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De Bozra, fils de Rahuel, et petit-fils d’Ésaü, et père de Jobab. Voyez (Genèse 36.13-17, 33) [Suivant moi, il faut distinguer entre Zara de Bosra, et Zara, fils de Rahuel. Ce dernier appartenait à la famille d’Ésaü (versets 13, 17) ; mais le premier à celle de Séir (verset 33). Voyez Éliphas].
Fils de Juda et de Thamar. Sa mère étant sur le point d’accoucher, Zara présenta sa main, et la sage-femme y mit un ruban d’écarlate, en disant : Celui-ci naîtra le premier ; il sera le premier-né. Mais l’enfant ayant retiré sa main, son frère sortit, et fut nommé Pharès (Genèse 38.28-29). Zara eut cinq fils ; savoir : Mitan, Zamri (1 Chroniques 2.6), Eman, Chalchal et Dara.
Fils de Siméon et petit-fils de Jacob, père de la famille des Zaraïtes (Nombres 26.13).
Roi d’Éthiopie, ou plutôt, rot du pays de Chus, dans l’Arabie, sur la mer Rouge, à l’orient de l’Égypte (2 Chroniques 14.9-10). Ce prince vint attaquer Aza, roi de Juda, avec une armée d’un million d’hommes de pied et avec trois cents chariots de guerre. S’étant avancé jusqu’à Maréza, Aza marcha contre lui, et rangea son armée dans la vallée de Saphéta, près de Maréza. Il invoqua le Seigneur, et Dieu jeta l’épouvante dans le cœur des Éthiopiens, qui commencèrent à prendre la fuite. Aza et toute son armée les poursuivit jusqu’à Gérare, pilla toutes leurs villes et remporta nn grand butin. Nous avons fait le récit de cette fameuse victoire, sous l’article d’Aza ; nous allons ici donner quelques nouvelles conjectures sur le pays de Zara et sur les causes d’une guerre si formidable, si prompte et de si peu de durée [Ce Zara est Osarchon, deuxième roi de la vingt-deuxième dynastie des Pharaons].
Observations [de Folard. Voyez la préface] sur la bataille de Séphata près de Maréza (2 Chroniques 14.1-8). Aza nous fournit d’abord une excellente maxime dans les versets 1 et 8 du chapitre 14 des Paralipomènes. Il fait réparer ses villes, il y ajoute de nouvelles fortifications ; il lève une armée de trois cents mille hommes choisis, et cela tandis que son royaume est en paix : ceci estd’une instruction admirable pour les princes et pour ceux qui sont chargés dn gouvernement des États.
Quoique l’Écriture nous apprenne partout les sujets des différentes guerres du peuple du Seigneur contre ses ennemis ; cependant l’auteur sacré ne nous dit rien du sujet de eelle de Zara, roi d’Elhiopie, contre Aza, roi de Juda ; nous ne voyons rien même par le commencement et les suites du combat qui puisse nous faire remarquer l’ordre et la manière dont les deux armées combattirent ; c’est ici la baguette devinatoire de Nabuchodonosor, que l’auteur ne m’enlève pas si souvent que j’aie lieu de m’en plaindre, comme on l’a pu remarquer dans les différentes observations que j’ai données sur les principales batailles de l’Écriture. Cet événement, arrivé longtemps après la prise de Troie, n’est fondé que sur le rapport unique de l’auteur sacré ; mais quel rapport ? la vérité même : ce qui prouve que les historiens grecs ont été très-peu informés des guerres des peuples de l’Asie, quoiqu’ils en fussent voisins, et qu’ils eussent envoyé dans ce pays plusieurs colonies que je crois beaucoup plus anciennes que le règne de Salomon, et que le temps d’Homère, qui naquit 168 ans après la prise de Troie, selon la période julienne.
Il est surprenant qu’Hérodote, qui a écrit des guerres de la Grèce et de l’Asie, ait été si mal informé ; à l’entendre, ne dirait-on pas qu’il a parcouru toute l’Asie et lu tous les historiens de ce pays ; cependant jamais historien, pour avoir entrepris un si grand dessein, n’a moins voyagé ni moins lu que lui : qu’avait-il vu ? l’Égypte seulement ; aussi en parle-t-il en homme qui n’a pas perdu son temps ; on voit assez qu’il y est allé-par mer, qu’il est revenu en son pays par la même route, et qu’il ne connut jamais les Juifs, ni leurs historiens, ni ceux des peuples de leur voisinage, ni leur langue, ni-celles des autres nations de l’Asie, pas même celle des Égyptiens. Il ne faut donc pas s’étonner si nous n’avons d’autres témoignages que les livres sacrés, des grandes actions des Hébreux ; car si cet auteur eût entendu leur langue, eût-il négligé de nous apprendre quelque chose de leurs guerres, ou du moins les événements les plus remarquables ? Et sans doute que la bataille de Séphata près de Marésa n’eût pas-échappé à la plume d’un si grand et si judicieux écrivain. De là on doit conclure que les historiens ont ignoré les affaires de l’Asie, quoique cette partie du monde, comme nous l’avons déjà dit, fût remplie de colonies grecques le long de la mer, et dans les terres de ce pays. Cette digression m’a paru nécessaire pour faire connaître la vérité de l’histoire du peuple juif, attestée par sa propre suite, et par la religion de ceux qui l’ont écrite, comme dit : fort bien un auteur célèbre (M Bossuet).
Quoique les causes de la guerre de Zara contre Aza nous soient inconnues, je hasarderai cependant-mes conjectures, puisque les commentateurs n’ont osé le faire. Aza pouvait se l’être attirée pour deux raisons qui me paraissent très probables et presque convaincantes ; l’auteur sacré nous les fournit lui-même : Aza, dit-il (2 Chroniques 14.2-5), fit ce qui était juste et agréable aux yeux de son Dieu, il détruisit les autels des cultes superstitieux, et les hauts lieux, brisa les statues, abattit les bois des faux dieux. Il renversa aussi les autels et les temples consacrés aux fausses divinités dans toutes les villes de Juda, et régna en paix pendant dix années. N’est-ce pas là un sujet de guerre pour des peuples voisins de ceux qu’ils regardaient auparavant comme leurs alliés, et qui venaient de renverser les temples des mêmes dieux qu’ils adoraient comme eux ? Ces principes ne sont pas nouveaux, on ne croyait pas eu ce temps-là, non plus qu’aujourd’hui, que ces sortes de guerres fussent injustes ; Dieu les ordonna toujours contre les peuples qui adoraient des divinités si ridicules, et le monde en était alors tellement rempli, que cet Être suprême n’était connu et servi que dans un petit coin de la terre, lui qui avait fait tant de prodiges en faveur de son peuple qu’il voyait très-souvent tomber dans l’idolâtrie : faut-il donc s’étonner de tant d’affreux châtiments dont il le punissait ?
La seconde raison qui avait pu occasionner cette guerre est purement politique, et aujourd’hui même nos jurisconsultes milliaires a tiennent pour légitirne, et elle l’est en effet : c’est une leçon aux princes de se tenir sur leurs gardes, de profiter du temps pour se mettre à couvert des entreprises de leurs ennemis, et de se préparer à la guerre pendant la paix.
C’est pourquoi, continue l’auteur sacré (2 Chroniques 14.7), il dit au peuple de Juda ; Travaillons à réparer ces villes ; fortifions-les de murailles, et ajoutons-y des tours, avec des portes et des serrures, pendant que nous n’avons point de guerre, parce que nous avons cherché le Seigneur, le Dieu de nos pères, et qu’il nous a donné la paix avec tous nos voisins. Ils se mirent donc à bâtir, et à fortifier les places, et personne ne les en empécha.
Aza prévit bien qu’en détruisant les tem, pies et les autels des faux dieux dans son pays, il indignerait et révolterait contre lui ses voisins qui professaient l’idolâtrie : et lorsqu’on s’engage dans de telles entreprises, il faut être sur ses gardes, et en état de soutenir la guerre ; aussi avait-il pris toutes les précautions nécessaires, et s’était-il préparé a tout événement ; il avait, fait fortifier ses places pour arrêter les premiers efforts des ennemis, et lui donner le temps, s’il était, nécessaire, de lever de bonnes armées pour arrêter leurs progrès, et renverser leurs projets par quelque action éclatante.
Dom Calmet dit que les interprètes sont partagés sur le pays de ce roi, que l’Écriture nomme roi d’Éthiopie je n’en suis nullement surpris ; je le suis cependant beaucoup qu’il s’en soit trouvé qui aient cru que cette armée formidable soit venue par l’Égypte ; à moins que Zara n’eût commencé par en faire la conquête, ce qui ne se voit nulle part dans l’histoire profane, qui remonte bien plus haut que le règne d’Aza ; aussi nul savant n’a donné dans une telle absurdité. [Voyez Pharaons, 22° dynastie]
Le nom d’Éthiopie n’est peut-être pas si équivoque qu’on dirait bien : cet empire était si formidable et d’une si vaste étendue, qu’il pouvait bien s’étendre jusque dans l’Arabie, et Zara pouvait venir de ce pays-là, pour, attaquer Juda :, cette conjecture me semble probable ; mais, dira-t-on, comment une armée d’un million d’hommes a-t-elle pu traverser les déserts d’entre l’Arabie et la Judée, où on ne trouve ni vivres, ni fourrages, ni eau, ni arbres ; rien en un mot que des sables, et des rochers ? Je leur demande à mon tour, comment Alexandre le Grand a pu passer ces déserts immenses en certains endroits qui séparent la Perse d’avec les Indes ? Il est vrai ; Me répondra-t-on : mais si vous comparez les forces d’Alexandre à celles de ce roi d’Éthiopie, il en faudra beaucoup rabattre ; rien du tout, puisqu’à la façon des caravanes, chacun en particulier peut faire provision de vivres, d’eau, de fourrages, etc., tant qu’il en faut pour traverser ces déserts. Rapprochons-nous de nos temps ; l’armée de Timurbec ou de Tamerlan n’était guère moins nombreuse que celle dont parle l’Écriture ; cependant elle traversa avec une diligence incroyable les déserts de Ségistan, et une infinité d’autres de plus de vingt marches d’étendue.
Aza, qui, pendant la paix, s’était préparé à la guerre, ne fut nullement surpris ; il alla même à l’ennemi, tant un prince qui est sur ses gardes, et qui se trouve armé, est hardi et audacieux. Il marcha au-devant de lui, dit l’auteur sacré (2 Chroniques 14.10), et rangea son armée en bataille dans la vallée de Séphata près de Marésa : à la tête d’une armée de trois cent mille hommes, qui portaient des boucliers et des piques et dans Benjamin, deux cent quatre-vingt mille hommes, armés aussi de boucliers, et qui tiraient des flèches, tous gens de cœur et d’exécution. Voilà des troupes bien armées, bien déterminées, et conduites par un roi courageux et très-entendu ; on en juge assez par le poste qu’il occupe : la crainte d’être enveloppé par la multitude de ses ennemis, lui fit ranger son armée dans la vallée, en appuyant les ailes de son armée des deux eûtes aux montagnes, de, sorte que son ennemi ne put combattre que sur un front de même étendue ; c’est justement ce qui rend inutiles les armées trop nombreuses.
Comme les peuples de l’Asie combattaient en phalange, et sur une très-grande profondeur, je ne saurais guère me tromper dans la disposition des deux armées ; je suis persuadé que les Éthiopiens suivaient la même méthode, que les Juifs.
Zara avait trois cents chariots de guerre on les rangeait ordinairement à la tête de la ligne ; mais je ne vois pas qu’ils aient jamais fait un grand effet dans les batailles : il paraît au contraire que les Hébreux ne s’en mettaient guère en peine, et qu’ils savaient bien les éviter. L’Écriture ne parle point en cet endroit de cavalerie ; cependant elle en fait mention ailleurs (2 Chroniques 16.8) : mais les principales forces des peuples de l’Asie consistaient en infanterie ; à peine y avait-il six mille chevaux dans une armée de soixante mille hommes. Les Grecs et les Romains, si grands maîtres dans la science des armes, n’en avaient pas davantage. Le grand nombre de cavalerie n’est venu que dans le temps de la barbarie, c’est de toutes les armes la plus ruineuse à un État, et rarement décide-t-elle dans une action : je m’en rapporte aux gens éclairés.
Gersomite, fils d’Addo (1 Chroniques 6.2).
Ville de Moab. Josèphe, Antiquités judaïques XIII chapitres dit qu’Alexandre Jannée prit cette ville.