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1°. Ce serpent (hébreu Pèthen) est mentionné six fois dans l’Ancien Testament ; dans cinq de ces passages (Deutéronome 32.33 ; Job 20.14-16 ; Psaumes 58.5 ; Ésaïe 11.8 ; Jérémie 8.17). les Septante le traduisent par aspic, et dans le 6e (Psaumes 91.13), ils le rendent par basilic, sans avoir cependant aucune raison pour faire cette différence. Une espèce de serpent qui, chez les Arabes, porte encore le nom de Béten et que quelques savants croient être le Pèthen de la Bible, a environ un pied de longueur, et une grosseur proportionnée ; sa peau est couverte de taches de diverses couleurs, de noires et de blanches ; il est ovipare, et si venimeux que sa morsure tue en très peu de temps, en faisant enfler le corps, et produisant une gangrène générale. Le célèbre voyageur Hasselquist rapporte à peu près la même chose d’un autre serpent appelé aspic par les Grecs de l’île de Chypre, et dont le venin, dit-il, est le plus violent qui soit connu en Orient. Il est très possible que ce soit le même que le Béten des arabes, ou du moins une espèce de la même famille. Les habitants de l’île de Chypre le représentent comme privé de l’ouïe, et lui ont donné à cause de cela le surnom de sourd, parce qu’aucun charme ne saurait dompter sa méchanceté. Jérémie nous dit la même chose (8.17), que ce serpent est le plus malicieux et le plus dangereux de tous, qu’on ne peut ni l’apprivoiser, ni le mettre hors d’état de nuire, comme on le fait avec d’autres espèces, et dans le Psaumes 58.5-6, il est encore appelé sourd à la voix des enchanteurs et du charmeur. Les voyageurs qui ont visité l’Orient racontent des traits étonnants de l’adresse et du pouvoir dont certaines personnes, hommes ou femmes, font preuve pour dompter et presque apprivoiser les serpents. Cet art, pratiqué dans l’antiquité par les Marses et les Psylles, qui habitaient la portion de l’Afrique comprise entre la mer Rouge et la Méditerranée, est encore connu, mais gardé secret, chez les Égyptiens, les Arabes, les Indous, et d’autres peuples de ces contrées. Le fait est suffisamment constaté pour être hors de doute ; mais depuis deux mille ans, malgré toutes les recherches qu’on a faites, rien n’a transpiré sur les mystérieux moyens employés pour obtenir d’aussi singuliers résultats : c’est une espèce d’art et de gagne-pain que certaines familles possèdent seules, et qu’elles transmettent à leurs descendants comme elles l’ont reçu de leurs ancêtres. Tout ce qu’on a pu observer, c’est que les charmeurs se nourrissent volontiers de serpents, crus ou cuits, et qu’ils en font des soupes pour leur nourriture ordinaire ; ils en mangent surtout lorsqu’ils se proposent une de leurs exécutions, expéditions ou représentations ; et le sheik de leur tribu ou de leur village les bénit en prononçant sur eux certaines formules accompagnées de cérémonies mystérieuses. Les charmeurs de serpents ne s’occupent jamais d’apprivoiser d’autres animaux venimeux, tels que les lézards ou les scorpions ; il y a pour chacune de ces spécialités des personnes spéciales qui n’empiètent pas sur les attributions les unes des autres.
2°. Quant à la plante d’aspic (Cantique 1.11 ; 4.13-14), voir Nard.