parce qu’elle risque de substituer des conceptions humaines au contenu des écrits inspirés et de faire passer une compréhension particulière de ces écrits pour les pensées de l’auteur sacré. Étant une amplification d’une seule interprétation du texte biblique, elle en réduit finalement la portée et l’application.
Nous avons cherché, au contraire, à englober dans cette traduction toutes les manières de comprendre l’original, mais elle ne contient que des pensées et des formulations figurant déjà dans une ou plusieurs traductions sérieuses. Toutes les variantes ont été passées au crible d’une critique textuelle des sources et, si elles émanaient d’une version trop libre, elles étaient écartées ou renvoyées en note. Le texte définitif a d’ailleurs été soigneusement revu par M. le professeur J. M. Nicole, alors directeur de l’institut biblique de Nogent et membre du comité de révision de la Bible Segond. Sans être une Bible d’étude, cette transcription peut donc être considérée comme un texte fiable qui ne contient pas de pensées étrangères aux auteurs bibliques.
Le terme qui caractériserait le mieux cet essai serait sans doute celui de métaphrase qui désigne « une traduction d’un texte plus respectueuse du fond que de la forme » (Robert), mais comme ce mot n’est guère employé, nous avons utilisé celui de transcription avec la nuance qu’il a spécialement en musique: adaptation d’une œuvre pour des instruments autres que ceux pour lesquels elle a été écrite. La transcription orchestrale d’un morceau écrit pour le piano contient le même message, les mêmes nuances que l’œuvre originale - avec une richesse de couleurs et de timbres que l’instrument unique arrivait difficilement à rendre. Ainsi, cette transcription française voudrait utiliser toutes les ressources d’une langue infiniment riche et nuancée pour transmettre à nos contemporains l’ensemble des notations contenues dans le précieux texte original. Cependant, comme nous l’a dit un spécialiste des traductions bibliques, il n’y aurait aucune raison de refuser à ce travail le nom de traduction puisqu’il a été fait selon les principes mêmes qui guident les traducteurs actuels.
Alfred Kuen
D’autres traductions originales figurant dans des commentaires ont également été consultées. Le texte a été revu par le professeur J. M. Nicole, ancien directeur de l’institut biblique de Nogent-sur-Marne ainsi que par plusieurs autres amis. Qu’ils veuillent trouver ici l’expression de notre reconnaissance.
« Aucune prophétie de l’Écriture ne reflète la pensée personnelle (de son auteur). Un message prophétique n’émane jamais d’un caprice humain. Ces saints hommes de Dieu ont parlé parce que le Saint-Esprit les y poussait, et ils ont prononcé les paroles que Dieu leur inspirait » (2 Pi. 1 : 4 ; cf. 2 Cor. 3 : 18).
« Par un acte de sa libre volonté, Dieu nous a fait naître de nouveau par le moyen de la parole de vérité » (Jac.1 : 18 ; cf. 1 Pi. 1 : 23 ; Éph. 1 : 13).
«Vraiment, je vous l’assure : celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé possède, dès à présent, la vie éternelle et il n’aura pas à comparaître au jugement (dernier), il a déjà franchi la frontière de la mort à la vie… Vous étudiez avec soin les Écritures, parce que vous êtes convaincus d’y trouver la vie éternelle. Or, précisément, elles aussi, témoignent de moi » (Jean 5 : 24, 39). « La vie éternelle consiste, pour les hommes, à te connaître, toi le Dieu unique et véritable, et celui que tu as envoyé : Jésus le Christ » (Jean 17 : 3 ; cf. 20 : 31).
« Autrefois Dieu a parlé pour appeler les cieux et la terre à l’existence » (2 Pi. 3 : 5). « L’univers a été créé et ordonné par une parole de Dieu » (Héb. 11 : 3).
« Aux origines, le Fils, expression de Dieu, était là… la vie résidait en lui » (Jean 1 : 1, 4). « Jésus lui dit : "Je suis la vie. Celui qui place en moi toute sa confiance vivra - même s’il meurt” » (11 : 25 ; cf. 14 : 6 ; 1 Jean 5 : 20).
Litt. : «Au commencement était la parole. La parole était avec Dieu et la parole était Dieu […]: La parole s’est incarnée, elle est devenue homme et a vécu parmi nous » (Jean 1 : 1, 14). « Je suis […] la vérité » (Jean 14 : 6). «Ta parole est la vérité » (Jean 17 : 17).
En français, on dénombrait, au début du XXe siècle, plus de 400 traductions et révisions de la Bible ou du Nouveau Testament. En anglais, plus de 500 versions ont paru entre 1611 et 1946.
« Si déjà nous devons avoir une traduction, il nous faut des retraductions périodiques » (C. S. Lewis, préface du Nouveau Testament traduit par Phillips).
« Les mots ne peuvent pas être compris correctement si on les sépare des phénomènes culturels localisés dont ils sont les symboles » (Eugene Nida, « Linguistics and ethnology in translation problems », in Word, 2 : 194-208, 1945, p. 207. Cf. Georges Mounin, Les problèmes théoriques de la traduction, Paris : Gallimard, 1963 ; Eugene Nida, Toward a Science of Translation, p. 237s).
« Une traduction mot par mot cache le sens qu’elle prétend faire passer d’une langue dans une autre. Poursuive qui voudra les syllabes et les lettres : attachez-vous au sens » (saint Jérôme). La traduction mot à mot « détruit la signification de l’original et ruine la beauté de l’expression » (Étienne Dolet, 1540). « Par leur prétendu souci de fidélité et de littéralisme, [certaines traductions] ont laissé trop souvent le lecteur dans l’incertitude au sujet de ce que le texte voulait dire. Il ne faut pas confondre littéralisme et fidélité. Une traduction est fidèle lorsqu’elle dit au lecteur d’aujourd’hui, dans sa langue, aussi exactement que possible ce que le texte original disait autrefois à ses premiers lecteurs dans une langue dont la structure était totalement différente » (D. E. Kautzsch, préface à Textbibel A. T.).
Cité par H. Marron, dans sa préface à la Concordance de la Bible N. T., Cerf-Desclée, 1970, p. 12.
Citons, parmi les éditions modernes : The New Testament from 26 translations (Zondervan), The Four translation N. T.: Parallel edition (Moody Press), The Amplified Bible (Zondervan).
Eugene Nida, Message and mission, Harper & Row, 1960, p. 204.
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