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Les Israélites eurent, comme on sait, bien des formes de gouvernement : après l’autorité des patriarches vint le joug de l’Égypte, puis le gouvernement théocratique, Moïse gouvernant au nom de Dieu ; puis l’autorité dictatoriale et provisoire des Juges, enfin, après la république, la monarchie ; voir les différents articles. Disons seulement, quant au pouvoir royal, qu’il était absolu, tel qu’il se trouve encore aujourd’hui dans les cours orientales ; les rois n’étaient pas le centre et les représentants du pouvoir, ils étaient le pouvoir lui-même, les propriétaires, en quelque sorte, de la puissance et du royaume. Ce n’est que depuis l’établissement de la royauté qu’il se forma, en Israël, une machine politique régulière, avec ses rouages et ses employés ordinaires. Le roi, qui régnait et gouvernait tout ensemble, était secondé, dans son travail administratif, par des conseillers de cour qui n’avaient que voix consultative, sans pouvoir, par un vote, s’opposer à la volonté royale (2 Samuel 15.12 ; 1 Rois 12.6 ; 1 Chroniques 27.32). À leur tête, se trouvait le chancelier qui était, à ce que l’on peut croire, plus qu’un simple historiographe, et qui remplissait véritablement le rôle de premier ministre (2 Rois 18.18-37) ; puis le secrétaire (2 Samuel 8.17 ; 20.25 ; 2 Rois 18.18 ; 19.2 ; 22.3-10 ; Jérémie 36.10), ou les secrétaires, car il y en avait quelquefois plusieurs ensemble (1 Rois 4.3), dans un même bureau (Jérémie 36.12). L’intendant de la maison royale, maire du palais, était aussi quelquefois appelé à s’occuper des affaires publiques (1 Rois 18.3 ; 2 Rois 18.18), et pouvait acquérir une grande influence (Ésaïe 22.15). Heureux les rois quand, parmi leurs conseillers, se trouvaient des hommes pieux et des prophètes tels que Nathan, l’ami de David, et Ésaïe, l’ami d’Ézéchias. Ces conseillers ou ministres étaient préposés, en général, à l’administration extérieure et financière du pays ; le droit de rendre la justice était dévolu aux prêtres et aux lévites (Deutéronome 17.9) ; voir Justice ; mais le roi lui-même prononçait en dernière instance, ou même il jugeait seul lorsqu’il s’agissait de causes importantes. Il y avait dans chaque province des pourvoyeurs de la cuisine royale, et des receveurs généraux ; Salomon comptait jusqu’à douze de ces derniers ; toutes les parties de l’administration, du reste, avaient leurs chefs spéciaux (1 Chroniques 27.25), et nous voyons parmi les officiers de la cour de Salomon, 550 employés, au nombre desquels il faut sans doute compter les subalternes d’un certain rang (1 Rois 9.23). Les valets des provinces qui apparaissent pour la première fois sous Achab (1 Rois 20.14), étaient apparemment des prévôts élevés au-dessus des municipalités de provinces, et qui transmettaient à ces dernières les ordres du roi (1 Rois 22.9 ; 2 Rois 10.1). On peut voir encore à l’article Tribus, la part qu’avaient dans le gouvernement d’Israël les chefs de ces tribus.
Plus tard, pendant la captivité de Babylone, Guedalia, d’origine juive, fut établi comme Sar ou chef (cf. César, Czar) sur la contrée désolée (2 Rois 25.22), pendant que les satrapes des provinces persanes, assistés d’une chancellerie composée d’un secrétaire et de ses assesseurs, servaient d’intermédiaires entre la cour de Perse et la colonie israélite (Esdras 4.8-9 ; 8.36 ; Néhémie 2.9 ; cf. Esdras 5.6 ; 6.6-7 ; Néhémie 5.14-18 ; Aggée 1.1-14 ; 2.2-21 ; etc.).