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D’après les données assez vagues de l’Ancien Testament (Genèse 25.6 ; Juges 6.3 ; 1 Rois 11.18 ; Ésaïe 60.6) et celles de Josèphe (Antiquités judaïques, II, 11.2), d’Eusèbe (Onomast.) et de Ptolémée (VI, 7.2), on place le pays de Madian sur la côte orientale du golfe Aelanitique (Akaba), au nord-ouest de l’Arabie. Mais les Madianites nomades parcouraient le pays longeant la frontière orientale d’Édom, de Moab (Genèse 36.35 ; il y a des doutes sur Nombres 22.4 ; Nombres 22.7) et même de Galaad. On devra donc localiser Horeb (Sinaï) dans l’Arabie du nord (Exode 3.1, cf. Galates 4.25).
Les Madianites, d’après Genèse 25.2 ; Genèse 25.4, étaient descendus d’Abraham et de Kétura ; c’étaient donc des Hébreux (comme les Israélites) mais de race mixte, comme les Ismaélites, avec lesquels ils sont parfois confondus (Genèse 37.28 ; Genèse 37.36 ; Genèse 37.25 ; Genèse 37.28 ; Genèse 37.39 ; Juges 8.24).
On a supposé que les Madianites adoraient JHVH et que Moïse apprit le nom de ce dieu par l’intermédiaire de son beau-père Jéthro, Hobab, Réuel, prêtre madianite (Exode 3.1 et suivants) ou kénien (Juges 4.11) ; c’est la théorie de Stade et de Budde. Les Kéniens, peut-être un clan madianite, s’unirent plus tard aux Israélites (Juges 1.16 ; Juges 4.11-17 ; 1 Samuel 15.6), quoique Jéthro eût refusé d’accompagner Moïse (Nombres 10.29 ; Nombres 10.32). Au contraire, les autres Madianites n’étaient pas en bons rapports avec les Israélites (les histoires contenues dans Nombres 25.6 ; Nombres 25.18 ; Nombres 31, appartenant à P, n’ont pas une valeur historique incontestable) et, vers 1100 avant Jésus-Christ, les Israélites, sous le commandement de Gédéon (Jérubbaal), les défirent si complètement qu’après ces batailles ils disparaissent presque entièrement de l’histoire. Le récit de cette guerre nous a été transmis dans deux rédactions : dans l’une (Juges 6.11 ; Juges 6.24 ; Juges 7.1-9 ; Juges 7.25 ; Juges 8.1 ; Juges 8.3), les chefs de Madian sont Oreb et Zéeb ; dans l’autre (Juges 8.4 ; Juges 8.21) Zébach et Tsalmuna. Bien des siècles plus tard, cette défaite irréparable des Madianites devint un symbole de la destruction totale d’une armée (Ésaïe 9.3 ; Ésaïe 10.26 ; Psaumes 83.10 ; Psaumes 83.12).
R. H. Pp.