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La houille était inconnue aux temps bibliques, et ce n’est qu’au XIXe siècle qu’on en a extrait quelque peu du Liban. Dans 1 Rois 19.6 et Ésaïe 6.6, il s’agit de pierre chauffée, ou ardente (Segond), et non de braise ou de charbon (Version Synodale). Les autres mentions de charbon (Proverbes 6.28 ; Ésaïe 54.16 ; Ézéchiel 24.11 ; Siracide 11.32 etc.) désignent du charbon de bois (Proverbes 26.21). Ésaïe 44.12 et suivants énumère plusieurs arbres qu’on brûlait, et Psaumes 120.4 parle des racines du genêt, dont les Arabes font encore aujourd’hui un charbon réputé sur le marché du Caire. Le brasier de Jéhojakim (Jérémie 36.22 et suivant) était analogue au « brasero » moderne, récipient métallique, parfois simple creux dans le sol battu, où brûlait du charbon de bois. Les brasiers du Temple (Exode 27.3 etc.) étaient des récipients portatifs en bronze, à manche plus ou moins long, comparables aux bassinoires, destinés à retirer braises et cendres incandescentes de l’autel ; ils sont quelques fois appelés encensoirs, quand on y mettait des parfums (Lévitique 10.1 ; Lévitique 16.12, etc.). Voir Cendrier.
La métaphore du charbon ardent représente : l’éclat éblouissant ; (Psaumes 18.9 ; Psaumes 18.3 ; Job 41.12 ; Ézéchiel 1.13 ; Ézéchiel 10.2 et suivants) le reste d’une famille par lequel le nom doit être perpétué (2 Samuel 14.7 ; Version Synodale : tison) ; le mal accompli par la langue (Psaumes 120.4, cf. Jacques 3.6) ; les réchappes du malheur (Amos 4.11 ; Ésaïe 7.4 ; Zacharie 3.2 ; Version synodale : tison) ; ou le châtiment douloureux lui-même (Psaumes 140.11). Dans Proverbes 25.22, cité Romains 12.20, la locution proverbiale « amasser des charbons de feu sur sa tête » signifie : raviver dans la mémoire de l’ennemi, par le bien qu’on lui fait, le souvenir du mal qu’il vous a fait, et qui le fera rougir de honte et le rendra malheureux comme si les braises lui étaient mises sur la tête, ce qui pourra l’incliner au repentir (les Arabes appellent les grandes tristesses « charbon brûlants du cœur », ou « feu dans le foie » ; comparez notre expression : « être sur des charbons ardents »).
Dans Jean 18.18 et Jean 21.9, le grec anthrakia désigne aussi deux feux de charbon de bois, qui furent témoins, précisément, l’un de la honte de Pierre, l’autre de sa réhabilitation.