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(signifiant : don de Dieu ; équivalant élohiste du nom jéhoviste Matthias = don de l’Éternel). Nommé dans le 4e Évangile seulement (Jean 1.45-51 ; Jean 21.2), Nathanaël est sans doute le Barthélémy (voir ce mot) des Synoptiques, dont le nom suit celui de Philippe dans les listes des Douze (Marc 3.17 ; Matthieu 10.2; Luc 6.14) ; dans celle de Actes 1.13, ils ne sont séparés que par Thomas ; Nathanaël, absent des Synoptiques, accompagne Philippe dans Jean 1.45 ; enfin, dans Jean 21.2 il est nommé parmi les apôtres. On est en droit de conclure que le nom complet serait Nathanaël, fils de Talmaï, ou Nathanaël Barthélémy. Il serait plus difficile d’admettre que Nathanaël fût le Matthias de Actes 1.23 : l’équivalence de sens de ces deux noms propres n’est nullement une raison pour qu’ils fussent portés par le même personnage.
Originaire de Cana (Jean 21.2), Nathanaël tient en piètre estime la bourgade voisine de Nazareth, soit qu’il y eût rivalité entre les deux villages, soit que, Galiléen lui-même mais fervent Israélite (Jean 1.47), il méprisât le « galil [territoire] des païens » (Ésaïe 9.1), auquel pourtant le prophète promet la gloire ; persuadé, comme ses contemporains (Jean 7.41), que « le Christ ne peut venir de Galilée » (cf. Michée 5.1), il n’attend « rien de bon » de Nazareth (Jean 1.46). D’une nature ouverte et droite (Jean 1.47), habitué au recueillement (verset 48), dès qu’il voit que Jésus lit dans son cœur, il s’avoue vaincu et reconnaît en lui le Messie (Jean 1.49). Jésus lui donne l’assurance qu’il verra la gloire de Dieu sur le Fils de l’homme (Jean 1.51). Sans doute Nathanaël n’eut pas le privilège de contempler Jésus transfiguré (Marc 9.2 ; Matthieu 17.1; Luc 9.28), mais il fut l’un des premiers à le voir ressuscité (Jean 21.2).
On a remarqué que chacun des trois mots prononcés par Nathanaël exprime franchise et même candeur : dans son préjugé relatif à Nazareth (Jean 1.46), dans son acceptation implicite de l’éloge de Jésus (Jean 1.48), dans sa proclamation immédiate du Roi-Messie (Jean 1.49). Pour les rapports que ce passage doit établir entre l’« Israélite sans fraude » et le fraudeur Jacob devenu Israël, voir Israélite.