Invitation au culte 1 Venez, chantons à l’Éternel, Jetons des cris de réjouissance au rocher de notre salut. 1 à 2
Chantons à l’Éternel
Au rocher de notre salut . Non seulement Dieu est l’auteur du salut de son peuple, mais c’est sur lui seul que repose ce salut, comme sur un fondement inébranlable (Deutéronome 32.4 ; Psaumes 89.27 ).
2 Allons au-devant de lui avec la louange, Par des psaumes célébrons-le. Allons au-devant de lui , littéralement : prévenons sa face . Il s’agit des troupes de fidèles qui se rendent au sanctuaire.
3 Car l’Éternel est un grand Dieu Et un grand roi par-dessus tous les dieux ! 3 à 5
L’Éternel est infiniment élevé comme Roi au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu (verset 3), et comme Créateur au-dessus de l’univers (versets 4 et 5).
Par dessus tous les dieux , tout ce que les païens adorent comme tels, les forces de la nature, entre autres, qu’ils divinisent (Psaumes 96.4 ).
4 Dans sa main sont les lieux profonds de la terre, Et les sommets des montagnes sont à lui. 5 À lui la mer, c’est lui qui l’a faite ; La terre aussi, ses mains l’ont formée. 6 Venez, prosternons-nous, inclinons-nous, ployons les genoux devant l’Éternel qui nous a faits ! 6 et 7
Ce Dieu si grand est le berger d’Israël, le peuple qu’il a acquis et qu’il paît comme son troupeau.
Venez… L’invitation du verset 4 est reprise, au moment où l’on va rappeler que l’Éternel met en quelque sorte sa grandeur infinie au service de son peuple, en consentant à le paître.
Ployons les genoux . Cette idée est exprimée dans ce verset en trois termes différents, tant est puissant le sentiment d’adoration et de reconnaissance qui domine le psalmiste.
Qui nous a faits . L’Éternel avait fait d’Israël non seulement un peuple, mais son peuple.
7 Car il est notre Dieu, Et nous, le peuple qu’il paît, le troupeau que sa main conduit… Si aujourd’hui vous écoutiez sa voix ! Le troupeau que sa main conduit , littéralement : le troupeau de sa main , ce qui éveille l’idée de protection, en même temps que celle de direction.
Si aujourd’hui… Cette parole, ainsi que l’indique la ponctuation, qui la rattache au verset 7 , n’est pas le commencement d’une phrase qui continuerait au verset 8 ; elle forme plutôt en elle-même une phrase inachevée, et comme telle, elle est la conclusion de tout ce qui précède ; peu à peu, sans doute, par l’usage fréquent qui en a été fait, les deux paroles : Si vous entendez sa voix , et : N’endurcissez pas votre cœur , qui se complètent si bien mutuellement, se sont en quelque sorte soudées l’une à l’autre, et c’est sous cette forme que nous les trouvons citées Hébreux 3.15 .
Le mot aujourd’hui , mis en tête de la phrase, désigne comme particulièrement important le moment actuel (voir à ce sujet l’introduction au psaume suivant).
8 N’endurcissez pas votre cœur, comme à Mériba, Comme aux jours de Massa, au désert, 8 à 11 L’endurcissement d’Israël
N’endurcissez pas… C’est l’Éternel lui-même qui parle ici. Il intervient soudain, interrompant en quelque sorte l’exhortation pieuse du psalmiste. À ceux qui viennent l’adorer, il ne demande qu’une chose, c’est d’être plus dociles que leurs pères.
Mériba (dispute)…, Massa (tentation) : voir Exode 17.1 -7 .
9 Où vos pères m’ont tenté Et m’ont éprouvé, quoiqu’ils vissent mes œuvres. Vos pères m’ont tenté : voir Psaumes 78.18 , note.
10 Quarante ans j’ai eu en dégoût une telle génération ! Et j’ai dit : C’est un peuple dont le cœur s’égare, Et ils n’ont point connu mes voies. Quarante ans… L’événement qui vient d’être rappelé eut lieu dans la première année du séjour au désert. Dieu n’en supporta pas moins pendant quarante ans le dégoût que lui inspirait cette génération incrédule ; mais de ces quarante ans de grâce, le peuple fit quarante ans d’ingratitude.
Et j’ai dit… Cette déclaration divine est le résultat de cette expérience prolongée. Dieu, avant de condamner, laisse aux peuples le temps de montrer suffisamment ce qu’ils valent.
Il n’ont point connu mes voies . Remarquer l’enchaînement des pensées et des images : Parce que leur cœur s’égare dans ses pensées propres et ses désirs mauvais, ils sont incapables de connaître les voies de l’Éternel, ses pensées, sa volonté, sa bonté, alors même qu’elles leur sont constamment révélées, et à cause de cela, ils manquent le but, ils n’entrent pas dans le repos que Dieu leur a préparé.
11 Aussi ai-je juré dans ma colère : S’ils entrent dans mon repos !… Aussi ai-je juré… C’est une décision irrévocable (Nombres 14.23 et suivants).
S’ils entrent dans mon repos : le repos de Canaan, après les angoisses d’Égypte et les fatigues du désert (Deutéronome 12.9 ). Le ton menaçant de cette dernière note du psaume laisse deviner aux lecteurs l’avertissement qu’ils ont à retirer de l’histoire de leurs pères. Après bien des siècles de séjour en Canaan, Israël peut perdre le repos dont il a joui et se rendre indigne du repos plus grand encore que doit inaugurer la venue du Messie. L’Epitre aux Hébreux parle, à propos de ce passage, du repos dont celui de Canaan, n’est que l’image et qui est, dans le plein sens du mot, le repos de Dieu, celui dans lequel Dieu vit (Hébreux 4.1-10 ). Le peuple de la nouvelle alliance y sera introduit lors de la seconde venue du Seigneur (2 Thessaloniciens 1.7 ), mais dès maintenant le racheté en possède le gage par le fait de sa communion avec le Sauveur.
Ce psaume conserve donc toute sa signification pour l’Église chrétienne, qui attend la seconde venue du Seigneur, comme le peuple de l’ancienne alliance attendait la première. Il a une importance particulière pour notre époque, où tant de choses font pressentir que nous sommes à la veille de graves événements et que nous marchons à grands pas au-devant de l’avènement du Seigneur