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Cité du nord-ouest de la Mésopotamie, sur le Balih, affluent de l’Euphrate, au sud-sud-est d’Ourfa.
Le nom antique (Genèse 11.31) s’est maintenu, mais, d’après Pognon, la ville ancienne est à rechercher sur l’emplacement du village moderne d’Eski-Harân, à une heure et demie de marche, au nord-ouest. En assyrien harrân (u) = route. Peut-être mentionné dans les tablettes cappadociennes sous la forme ha-ra-na. C’est l’étape obligatoire quand on va vers l’Euphrate ou qu’on en vient. À Caran se trouvait un temple où l’on adorait Sin (dieu lune) et la déesse parèdre, Nin-Gal (bêltu-rabîtu = la grande dame), vénérés également à Ur des Caldéens, d’où sortit Térah (Tharé) et son fils Abraham (Genèse 11.31), et dans le sanctuaire araméen de Neirab (sud-est d’Alep).
Caran aurait été le terme de la première étape de la migration d’Abraham, et Térah y serait mort (Genèse 11.32). Elle est mentionnée plus tard dans l’histoire d’Isaac (Genèse 24.10) et dans celle de Jacob (Genèse 27.43). En rivalité avec les rois assyriens, qui la détruisirent (cf. Ésaïe 37.12 ; 2 Rois 19.12), son temple fut reconstruit par Nabonide (546 avant Jésus-Christ) dont la mère était prêtresse de Sin.
Caran redevint un centre commercial grâce à sa situation géographique, à l’orient du gué de Carkémis (Jérémie 46.2 ; voir Carkémis), aujourd’hui Djerablous, sur la route de Ninive. Le culte païen survécut longtemps à l’introduction du christianisme.
A. P.